25 octobre 2007
RDC: Nkunda affirme avoir démobilisé 200 soldats, l'ONU les attend toujours
Le camp du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda a affirmé jeudi à l'AFP avoir envoyé 200 de ses hommes dans un centre de transit du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ce que dément la Mission de l'ONU en RDC (Monuc).
"Nous avons envoyé avant-hier (mardi) 100 combattants à Kirolirwe et hier encore 100 combattants. Nous comptons en envoyer aujourd'hui 100 autres", a déclaré Séraphin Mirindi, porte-parole militaire du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Nkunda, joint dans les montagnes du Masisi (Nord-Kivu).
Ces affirmations ont été démenties par la Monuc, qui a installé il y a plus d'une semaine une base mobile à Kirolirwe, localité proche d'un des bastions de Nkunda située à plus de 50 km au nord-ouest de la capitale provinciale Goma.
"Nous n'avons encore accueilli personne" à Kirolirwe, a déclaré jeudi matin à l'AFP le porte-parole militaire de la Monuc au Nord-Kivu, le major Prem Tiwari.
"Nous attendons toujours ces hommes. Nous espérons qu'ils vont effectivement se rendre, sans condition, pour rejoindre le processus (national de réforme de l'armée) de brassage", a précisé depuis Kinshasa le porte-parole militaire de la Monuc, le lieutenant-colonel Pierre Chareyron.
Le 10 octobre, Nkunda avait déjà promis d'envoyer 500 hommes au centre de regroupement de Mushake (à une trentaine de km de Goma) et réclamé un "cessez-le-feu" pour permettre leur démobilisation.
Mais la reprise d'intenses combats avait contraint la Monuc à lever sa base de Mushake, avant d'en installer une nouvelle à Kirolirwe.
Depuis la fin août, le Nord-Kivu est le théâtre d'affrontements entre Forces armées congolaises (FARDC), qui ont massé quelque 20.000 hommes dans la province, et quelque 5.000 soldats insurgés ralliés à Nkunda.
Lors d'une visite à Goma à la mi-octobre, le président de RDC Joseph Kabila avait appelé tous les combattants congolais dissidents à démobiliser sans condition et sans délai, sous peine d'être désarmés par la force d'ici à la fin de l'année.
Il s'était par ailleurs félicité de la reddition d'"un millier" de nkundistes, qui avaient déserté ces dernières semaines les rangs de l'ex-officier poursuivi pour crimes de guerre.
Mais jeudi, le major Mirindi a à nouveau posé des "conditions" aux redditions annoncées.
Il a demandé une "consolidation du cessez-le-feu entre gouvernement et CNDP", la mise en place d'un "plan de désengagement des forces sur le terrain" et la création d'une "commission gouvernement-CNDP qui pourra suivre le processus de brassage soit à Kamina (Katanga, sud-est), soit à Kitona (Bas-Congo, ouest)", des camps militaires où les nkundistes seront envoyés.
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