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VIGILANCE RDC
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24 décembre 2008

Les généraux ex-Faz n’ont-ils jamais gagné une guerre ?

Troupes_FARDCJe commence par informer le lecteur que cet article n’engage que ma personne, quoique traitant de la situation d’environ trente cinq Généraux restés au pays, combattus et exclus de toutes les procédures qu’a connues notre pays depuis que les libérateurs en ont pris la direction.

Il y a peu, les élus ont demandé au gouvernement actuel de faire appel aux généraux ex-Faz pour qu’ils apportent leur contribution afin de sortir la RDC de la honte que Nkunda est en train de lui infliger à travers sa promenade de santé à 1’Est. La raison est que, sauf preuve du contraire, ces généraux ont été formés pour cela et qu’ils ont fait preuve de leur savoir.

La demande des élus a été, pour moi, légitime, car je crois que leur mandat leur donne le droit et 1’obligation de veiller à 1’intégrité du territoire, au bien-être de la population et à la bonne marche des institutions.

Quelle n’a pas été ma surprise d’apprendre de la bouche de certains soi-disant dirigeants et de quelques officiers, anciens collaborateurs Faz, que les élus accordent aux Généraux ex-Faz beaucoup d’importance pour rien. Justification : «Nous n’avons jamais gagné une guerre et c’était les Marocains qui le faisaient pour nous».

Plus grave encore, un professeur, député par surcroît, a osé suggérer que les Généraux ex-Faz «doivent se présenter au camp Kokolo pour un nouveau recrutement» ! Nous ne sommes pas des caporaux, ni des chercheurs d’emploi. Nous sommes des Officiers formés dans de grandes Ecoles de ce monde et n’avons pas seulement la connaissance, nous avons aussi l’expérience acquise durant notre longue carrière. Ne dit-on pas que c’est le malade qui cherche le médecin et non l’inverse ?

Vous êtes, Monsieur le professeur député, l’un des proches collaborateurs du Chef de 1’Etat. Pourriez-vous dire à l’opinion pourquoi, sans connaître le motif, vous avez refusé de recevoir notre délégation qui avait sollicité une audience en vue de vous remettre un document pour le Président ? Mériteriez-vous le qualificatif de collaborateur du Chef de 1’Etat en agissant ainsi?

Quelques succès des ex-Faz

Ce que vous ignorez est que nous détenons des copies de documents que nous avons adressés à l’époque aux Dirigeants du pays, après avoir mené des études fouillées analysant les différentes situations de notre Armée. Nous avons, dans ce travail d’état major, proposé des solutions possibles.

Pour votre information, un bon Officier d’état major ne présente jamais à son chef un travail avec une seule proposition. Nous n’avons donc pas attendu vos injonctions pour nous mettre à la disposition de notre pays. Je vous conseille de vous occuper de l’organisation du parti que vous avez hérité. Intervenez un peu plus aux débats pendant les plénières, au lieu de vous rendre ridicule en faisant des déclarations intempestives à la presse sur les sujets que vous ne maîtrisez pas.

A ceux qui disent que nous n’avons jamais gagné une guerre et que les Marocains la gagnaient pour nous, merci. Au moins, ces guerres étaient gagnées. Mais vous, qui aviez les Zimbabwéens, Angolais, Tchadiens, Sud-africains et la Monuc, qu’avez-vous fait jusqu’à ce jour ? Nkunda vous nargue et va où bon lui semble.

Pour l’histoire, je suis obligé de citer quelques succès dans lesquels les ex-Faz se sont distinguées. Les mercenaires de Bob Denard ont été chassés de Bukavu par nos troupes commandées par notre premier Breveté d’état major, je cite le Général Babia, alors Major.

Le Roi du Burundi a été réinstallé sur son trône par l’un de nos bataillons, car il était renversé lors d’une visite d’Etat chez-nous, acte que le Maréchal avait qualifié d’inamical.

Un de nos bataillons a chassé ceux qui vous font trembler aujourd’hui lorsqu’ils ont essayé de renverser le pouvoir établi au Rwanda. Il a fallu que les superpuissances affaiblissent notre pays par des embargos pour que le pouvoir rwandais actuel, que vous craignez à mort, s’installe.

