KINSHASA, 8 nov 2007 (AFP) - Près de 300 cas de choléra ont été enregistrés depuis le 22 octobre dans trois camps de déplacés proches de Goma, capitale du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris jeudi auprès de l'inspection de la Santé dans cette province. "Nous avons enregistré 295 cas de choléra depuis le 22 octobre et jusqu'au 4 novembre dans les camps de déplacés de Mugunga I, Mugunga II et Lac Vert", situés à environ 15 km au nord-ouest de Goma, a déclaré à l'AFP le Dr Guy Mutombo, responsable de la surveillance épidémiologique à l'inspection provinciale de la Santé au Nord-Kivu. Ces cas portent à 418 le nombre de personnes touchées par le choléra depuis le 22 octobre sur l'ensemble de la zone de santé de Goma, où aucun cas de décès n'a encore été enregistré, a-t-il précisé. La prise en charge des malades est assurée avec le concours de l'Organisation mondiale de la santé, du Fonds des Nations unies pour l'enfance et des ONG internationales Médecins sans frontières et International Medical Care (IMC). Selon le Dr Mutombo, le taux élevé de choléra à Goma est essentiellement dû à l'insuffisance de l'approvisionnement des populations en eau potable dans cette ville de plus de 500.000 habitants. Selon l'ONU, 56.800 personnes ont trouvé refuge dans la périphérie de Goma, dans des camps ou des familles d'accueil, depuis le début de combats qui opposent depuis la fin août l'armée régulière et des troupes insurgées dans la région. Une bonne partie de la ville de Goma n'est pas approvisionnée en eau potable, les installations de la régie de distribution d'eau ayant été détruites en 2002 par une coulée de lave du volcan Nyiragongo qui surplombe la ville. "La situation de choléra s'est aggravée ces dernières semaines parce que tout le monde, population locale et déplacés, est contraint de boire l'eau non traitée du lac Kivu", qui borde la ville, a déploré le Dr Mutombo. Le choléra, infection intestinale hautement contagieuse, est mortel faute de traitement.