Le gouvernement défie la Monuc
Le ministre de la communication et des médias, Emile Bongeli, a qualifié de machination le rapport de la Monuc relatif aux allégations d’environ 100 morts dans les rangs des adeptes de Bundu dia Kongo. Ce massacre est attribué, selon le même rapport, à la Police Nationale lors de ses interventions de février dernier dans la province du Bas-Congo. Emile Bongeli a démenti le chiffre avancé par la Monuc en présentant celui de 27 tués. A ses yeux, le rapport de la mission onusienne en RD Congo « porte un grave préjudice à la République en entamant le crédit douloureusement et patiemment restauré du gouvernement ».
Pour
le professeur Emile Bongeli qui s’adressait hier à la presse dans son
cabinet, « c’est de manière très légère que le rapport lui-même, tout
en parlant d’insuffisance des preuves, confirme la présence des fosses
communes (…) ». Il a indiqué que le rapport de la Monuc semblait «
dénier au gouvernement son droit de restaurer l’autorité de l’Etat sur
l’étendue de la République ». Point par point, Bongeli a dit avoir lu
un rapport qui « étonne par sa mauvaise foi et qui rappelle le vrai
faux massacre de Lubumbashi ».
Tout en indiquant que l’approche de
la Monuc procède « d’une méthodologie de déstabilisation du
gouvernement », Bongeli a dit que l’exécutif congolais entendait «
protester avec la dernière énergie auprès du secrétaire général de
l’Onu » contre « la légèreté, l’instrumentalisation et la politisation
du dossier ».
« No war no job in DRC », a-t-il lâché en
attribuant la petite phrase à l’opinion publique qui a toujours accusé
la Monuc de créer des «situations» pour se faire des sous. Il a
souligné n’avoir vu nulle part dans le rapport où la Monuc évoquait le
débordement des forces de police par la « milice » de BDK. En revanche,
a-t-il accusé, elle se contente de « s’appuyer sur la thèse de la
disproportion des forces en insistant sur le fait que la Police venue
de Kinshasa a utilisé des armes non appropriées… »
Reste que le
ministre Bongeli s’est gardé d’aller trop loin dans sa charge contre la
mission onusienne en RDC. Mettant la pédale douce, il a admis, en dépit
de ce faux pas, « l’engagement de la Monuc et son rôle déterminant dans
le processus de réconciliation ».