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VIGILANCE RDC
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24 janvier 2008

RDC-OUGANDA : l'île de Rukwanzi

La République démocratique du Congo et l’Ouganda ont convenu d’intensifier et de renforcer leur coopération bilatérale. Volonté émise depuis la rencontre de Ngurdoto entre les présidents Joseph Kabila et Yoweri Museveni, soutenue par la session de la grande commission mixte congolo-ougandaise qui s’est tenue au courant du mois de décembre 2007 à Kampala. Elle vient d’être suivie au courant de ce mois de janvier de la réunion des experts de deux pays, à Bunia, en RDC, dans la Province Orientale. L’étape prochaine est fixée au mois de février à Kampala. Pour l’instant, les négociations sont dominées par la gestion de l’Ile Rukwanzi, sur le Lac Albert où d’importantes réserves pétrolières sont en instance d’être mises en exploitation. Il s’agit là d’une « Zone d’intérêts communs ».

Les experts de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda viennent de se réunir en cette mi-janvier à Bunia, dans la Province Orientale pour s’appesantir sur des questions frontalières. Cependant, les négociations ont été dominées parla gestion de l’Ile Rukwanzi, le long du Lac Albert.

Cette question a déjà été abordée lors du sommet des chefs d’Etat de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda, à Arusha/Ngurdoto, en Tanzanie. C’était au mois de septembre 2007. Les deux présidents avaient affirmé leur volonté de parvenir à une réponse appropriée sur cette question. Ainsi, le président Kabila, dans son discours prononcé en cette circonstance, avait saisi cette opportunité « pour réaffirmer le principe sacro-saint de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, fondement de l’Union africaine, principe du reste consacré dans le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs ».

Au mois de décembre 2007, lors des travaux de la grande commission mixte qui s’est tenue au Complexe Munyonyo de Kampala, la gestion de l’Ile Rukwanzi a occupé une place importante. La partie ougandaise qui revendique cette ïle, tient, dans un meilleur délai, à ce que les deux parties conviennent à une gestion commune. Car jusqu’à ce jour, la Rdc qui considère également cette île comme congolaise, l’administre. Ainsi, au terme des travaux de la rencontre de Bunia, les deux parties se sont accordées de nouveau pour s’appuyer sur la Convention 1915, signée entre la Belgique et le Royaume uni, la Grande Bretagne, afin de régler les différends frontaliers. Les négociations se poursuivront au mois de février à Kampala dans la perspective des modalités pratiques.

LE PETROLE : LE FOND DU PROBLEME

Si l’Ile Rukwanzi suscite aujourd’hui des négociations intenses et très suivies, le fond du problème n’est rien d’autre que le pétrole du Lac Albert. On sait à ce propos qu’une importante réserve des hydrocarbures contenue dans des champs pétroliers a été découverte dans ce lac que partagent la République démocratique du Congo et l’Ouganda.

Si les deux pays avaient convenu depuis 1997 de promouvoir l’exploration et l’ exploitation pétrolière dans les bassins communs, c’est l’ Ouganda qui a réalisé un grand pas. Appel a été fait d’abord à la société Heritage Oil qui a entrepris les premières études de faisabilité. Et ensuite Tullow oil qui dispose de l’expertise tant humaine que technique. Les résultats sont positifs et les travaux de forage vont bon train. Cependant, les études ont démontré que la grande partie du pétrole se trouve dans la partie congolaise. Partant, les deux pays ont tout intérêt de signer des accords de coopération pour l’exploration et l’ exploitation des champs pétroliers communs.

Mais Rukwanzi se trouve à un endroit stratégique du champ pétrolier du Lac Albert. L’on comprend facilement que cette île, que d’autres affirment qu’elle n’existe plus dès lors que l’Ouganda avait entrepris de détourner les eaux de la rivière Semliki, partant Rukwanzi est donc « une terre congolaise », devienne un «centre d’intérêt attractif ». Et ce à l’image de l’ Ile Bakanzi que se disputent le Nigeria et le Cameroun.

Les Ougandais ne cachent pas du tout leurs intérêts sur le pétrole de Lac Albert et sont « excités » de voir un accord aboutir rapidement sur l’ institutionnalisation d’une « Zone d’intérêts communs ». Cet accord devrait intervenir au mois de décembre 2007. Mais les discussions y afférentes ont été reportées à ce mois de janvier. En principe, le ministre congolais des Hydrocarbures est attendu dans les tout prochains jours à Kampala pour circonscrire les termes de cet accord.

Il s’agit précisément d’une question de vie ou de mort pour l’Ouganda qui voit en ce pétrole du lac Albert la manne tant attendue pour donner une nouvelle impulsion au programme social de son gouvernement. Mieux, du président Museveni déterminé à bien marquer son passage à la tête de l’Etat ougandais. Le chef de l’Etat ougandais ne s’en cache pas.

En d’autres termes, si les négociations sur l’Ile Rukwanzi piétinent, cette île risque d’être un motif valable d’un conflit entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo. Ce qui pourrait nuire aux principes directeurs de l’ Accord de Ngurdoto, et servir de prétexte à l’ Ouganda « d’ exploiter unilatéralement » le pétrole du Lac Albert. Car en fait, c’est bien de l’autre côté, c’est-à-dire en Ouganda, où toute l’ infrastructure est déjà en place, en plus de gros moyens financiers débloqués et en voie de l’ être.

Soit. Ce n’est qu’une hypothèse… plausible. Cependant, tout dépend de la manière dont les autorités de la République démocratique du Congo vont gérer cette question de Ile Rukwanzi.

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