Adolphe Muzitu, ministre sortant du Budget et membre du PALU, Parti Lumumbiste Unifié du Premier ministre sortant Antoine Gizenga Funji, a été nommé vendredi 20 octobre, Premier ministre de la République Démocratique du Congo et Chef du Gouvernement. L’ordonnance signée par le Président de la République Joseph Kabila Kabange, a été lue vendredi 10 octobre peu après 20 heures locales par un journaliste à la télévision publique Rtnc.
Le Chef de l’État a invoqué «l’urgence» et «la nécessité».
L’ordonnance est datée du 20 octobre 2008. Elle porte le n°008/064.
KABILA HONORE SA PROMESSE.
Par cette nomination, le Chef de
l’État confirme sa promesse qu’il respecterait les termes d’un accord électoral
signé le 30 novembre 2006 entre les deux tours de la Présidentielle, qui liait
l'Amp (Alliance de la Majorité Présidentielle) au Palu et confiait la Présidence
de la République à l’Amp et la Primature au PALU, la durée de l’accord étant la
Législature.
Plusieurs noms circulaient dans les gazettes kinoises
notamment celui du Président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, originaire
de l’Est du pays (Sud-Kivu), mais dans un pays aussi vaste qu’est la R-dC, le
Chef de l’État s'est montré sensible à la fracture Est/Ouest, souvent invoquée
par Antoine Gizenga Fundji pour justifier son choix de se porter colistier du
ticket Kabila.
Adolphe Muzitu est originaire de l’Ouest et du Kwilu
(province de Bandundu). Il est de la tribu Pende du territoire de Gungu, comme
Antoine Gizenga Fundji.
Dans son discours à la Nation le 9 octobre, la
veille de cette nomination, le président de la République avait annoncé qu’il
désignerait «dans les heures qui viennent, un nouveau Premier ministre» qui
serait chargé «de former un Gouvernement de mission».
Il a rendu «un
hommage mérité» à Antoine Gizenga Fundji qualifié de «monument de notre
histoire» et qui, «cinquante années durant, a fait preuve d’une constance
remarquable et livré de bons combats, celui de l’indépendance de notre pays et
de la souveraineté de notre peuple».
«Face aux défis de l’heure», Kabila
a dit attendre du nouveau «Gouvernement qu’en priorité, il mette fin aux poches
résiduelles d’insécurité à l’Est du pays et rétablisse l’autorité de l’Etat sur
l’ensemble du territoire national. À cette fin, seront mobilisées toutes les
ressources de la République au plan politique, diplomatique et militaire», a
poursuivi le Chef de l’État.
«J’attends aussi que le nouveau
Gouvernement œuvre sans relâche à l’accélération des grands travaux de Cinq
Chantiers de la République, mettant à profit les ressources financières et les
équipements déjà mobilisés. Il devra donc rapidement apporter des réponses
appropriées aux attentes de la population, en termes d’amélioration des
conditions salariales et de vie et produire sur le terrain des résultats
concrets, mesurables en nombre de bornes fontaines, de micro centrales
électriques, de nouvelles écoles, d’hôpitaux et de kilomètres des routes
construites et mises en service. Il devra en outre poursuivre et faire aboutir
les réformes engagées dans plusieurs domaines vitaux et exécuter avec succès le
programme économique convenu avec les partenaires de développement de notre
pays. Réaliser cet objectif est nécessaire pour nous permettre d’obtenir à terme
un allègement substantiel de notre dette extérieure, libérant ainsi des
ressources financières importantes au profit du volet social de l’action
gouvernementale».
Antoine Gizenga Fundji a démissionné le 25 septembre
2008 alors que des motions de censure des Députés le menaçaient de destitution
mais le Chef de l’État Joseph Kabila Kabange a systématiquement rappelé qu’un
«accord politique» ie liait au parti du patriarche Antoine Gizenga et qu’il
entendait honorer la parole donnée.
Le problème pour le nouveau Premier
ministre est de former un Gouvernement en tenant sans doute compte des critères
arrêtés par les Députés de sa majorité, le second est de passer l’épreuve de
l’investiture.