La conférence de paix pour l'est du Congo-Kinshasa boite
Une conférence de paix pour l'est du Congo-Kinshasa, où sévit selon l'ONU la plus grave crise humanitaire au monde avec 1500 civils tués chaque jour sur fond de pillage des ressources, s'est heurtée hier à un boycottage et une mise en garde, ce qui augure mal pour la suite des travaux.
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La rencontre, convoquée par le président Joseph Kabila, s'est ouverte dimanche à Goma en présence de fortes délégations politiques et diplomatiques, et d'envoyés de groupes rebelles opérant dans la région, dont le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du général congolais déchu Laurent Nkunda, soutenu par le Rwanda.
Juste après la cérémonie d'ouverture où les prières abondaient, la société civile de la RDC (République démocratique du Congo) a contesté la composition «déséquilibrée» des instances dirigeantes des travaux, estimant que cela «montre que les résultats ne seront pas à l'avantage des Congolais».
Contre «la balkanisation»
Elle a suspendu sa participation, donnant 48 heures aux responsables pour y être intégrée pleinement, avec les partis autres que la majorité présidentielle, et pour que soit réduite «la mainmise des acteurs de l'insécurité dans la direction de la conférence».
Autre coup de semonce: la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a soumis un mémorandum qui met en garde contre «la balkanisation» du pays et recommande aux participants «de ne point déroger sur les acquis importants» comme la Constitution, qui «a résolu le problème de la nationalité».
Les évêques relèvent «l'attitude ambiguë de la communauté internationale» face aux conséquences catastrophiques des guerres récurrentes dans les Kivu et l'Ituri ainsi que «l'affairisme des multinationales autour des ressources naturelles». Ils dénoncent «une guerre économique dont l'enjeu est l'exploitation des richesses du sol et du sous-sol».
La conférence a été placée sous la direction du ministre de l'Intérieur, le général Denis Kalume, aidé de l'abbé Apollinaire Malu-Malu, qui avait présidé le Conseil électoral aux présidentielles et législatives contestées de 2006.
L'idée remonte à la visite de Kabila aux États-Unis en octobre 2007 et à celle de la secrétaire d'État, Condoleezza Rice à Addis Abeba début décembre, alors que les États-Unis ouvraient une représentation diplomatique à Goma. Kalume avait rencontré Rice à Addis Abeba. Washington a déjà créé un commandement pour l'Afrique appelé AFRICOM.
Parmi les groupes armés opérant dans la région figurent les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), et des Kivutiens de passage à Montréal cet été ont accusé le régime tutsi de Kigali d'avoir choisi de combattre le FDLR hutu en sol congolais et par le CNDP interposé du général Nkunda, un Tutsi.
Parmi les sujets abordés à Addis Abeba, et à l'ordre du jour à Goma, figure également l'expulsion du Congo de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), qui mène une guerre à l'intérieur de l'Ouganda voisin. Les rebellions congolaises avaient reçu dans les années 1990 le soutien du régime ougandais de Yoweri Museveni.
Contre "la balkanisation"
Elle a suspendu sa participation, donnant 48 heures aux responsables pour y être intégrée pleinement, avec les partis autres que la majorité présidentielle, et pour que soit réduite "la mainmise des acteurs de l'insécurité dans la direction de la conférence".
Autre coup de semonce: la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a soumis un mémorandum qui met en garde contre "la balkanisation" du pays et recommande aux participants "de ne point déroger sur les acquis importants" comme la Constitution, qui "a résolu le problème de la nationalité".
Les évêques relèvent "l'attitude ambiguë de la communauté internationale" face aux conséquences catastrophiques des guerres récurrentes dans les Kivu et l'Ituri ainsi que "l'affairisme des multinationales autour des ressources naturelles". Ils dénoncent "une guerre économique dont l'enjeu est l'exploitation des richesses du sol et du sous-sol".
La conférence a été placée sous la direction du ministre de l'Intérieur, le général Denis Kalume, aidé de l'abbé Apollinaire Malu-Malu, qui avait présidé le Conseil électoral aux présidentielles et législatives contestées de 2006.
L'idée remonte à la visite de Kabila aux États-Unis en octobre 2007 et à celle de la secrétaire d'État, Condoleezza Rice à Addis Abeba début décembre, alors que les États-Unis ouvraient une représentation diplomatique à Goma. Kalume avait rencontré Rice à Addis Abeba. Washington a déjà créé un commandement pour l'Afrique appelé AFRICOM.
Parmi les groupes armés opérant dans la région figurent les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), et des Kivutiens de passage à Montréal cet été ont accusé le régime tutsi de Kigali d'avoir choisi de combattre le FDLR hutu en sol congolais et par le CNDP interposé du général Nkunda, un Tutsi.
Parmi les sujets abordés à Addis Abeba, et à l'ordre du jour à Goma, figure également l'expulsion du Congo de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), qui mène une guerre à l'intérieur de l'Ouganda voisin. Les rebellions congolaises avaient reçu dans les années 1990 le soutien du régime ougandais de Yoweri Museveni.