Le président de la République vient de procéder à une série de nominations à la tête des FARDC, de la Police nationale ainsi que de l’Agence Nationale de Renseignements. Ces nominations interviennent à un moment où les défis de la sécurité s’imposent avec une acuité particulière pour le gouvernement. En effet, après la fin de la transition marquée par l’organisation d’élections générales, la République démocratique du Congo demeure un colosse aux pieds fragiles. Quelques poches d’instabilité persistent notamment dans la province orientale et dans les deux Kivu. Les habitants de ces deux provinces sont encore trop souvent victimes des exactions et autres incursions des mouvements rebelles étrangers qui opèrent à partir de ces territoires. La réorganisation de l’armée ainsi que des principaux services de sécurité correspond donc à une volonté affirmée du chef de l’état de reprendre l’initiative et d’inscrire la sécurisation des frontières ainsi que la restauration de l’autorité de l’état sur l’ensemble du territoire national comme étant un impératif majeur sur l’agenda gouvernemental. Au-delà des considérations d’ordre ethnique, un critère de moins en moins opérant dans le contexte de l’après transition, le choix du président Kabila s’est porté sur des hommes dont l’expertise et la fidélité ne souffrent jusque là d’aucune critique. En effet, après les hésitations qui ont caractérisé l’exécutif congolais dans la gestion du dossier sécurité, dans les deux kivu, notamment entre une option militaire d’envergure et la recherche d’une solution négociée, la restructuration opérée à la tête de l’armée et des services de sécurité, est un signal fort lancé à la fois aux forces négatives ainsi qu’à leurs parrains étrangers. Ces nouveaux promus ne bénéficieront pas de l’état de grâce que l’on accorde traditionnellement aux arrivants, tant l’urgence de la situation sécuritaire du pays, impose un devoir de résultat et une efficacité quasi-instantanée. Il en va de la crédibilité de notre pays.

Auteur : Raymond Luaula