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VIGILANCE RDC
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15 mai 2008

Après les contrats chinois, la neutralisation des FDLR

parlement

La relecture des contrats chinois vient d’avoir lieu. La gestion du dossier lié à la neutralisation des forces négatives, principalement les FDLR (Forces démocratique pour la libération du Rwanda), n’échappera certainement pas à cet exercice. Tout simplement parce qu’il s’agit des « dossiers brûlants » qui ont un impact considérable sur la souveraineté nationale, le processus de réconciliation et de la relance du développement national. Après la dernière rencontre de Dar es-Salaam entre les présidents Joseph Kabila et Yoweri Museveni, la neutralisation des FDLR, pour une paix durable à l’Est du pays, est plus que jamais d’actualité et d’une importance capitale. Où en est-on ?

Selon les prévisions, une rencontre doit avoir lieu ce week-end à Kisangani pour faire un état des lieux du processus de désarmement et de rapatriement des forces négatives en République démocratique du Congo. Particulièrement les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, FDLR. Cela, conformément à l’Accord de Nairobi, au Plan de désengagement fourni par la RDC, à l’Acte d’engagement de la Conférence de Goma. Et bien sûr, selon l’esprit et la lettre de différentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment les résolutions 1704 et 1804, exigeant le désarmement inconditionnel des FDLR et leur rapatriement dans leur pays d’origine.

La question est d’une actualité brûlante pour autant qu’elle tient aux exigences de l’évolution du processus politique en République démocratique du Congo. Au-delà du programme de reconstruction nationale, voire même du développement national. Si la réunion projetée de Kisangani a lieu, elle consistera à fixer l’opinion tant nationale qu’internationale sur des efforts accomplis et à accomplir pour que, dans les meilleurs délais, « la menace constituée par les rebelles hutu rwandais » soit éliminée.

La rencontre de Kisangani sera également une occasion propice d’apprécier la gestion de ce dossier aux contours complexes tant sur le plan interne qu’externe. Car, il est temps que le « Dossier FDLR » cesse à jamais d’être un « fonds de commerce » pour les uns et les autres. Et ce, au risque d’hypothéquer la souveraineté nationale et d’ouvrir des brèches au complot de balkanisation de la République démocratique du Congo.

LA RESPONSABILITE DE L’ETAT CONGOLAIS

Avant de s’attarder sur d’autres considérations, force est de dégager avant tout la responsabilité de l’Etat congolais sur la gestion de ce dossier. En effet, il revient à la RDC de peser de tout son poids pour accélérer les options qui doivent être levées, et au besoin, imaginer toutes les stratégies, tant diplomatiques que militaire, pour en finir, une fois pour toutes, avec ce dossier. C’est ainsi qu’en novembre 2007, à Nairobi, Kinshasa s’était engagé à élaborer un plan détaillé pour éliminer cette « menace ». Un plan adopté et approuvé par la partie rwandaise.

Ce plan contient à la fois un volet diplomatique et un volet militaire, sans oublier le côté social. En ce qui concerne le deuxième volet, l’aide internationale a été sollicitée. C’est ainsi que le Conseil de sécurité, par ses résolutions 1704 et 1804, invitait les Interahamwe à désarmer sans condition et à se rassembler à un endroit en attendant leur rapatriement. De même que le Conseil de sécurité invitait la Monuc à « utiliser tous les moyens nécessaires pour désarmer les groupes armés ».

Cependant, au plan interne, il se pose la question de savoir comment ce « plan » est géré. Y a-t-il cohésion dans les actions diplomatiques et militaires pour que les membres du gouvernement congolais parlent le même langage ? Quels sont les atouts dont dispose la RDC pour « éliminer la menace » au cas où la Communauté internationale tergiversait ?

Ces interrogations exigent une implication de toutes les institutions nationales. Que le «Dossier FDLR » cesse d’être un « dossier particulier » au risque de soulever encore des « débats passionnés » à l’image du dossier des contrats chinois. Qu’il soit examiné en toute lucidité et responsabilité comme une affaire nationale. Effectivement, elle l’est pour autant que tout le pays en pâtit. Et même la concrétisation de cet ambitieux programme découlant de l’accord avec la Chine ne serait qu’une illusion si cette menace persistait. Par conséquent, à la veille de la rencontre de Kisangani, le gouvernement et autres institutions nationales devraient tirer les conséquences utiles des rencontres précédentes entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la Tripartite plus, ainsi que de la « dernière guerre de Kivu ». Pourquoi ce succès mitigé des FARDC devant les éléments du CNDP, Maï Maï et autres groupes armés ?

Parallèlement, au plan diplomatique, s’inspirer de rencontres de Ngurdoto et Dar es-Salaam, en Tanzanie, entre les présidents Kabila et Museveni. S’il est aujourd’hui question de la réouverture des ambassades entre les deux pays, à savoir la RDC et l’Ouganda, c’est qu’il y a un rétablissement progressif de la confiance mutuelle pour gérer également la question « des milices congolaises et des rebelles ougandais ». L’approche adoptée sur ce plan promet, jusqu’à preuve du contraire.

LE RWANDA ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

Evidemment, la question est celle de savoir si le Rwanda fait montre de mêmes dispositions que l’Ouganda. A première vue, la réponse est négative. Les signaux envoyés par le Rwanda ne vont pas dans le sens d’accélérer le retour des Interahamwe au Rwanda. Tout comme les mêmes Interahamwe donnent l’impression de mieux apprécier la subtilité de Kigali.

Pour preuve, le gouvernement rwandais a adressé une liste de six mille « génocidaires » qui seraient en République démocratique du Congo. A en croire les statistiques, c’est quasiment le même nombre des FDLR en RDC. Tous seraient-ils génocidaires ? Kigali refuse ici, de façon subtile, le retour des rebelles rwandais dans leur pays d’origine.

Adoptant carrément la même attitude, les rebelles rwandais posent des conditions pour rentrer chez eux. Ils exigent un dialogue inter-rwandais, sachant pertinemment bien que le pouvoir en place à Kigali n’en veut pas. C’est donc l’impasse. Qui coûte trop cher à la RDC. Impasse implicitement reconnue par le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, qui reconnaît que Kigali ne « fait pas assez pour jouer un rôle positif ».

Le drame dans ce dossier réside dans sa complexité découlant d’un complot international contre la République démocratique du Congo. Certes, le Conseil de sécurité demande aux Interahamwe de déposer les armes sans condition ; les Etats-Unis viennent de relancer le programme visant l’arrestation des génocidaires avec une prime de 5 millions de dollars US. Malheureusement, le Conseil de sécurité n’a jamais requalifié le mandat de la Monuc, l’Union européenne n’a jamais non plus renforcé la capacité militaire des FARDC ; et enfin, que vaut une prime de 5 millions de dollars devant une liste de six mille génocidaires remise par Kigali ? Tout est flou. Un flou caractérisé par des manoeuvres dilatoires.

Au demeurant, la rencontre de Kisangani devrait marquer officiellement la fin de la « période de sensibilisation » pour que les Interahamwe déposent les armes et regagnent leur pays. Le mérite de cette rencontre consisterait à lever des options dissuasives et irréversibles, tant sur le plan diplomatique que militaire, assorties de sanctions économiques. Il revient à Kinshasa de déposer sur la table des propositions concrètes et réalistes allant dans ce sens. Absolument.

source : le Potentiel/Kinshasa 

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