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VIGILANCE RDC
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26 janvier 2008

Laurent Nkunda pourra bénéficier de l'amnistie en RDC

Le général tutsi Laurent Nkunda, qui avait pris les armes contre le gouvernement congolais, pourra bénéficier de l'amnistie accordée dans le cadre de l'accord de paix conclu mercredi à Goma, assure-t-on de source autorisée à Kinshasa. Le gouvernement congolais n'a jamais renouvelé le mandat d'arrêt qui avait été lancé contre le général rebelle pour crimes de guerre et Nkunda peut donc jouir de l'amnistie, un point qui n'avait pas été éclairci depuis la signature de l'accord et risquait de le faire capoter, a-t-on précisé. Le gouvernement a promis aux Maï-Maï et aux rebelles de Nkunda une amnistie portant sur l'insurrection et les faits de guerre. Mais les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les faits de génocide ne sont pas inclus dans le champ de cette amnistie. "En ce qui concerne les actes de guerre et de rébellion, Nkunda peut bien sûr être amnistié", a déclaré Vital Kamerhe, porte-parole de la conférence de Goma. Le gouvernement avait auparavant déclaré que le général Nkunda faisait l'objet d'un mandat d'arrêt pour crimes de guerre à la suite de la brève occupation par ses forces de la ville de Bukavu en 2004, au début de sa révolte. Un membre de la délégation gouvernementale congolaise a tenu vendredi à préciser que ce mandat d'arrêt n'avait pas été renouvelé et n'était donc plus valable. "Un mandat d'arrêt doit être renouvelé tous les trois mois, ce qui n'a jamais été fait", a-t-il dit. Les partisans de Nkunda ont conclu il y a deux jours un accord de paix avec le gouvernement de Kinshasa et la milice Maï-Maï pour mettre fin aux affrontements au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo. Cet accord, qui prévoit un cessez-le-feu, a conclu deux semaines d'intenses négociations à la conférence de Goma, capitale du Nord-Kivu, organisée sous l'égide des Nations unies, de l'Union européenne et des Etats-Unis. Il impose un cessez-le-feu immédiat et la création dans un délai de cinq jours d'une zone-tampon où patrouilleront des casques bleus. Le texte prévoit aussi l'instauration d'une commission technique pour superviser le désarmement des rebelles de Nkunda et des Maï-Maï et leur intégration à l'armée nationale ou leur démobilisation. 45.000 MORTS PAR MOIS La mise en oeuvre de l'accord dépendra aussi des efforts pour régler la question de la présence dans l'est du Congo de rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), ennemis traditionnels de Nkunda. Ces rebelles hutus rwandais n'ont pas été invités à la conférence de paix de Goma. Le Congo a signé à la fin de l'an dernier avec le Rwanda un accord promettant de chasser les FDLR, dont certains chefs sont responsables du génocide de 1994 au Rwanda, qui a coûté la vie à 800.000 Tutsis et Hutus modérés. Nkunda a justifié sa rébellion, en 2004, par la nécessité de protéger la minorité tutsie de l'est du Congo contre les attaques des FDLR. Au cours de l'année écoulée, les combats entre soldats gouvernementaux, miliciens Maï-Maï et insurgés tutsis fidèles à ont entraîné le déplacement de 400.000 civils. D'après l'ONG International Rescue Committee (IRC), le conflit et la crise humanitaire qui l'a accompagné ont fait 5,4 millions de morts en une décennie, plus que n'importe quel autre conflit depuis la Seconde Guerre mondiale. Les combats, la maladie et la malnutrition tuent chaque mois 45.000 personnes en République démocratique du Congo, estime l'IRC dans une étude publiée mardi dernier. Les premières causes de mortalité dans le pays, aggravées par les combats, sont le paludisme, la dysenterie, la pneumonie et la malnutrition. Cette étude a été conduite de janvier 2006 à avril 2007 auprès de 14.000 foyers dans l'ensemble des onze provinces du pays. Elle met à jour le précédent bilan de la guerre et ses conséquences qui s'élevait à quatre millions de morts. L'IRC estime à 727.000 les morts surnuméraires au cours de la période d'enquête. Les enfants de moins de cinq ans sont les plus touchés, près de la moitié de tous les décès, même s'ils représentent 19% de la population. Selon Richard Brennan, un des auteurs de l'étude, le taux de mortalité du pays est supérieur de près de 60% à la moyenne de l'Afrique sub-saharienne. Version française Jean-Loup Fiévet, Nicole Dupont et Guy Kerivel
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