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VIGILANCE RDC
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20 janvier 2008

RDC : GOMA , une conférence très populaire

Tous les matins, devant le campus de l’Université Libre des Pays des Grands Lacs, à Goma, des policiers équipés de détecteurs règlent l’entrée et la sortie des 1 300 délégués à la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement au Nord et Sud-Kivu. Autorités politiques, militaires ou civiles, membres de la société civile, dignitaires religieux, représentants des organisations internationales et du système des Nations unies, journalistes, chacun se range pour avoir accès aux salles de conférences. A une dizaine de mètres, des centaines de personnes attendent encore, depuis dix jours, de recevoir des macarons, synonymes d’accréditation.
Tout à côté, des habitants de Goma et de Bukavu sont venus sur place simplement pour suivre l’évolution de la conférence commencée le 6 janvier et qui devrait prendre fin le 21. L’engouement qui les anime est de taille. Certains passent toute la journée devant cette porte pour eux infranchissable. "L’essentiel est que nous soyons informés rapidement de l’évolution des travaux", expliquent-ils. Certains ont des amis, des frères participant à la Conférence, qui les informent à la sortie.

Autour de la radio
En ville, depuis le début de la conférence, les activités tournent au ralenti. Une bonne partie du parc automobile a été mobilisée. Des jeeps et autres camionnettes portant la mention "Laissez passer, délégation Conférence sur la paix", inondent les artères. Les services de l’État ne fonctionnent qu’à mi-temps, une partie du personnel prenant part à la réunion. Ceux qui sont restés au service rentrent plus tôt que d’habitude à la maison "afin de ne pas rater les différents journaux parlés des médias locaux, nationaux et internationaux", explique le vieux Felix Balingene, fonctionnaire de la commune de Karisimbi.
Dans le quartier, tout le monde est au rendez-vous. Chacun s’efforce d'écouter les informations, notamment en fin de journée. Dans la parcelle de Félix, au quartier Mabanga Sud, quelques hommes âgés se retrouvent autour de son poste radio pour savoir ce qui se passe. Un seul sujet les passionne : "Seules les nouvelles du déroulement de la conférence nous intéressent, explique Masumbuko, l’un d’entre eux. Nous y attachons une grande importance et nous espérons qu’elle apportera une paix durable en mettant fin à la guerre." Bien qu’âgés, ces hommes veulent voir la paix revenir au Nord-Kivu, et surtout dans leurs territoires qu’ils ont quittés pour se réfugier à Goma, et où certains ne se sont plus rendus depuis vingt ans. "Il faut absolument que la paix revienne, je dois rentrer mourir dans mon village", souhaite Kabuto, septuagénaire originaire de Kalembe, dans le Masisi.

Espoir et inquiétude
Pour marquer son attachement à la réussite de la Conférence, la population a organisé dans différentes provinces de la RD Congo des marches de soutien. Gouvernement, autorités provinciales, opérateurs économiques de tout le pays, chacun apporte sa contribution à la réussite de ce grand rendez-vous de l’histoire du Kivu. Des dizaines de milliers de dollars ont ainsi été collectés et versés au Bureau de la conférence dont le budget est de plus de 3, 8 millions de dollars.
Au marché comme au centre-ville, tout le monde a les yeux braqués sur ces assises, pour des raisons variées. Ainsi, une vendeuse de Mikeno, l’un de deux grands marchés de la ville, se dit fort préoccupée parce qu’à cause du conflit, les prix ont augmenté. "Les pâturages où se trouvent les vaches que nous achetons dans le territoire de Masisi sont sous contrôle de Laurent Nkunda et rares sont ceux qui y vont, même les propriétaires. Aujourd’hui le prix d’un kilo de viande est passé de 1200 à 1800 Fc (3,5 $)", se plaint-elle. Raison pour laquelle elle recommande aux conférenciers de mettre fin à la guerre.
Au centre-ville, des groupes des gens se forment à chaque instant. "Il suffit qu’une personne apporte une nouvelle ayant trait à la conférence pour voir les gens l’entourer", explique Adolphe Ndoole, cambiste au centre-ville. Discussions et commentaires vont bon train. "Nous voulons la paix et non la guerre", crie une maman en s’adressant à un membre de la délégation du président de l’Assemblée nationale, qui passe par là. Quelle que soit leur origine, tous veulent le retour d’une paix durable. La présence de tous les groupes armés les conforte dans ce sens. Mais des inquiétudes persistent. "Les gens ici veulent la paix. Ils sont fatigués par la guerre ; même les militaires. Mais ces assises ont-elles vraiment le pouvoir de restaurer une paix durable ? La population veut voir Laurent Nkunda en personne venir faire la paix aux côtés de ses délégués, tandis que d’autres pensent qu’il doit répondre de ses actes devant la justice, ce que ne veut pas entendre le Cndp, son mouvement politico militaire", analyse Salvator Balumisa, de la Jeunesse intercommunautaire, une association de jeunes du Nord-Kivu qui œuvre pour la paix. Nkunda se dit maintenant prêt à participer, mais le chef de l’État, Joseph Kabila, s’y est opposé le 15 janvier.

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