Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VIGILANCE RDC
Archives
24 avril 2008

Après les routes… la maffia au Stade des Martyrs

stade

La menace de la FIFA sur la FECOFA risque de constituer une autre occasion pour renflouer les poches de certains opportunistes de mauvais goût. Pour réfectionner le Stade des Martyrs afin de se mettre à l’abri des sanctions de la FIFA , 10 entreprises de construction ont été retenues pour exécuter les travaux de réhabilitation en un temps record. Dix entreprises, c’est trop. Certainement pour des raisons faciles à deviner. Après l’échec relatif à la réhabilitation des routes au terme de la passation des marchés, la maffia vient de toucher le Stade des Martyrs. Pour un enrichissement sans limite.

Le Sénat a procédé hier mercredi à l’interpellation du ministre des Sports et loisirs, Willy Bakonga. L’initiative revient à l’honorable Eva Bazaïba qui tenait à avoir des précisions sur les sanctions de la FIFA devant frapper de fermeture le Stade des Martyrs.

Cette installation, selon les reproches formulés, ne remplit plus les conditions de sécurité, d’hygiène et de retransmission des rencontres sportives, conformément aux dispositions internationales. Un délai a été accordé à la République démocratique du Congo pour se mettre à jour. Passé ce délai, les rencontres sportives, particulièrement de football, devront se jouer à l’extérieur du pays. Ce qui constitue d’abord, sur le plan financier, un important manque à gagner. Ensuite, un grand préjudice moral pour les populations congolaises.

Aussi, pour éviter ces sanctions, le ministère des Sports a initié un programme. Il a fait appel à dix entreprises de construction à qui l’ on a confié différentes tâches techniques sur la réhabilitation des installations hygiéniques, les conditions de sécurité en cas de débordement et la mise à jour de la tribune de la presse pour la retransmission des rencontres sportives. A en croire le ministère des Sports, en deux semaines tous les travaux seront achevés et le Stade des Martyrs restera ouvert à toutes les compétitions sportives.

Saisissant cette même opportunité, les sénateurs ont voulu connaître les grandes lignes de la politique sportive de notre pays, et les causes de différents échecs ainsi que l’insuffisance des infrastructures sportives pour permettre l’éclosion des valeurs sportives. Les performances sportives, force est de le souligner, dépendent en grande partie, de l’état des infrastructures qui font grandement défaut en République démocratique du Congo.

ÇA SENT LA MAFFIA

La population a salué la démarche du ministère des Sports réagissant immédiatement à la menace de la FIFA. Mais là où le bât blesse, c’est de constater que l’on a fait appel à une pléthore d’ entreprises pour réaliser ces travaux en un temps record. Au motif que compte tenu du délai butoir de la FIFA, confier ce travail estimé à près de quatre millions de dollars US à une seule société ou deux, hypothéquerait l’échéance de la fin des travaux.

Cependant, la question fondamentale est celle de savoir quelle est la fiabilité, pour la qualité des travaux, de ces entreprises dont on ignore la procédure suivie pour arracher le contrat de ces travaux. Fait curieux, on retrouve même certaines sociétés dont la fiabilité a été mise en cause dans le cadre de la réhabilitation des routes et voiries urbaines de Kinshasa. Ces entreprises ne disposent d’aucun matériel approprié pour effectuer les travaux dans des conditions adéquates.

Ainsi, ceux qui se sont rendus sur place au Stade des Martyrs après le lancement des travaux, ont été ahuris de constater les mêmes insuffisances. On travaille avec des moyens rudimentaires au risque d’abîmer davantage ce stade. Pire, il n’est pas acquis que ces travaux seront exécutés dans les délais annoncés. Un ingénieur civil, dont nous taisons le nom par pure décence, a donné sa langue à couper si ce délai était respecté, même avec une pléthore de sociétés à l’expertise douteuse. Car, techniquement, a-t-il soutenu, c’est impossible.

D’où la thèse d’une opération retour. Des commissions à toucher, car dix entreprises sous-entend « dix commissions à toucher », comme cela est de coutume dans ce genre de passation de marchés. Cette thèse est soutenue par ce fait que l’équipe chinoise d’entretien, en permanence à côté du Stade de Martyrs, n’est pas du tout associée à ces travaux de réhabilitation.

Or, en I985, lors de la signature du contrat de ce stade à Beijing par l’actuel président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, alors Premier commissaire d’Etat, et Mushobekwa Kalimba wa Katana, commissaire d’Etat aux Travaux publics et à l’Aménagement du territoire, la Chine a mis à la disposition du gouvernement congolais une équipe d’entretien en permanence, selon les dispositions conventionnelles. Cette équipe s’occupe, non pas seulement de l’entretien du Stade de Martyrs, mais également des installations du palais du Peuple. Maître d’ouvrage, la partie chinoise devrait être absolument associée à ces travaux pour éviter d’autres destructions et un travail trop mal fait.

UN SECTEUR PROPICE A L’AUTO-FINANCEMENT

Les férus du sport sont désagréablement surpris que l’on évoque la modicité du budget pour expliquer l’insuffisance des infrastructures et les contre-performances sportives. Faux.

Jusqu’à preuve du contraire, le Sport, dans sa conception large du terme, et le football en particulier, est le seul domaine propice à l’auto-financement. L’engouement qu’il suscite au sein des populations génère des ressources financières importantes qui peuvent être affectées à l’amélioration des infrastructures sportives ainsi qu’à la motivation des athlètes.

Malheureusement, l’incompétence, la mauvaise gestion ayant atteint tous les secteurs de la vie nationale, le Sport n’est pas du tout épargné. Plus grave, des sportifs d’opérette sont entrés par effraction dans ce domaine pour s’enrichir. D’où le phénomène de « négriers ». Ils sont les premiers responsables de toutes ces contre-performances, caractérisées par la politisation du sport pour un but lucratif mais individuels, l’insouciance dans les préparatifs qui sont bâclés.

Il est évident que dans cette condition, il ne peut y avoir de « politique sportive » dans notre pays. Celle –ci ne s’élabore point dans des « Etats généraux » qui ne visent qu’à saigner les finances publiques. Mais à réhabiliter la pratique du Sport par la leçon de gymnastique obligatoire dans les écoles, les instituts supérieurs, les universités, l’Armée et la Police. Il n’y a pas d’autre panacée pour susciter l’esprit d’émulation et de compétition. Foi de Mangwele, Mamba Shako, Sinda, Bonga Bonga, Akwete, Mokuna Trouet, Kazadi, Bwanga, Kalala, Ngenibungi, Kakoko, Kidumu, Kibonge, Mayanga, Manzanbi, Francky, Morino, Lingosa, Mpia, Mutombo Dikembe, Percy… et nous en passons. Ces dieux du sport congolais.

source : le Potentiel /Kinshasa

Publicité
Commentaires
VIGILANCE RDC
  • un lieu d'échange et de partage sur ce qui fait l'actualité en RDC. Nous souhaitons ainsi établir une passerelle entre les Congolais, les amis du Congo et tous ceux qui veulent oeuvrer pour influer sur la destination de la RDC.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité