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VIGILANCE RDC
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21 avril 2008

Remaniement : la guerre de clans a commencé

drapeau

La question est sur toutes les lèvres. De nombreux scénarii sont déjà envisagés au regard de plusieurs observations pertinentes liées à l’action du gouvernement. Le remaniement de l’équipe gouvernementale, pour des raisons d’efficacité, est très attendu. Faudra-t-il pour cela bousculer certains accords, particulièrement au sein de l’Alliance pour la majorité parlementaire, AMP ? Quelles seront alors les répercussions politiques ?

Des rumeurs de plus en plus persistantes font état d’un remaniement imminent de l’équipe gouvernementale. L’objectif visé consisterait à donner une nouvelle impulsion à l’action du gouvernement au regard des défis à relever pour la refondation de la Nation.

Un remaniement qui, cette fois-ci, n’épargnerait pas le Premier ministre. Non pas que celui-ci ait échoué sur toute la ligne, mais devant les défis à relever et au regard de son bilan mitigé, le gouvernement a besoin d’un nouveau souffle pour vaincre l’immobilisme.

Mais une telle décision devra obéir à certaines exigences compte tenu des alliances existantes. Allusion faite à l’Alliance pour la majorité présidentielle, AMP, qui risque de voler en éclats si jamais par aventure politique des frustrations étaient mal gérées. Cette crainte n’est pas du tout à écarter dans la mesure où l’on ne connaît pas exactement la nature des alliances liant le PPRD, au Palu et a l’Udemo, partenaires au sein de l’AMP.

BOSHAB, NKULU, NZANGA, MUZITO…

Depuis que cette rumeur de remaniement gouvernemental fait le tour des salons politiques, des noms sont avancés ici et là. En effet, le PPRD, la composante leader au sein de l’AMP, tient à récupérer « sa » primature, cédée au Palu pour des raisons consensuelles.

Mais aujourd’hui, au sein du PPRD, compte tenu de prochaines élections de 2011, l’on estime au sein de ce parti qu’il est temps d’occuper ce poste tant il est vrai que le gouvernement est « accusé d’immobilisme ». A mi-parcours quasiment de cette législature, le PPRD pense déjà aux prochaines élections générales, avec comme test les élections locales qui seront organisées, sauf avis contraire, dans les prochains mois.

C’est dans cette perspective que l’on avance les noms de certaines personnalités politiques, notamment Evariste Boshab et Me Nkulu, respectivement Secrétaire général du PPRD et ministre près la Présidence de la République. Ils seraient appelés à succéder à Antoine Gizenga Fundji.

Cependant, le Palu ne tient pas du tout à ce que le PPRD viole les accords. Dans les milieux de ce parti, on affirme que ces accords ont la durée de la législature. S’il arrivait que le Premier ministre Gizenga démissionne pour des raisons de convenance personnelle ou si les tractations politiques au sein de l’AMP débouchaient sur cette décision, ce poste devrait revenir à un membre de Palu. C’est ainsi que l’on cite le nom de Adolphe Muzito, actuel ministre du Budget, et membre très influent de Palu. On reconnaîtrait à ce dernier les mérites d’un technocrate. Le Palu brandit même la menace d’une crise politique, à l’image de celle qui avait opposé Kasa-Vubu à Lumumba, si jamais le PPRD tenait mordicus à désigner un Premier ministre.

L’autre scénario est bien sûr celui d’élever le ministre d’Etat Mobutu Nzanga au rang de Premier ministre. Le but poursuivi serait de préserver l’unité et la cohésion de l’AMP. Dans ce cas, le délégué de Palu qui serait désigné aurait le rang de ministre d’Etat.

LES CONSEQUENCES POLITIQUES

Il est un fait que la démission volontaire du Premier ministre - ce qui n’est pas à écarter - ou son changement, entraînerait ipso facto la démission de tout le gouvernement. Une nouvelle équipe devra être mise en place. Cette éventualité n’exclut pas des arrangements particuliers.

En effet, l’alliance qui lie le PPRD au Palu et à l’Udemo ne relève nullement d’un arrangement parlementaire. Mais bien des résultats de la présidentielle. Ainsi, le Palu et l’Udemo, compte tenu des résultats du premier tour de la présidentielle, avaient appelé leurs sympathisants à voter pour le candidat Kabila qui a été finalement élu. A titre de récompense, le poste de Premier ministre revient au Palu et le chef de file de l’Udemo a rang de ministre d’Etat.

Or, si des frustrations élisaient domicile au sein de l’AMP, il faut craindre des répercussions politiques que le Palu et l’Udemo pourraient bien dénoncer les accords conclus. La porte serait ouverte en ces instants-là à une grave crise politique qui, sous d’autres cieux, pourrait conduire à l’organisation des élections législatives anticipées.

Il n’est donc pas exclu que par le jeu politique courant en République démocratique du Congo, la majorité parlementaire puisse être renforcée par l’adhésion des personnalités politiques d’autres courants parlementaires. L’objectif que poursuivrait l’AMP consisterait à garder la majorité au Parlement jusqu’ à la fin de la législature. L’on assistera ainsi à une recomposition du paysage politique au sein du Parlement. Mais dès lors qu’au bout de cette démarche, il y a les prochaines élections, l’on craint fort pour la majorité actuelle au pouvoir d’accuser l’effet boomerang.

KABILA POURRAIT SURPRENDRE

De tout ce qui précède, la balle se trouve bien dans le camp du président de la République. Le maintien ou la désignation d’un Premier ministre tient plus du chef de l’Etat que de l’AMP. C’est son mandat et son bilan, et pas ceux du Premier ministre, qui sont en jeu. Car, dans son discours électoral, il avait énoncé un programme auquel il attache beaucoup d’importance. Sa réussite ou son échec relève des rapports que le président de la République aura à entretenir avec le Premier ministre, et la façon dont ce dernier s’emploiera à s’acquitter de sa tâche.

Certes, le PPRD dont il est l’incarnation s’organise pour récupérer « sa Primature ». Au regard de prochaines élections, ce sera donc l’action du gouvernement, à travers le PPRD, qui sera jugé.

Mais il n’est pas exclu, toujours compte tenu des défis à relever, que le président de la République fasse appel à un technocrate. Ou encore à une personnalité d’autres courants politiques dans la logique d’un gouvernement d’ouverture ou d’union nationale. Le problème est celui de donner une nouvelle impulsion à l’action du gouvernement, comme nous ne cessons de le dire.

Mais également de rencontrer les préoccupations des populations congolaises et celles des partenaires extérieurs. Les enjeux politiques étant si importants, une décision de ce genre ne surprendrait pas les personnes avisées.

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