Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a appelé dimanche les Congolais à "conforter la paix" et à "gagner la bataille de la reconstruction" d'un pays ravagé par des années de conflits, à l'occasion du 48e anniversaire de l'indépendance.

"Nous avons déjà gagné la bataille de la réunification du pays, des élections (...), de l'instauration de nouvelles institutions", a lancé le chef de l'Etat dans un discours, retransmis à la télévision nationale, à Kananga (capitale du Kasaï occidental, centre) où se dérouleront lundi les célébrations de la fête nationale.

"Ensemble, nous allons gagner la guerre de la reconstruction du Congo", a lancé le jeune président (37 ans), arrivé au pouvoir en 2001 après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, et élu à la tête de l'ex-Zaïre en 2006 à l'issue de scrutins salués comme libres et démocratiques.

"J'en appelle donc à un sursaut général" pour la "reconstruction" et la défense de la "souveraineté" du Congo, vaste pays d'Afrique centrale qui a obtenu en 1960 son indépendance de la Belgique.

"Pour ma part, je ne m'accorderai aucun répit tant que la vie du Congolais moyen demeurera précaire", a-t-il promis, rappelant les "cinq chantiers" prioritaires de son mandat de cinq ans: le développement des infrastructures, l'emploi, l'accès à l'eau et à l'électricité, l'éducation et la santé.

Evoquant la "menace d'une pénurie alimentaire généralisée" qui risquerait de frapper de plein fouet son pays encore meurtri par les guerres (1996-97 et 1998-2003), Joseph Kabila s'est dit déterminé à tout faire pour "contenir la hausse des prix" des denrées de base et à assurer "la sécurité alimentaire" des Congolais.

Il a annoncé la formation de "onze brigades" qui seront chargées de la relance agricole et de la mise en fonction, "d'ici décembre", de "700 tracteurs pour amorcer un vaste programme de mécanisation agricole" dans le pays.

"L'heure de la reconstruction a sonné", a-t-il martelé, sans jamais évoquer ses nouveaux partenaires chinois, engagés à construire routes, chemins de fer, hôpitaux et écoles en échange de la cession de titres miniers pour des montants colossaux qui inquiètent les bailleurs occidentaux.

Le chef de l'Etat a appelé à "conforter la paix" sans parler des violences qui continuent de secouer les régions de l'Est du pays.

Son discours, sobre et assez bref, n'a pas non plus évoqué la crise diplomatique entre le Congo et son ancienne puissance coloniale.

A la suite des critiques faites par le ministre belge des Affaires étrangères sur la corruption en RDC, Kinshasa avait décidé en mai de rappeler son ambassadeur en Belgique et de fermer son consulat à Anvers (nord), avant d'imposer à Bruxelles de fermer ses consulats dans les villes congolaises de Lubumbashi (sud-est) et de Bukavu (est).

En dépit du silence présidentiel, l'invitation de deux hauts responsables belges aux célébrations du 30 juin lundi à Kananga peut "être perçu comme un signe de réchauffement des relations" bilatérales, a-t-on indiqué dimanche dans l'entourage du président