La conquête du Bas-Congo a eu lieu suite à notre plan opérationnel. Le défunt Président Kabila a fait appel à nous et nous a demandé de mettre notre connaissance à la disposition du pays agressé. Nous lui avons présenté un plan pour une opération tenaille avec deux Forces : l’une partant de Moanda pour conquérir Kitona, base arrière de l’ennemi, puis progresser vers Boma et Matadi. La deuxième Force devait partir de Kinshasa pour faire jonction avec la première à Matadi.

Parlons le langage militaire

J’ai été personnellement scandalisé lorsque le Président nous a félicités pour notre travail et nous a dit qu’il n’avait pas d’hommes pour exécuter l’opération. Nous lui avons alors proposé de recourir à la diplomatie de bon voisinage. Ce qu’il a fait, car l’Angola qui laissait les Rwandais survoler son espace aérien le leur a interdit, mais a plutôt mis ses Forces à la disposition de la RDC. Ces Forces sont parties de Moanda pour Matadi et les Zimbabwéens sont partis de Kinshasa pour le même lieu. Résultat, les Rwandais coincés, se sont mis à menacer de faire sauter Inga, si on ne leur laissait pas une sortie.

Une fois de plus, il y a eu intervention extérieure pour qu’on les laissât sortir par Matadi. Le Sénateur Yerodia est notre témoin, parce qu’il était avec nous et était le Directeur de cabinet du Président. Compte tenu de notre travail, le Président avait décidé de nous confier les commandements de toutes les zones opérationnelles. Il avait nommé trois d’entre nous pour la zone de Katanga et deux pour celle de Kindu.

Par peur de ne pas devenir ce que vous êtes aujourd’hui, vous, nos détracteurs et anciens collaborateurs, aviez organisé l’assassinat de nos collègues. Ceux du Katanga ont été exécutés et ceux de Kindu ont failli connaître le même sort. Celui qui a été envoyé à Gbado a aussi été menacé, ce qui a poussé le Président à ne plus nous remettre les commandements de zones opérationnelles. Le président a même demandé à l’un des vôtres qui s’était autoproclamé Ministre de la guerre, pourquoi depuis qu’il était là, il n’a pas récupéré un seul centimètre carré du territoire conquis par l’ennemi.

Non, Messieurs, vous semblez ignorer quelque chose. Les Marocains n’ont jamais combattu à notre place, comme vous cherchez à voir la Monuc le faire à votre place. Il est vrai que les Marocains étaient à nos côtés, mais pas pour combattre. C’était plutôt pour appuyer nos Forces combattantes avec les armes d’appui que nous n’avions pas, car notre pays n’avait pas assez des moyens pour nous en fournir. Il y a, dans l’Art militaire, une grande différence entre appuyer et combattre. J’espère que nous parlons le langage militaire avec vous. Sans cela, il y aura confusion.

Des instructeurs de valeur

Un dernier exemple. Il y avait un grand Nkunda dans ce pays ; il avait le soutien international des pays qui se disaient progressistes. Il avait occupé une partie de notre pays dans le Tanganyika. Il était bien équipé et bien armé, avec une base arrière dans un pays limitrophe connu de tout le monde et non imaginaire. Nous l’avons empêché de faire sa promenade de santé comme l’actuel Nkunda. Nous 1’avons confiné sur les hauteurs de Tanganyika, l’avons harcelé jusqu à le chasser du territoire avec des pertes considérables. Ceci, sans intervention extérieure.

Prouvez de quoi vous êtes capables au lieu de perdre votre temps dans des critiques inutiles. Vous devez assurer la paix à la population pour qu’elle puisse travailler et s’épanouir. Que puis-je conseiller à nos Dirigeants ? Qu’ils suivent les conseils des Parlementaires : qu’ils fassent tout pour que le cas Nkunda serve de leçon et ne se répète plus jamais. Qu’ils bâtissent une Armée moderne, adaptée à notre pays et à son environnement. Qu’ils comptent moins sur l’aide extérieure, à moins qu’il s’agisse de l’équipement.

La RDC a des instructeurs de valeur, formés dans de grandes écoles des pays qui ont fait preuve de leur savoir pendant des grandes guerres. La RDC peut former ses Officiers, Sous-officiers, Gradés et soldats avec le concours des instructeurs maison. Les sites de formation existent. Le pays ne manque que de moyens matériels et financiers. Il peut faire appel aux pays amis tout en leur laissant la gestion de leurs fonds. Car, nous sommes de très mauvais gestionnaires.

Que dis-je aux hommes politiques ? Faites attention avec vos déclarations publiques, surtout lorsque vous parlez de 1’Armée. Vous avez acquis de très mauvaises habitudes en ressuscitant le régionalisme et le tribalisme, fléaux éradiqués pendant la Deuxième République.

Profil d’un officier

Parlons du profil d’un officier. Un officier ne devient officier qu’après avoir terminé avec succès 1’académie militaire. Il est alors sous-lieutenant. Il a reçu une formation plus scientifique que militaire, car il sort avec une licence en quelque chose (droit, criminologie, polytechnique, social, etc.). Sur le plan militaire, il est chef de peloton. De ce grade jusqu à celui de capitaine, il n’a besoin d’aucune formation, car il doit acquérir le savoir sur le terrain. Il commandera le peloton pendant au moins trois ans, pour devenir lieutenant, s’il a été bien coté par ses chefs.

Il passe ensuite commandant en second de compagnie et se prépare à prendre la tête d’une compagnie pour devenir capitaine. Lorsqu’il se distingue comme commandant de compagnie, il va apprendre la technique d’état major. Chez-nous, c’était au Centre supérieur militaire. Lorsqu’il en sort, il est bon pour 1’état major de grandes unités (Bataillon, Brigade, Régiment etc.). Il est nommé Major.

Après de loyaux services cotés par ses chefs, il va à l’école d’état major ou des Administrateurs militaires d’où il sort Breveté d’état major (BEM) ou Administrateur militaire (BAM). Il est alors bon pour exercer des hautes fonctions dans 1’Armée. Voila le cheminement normal d’un officier. Agir autrement, c’est rendre un mauvais service à 1’officier, parce qu’il aura des lacunes dans son savoir. L’Armée aura accueilli un mauvais cadre. La nation souffrira d’une mauvaise Armée. Un officier ne commande pas la paperasse, mais plutôt des hommes, souvent sous le feu ennemi. Il a la vie des hommes et non des animaux ou des maisons.

Pourriez-vous accepter qu’un creuseur d’or ou de diamant opère un membre de votre famille ? Sûrement pas. Pourquoi alors confier 1’Armée et le pays aux individus non qualifiés ? N’est-il pas prouvé qu’il n’y a pas de mauvaises troupes, mais qu’il n’y a que de mauvais chefs ? La troupe peut être mauvaise, mais lorsqu’on lui donne un bon cadre, elle devient bonne. Où sont passées les 18 Brigades que le ministre belge A.F. avait formées avec les techniciens belges ? Et celle formées par les Indiens, aujourd’hui rejetées ?

S’interdire de distraire le Chef

En conclusion, que chacun de nous fasse bien ce qu’il doit faire. Pour ceux qui sont dans les allées du pouvoir, qu’ils s’interdisent de distraire le Chef de 1’Etat par des flatteries, des mensonges débitées à l’encontre de ceux qui veulent réellement servir le pays.

Quant à nous, Généraux ex Faz non utilisés, restés au pays, exclus de tous les processus de réconciliation et brimés par nos propres frères, nous réaffirmons que nous ne sommes pas des chercheurs d’emploi, mais que nous pouvons aider par nos conseils, car la RDC appartient à tous ses enfants. Nous ne sommes pas des parvenus au grade de Général. Tout officier général doit avoir une histoire qui écrit sa carrière. La formation d’un Général est laborieuse et très chère. A ce que je sache, le Maréchal Mobutu n a jamais payé les frais de formation d’un officier, mais il avait le souci d’avoir une bonne Armée au service du pays.

Ce souci l’avait incité à négocier et à obtenir pour ses cadres 1’accès aux meilleures écoles militaires du monde, par exemple le Command and General Staff College des USA. Nombre de ses homologues Chefs d’Etat lui demandaient ce qu’il avait fait pour obtenir, chaque année, deux places pour ses officiers au CGSC, alors que les USA leur refusaient une seule bourse. Notre pays était arrivé à avoir une Armée forte et respectée à travers le monde.

Cet édifice a commencé à fondre à partir de 1975, lorsque certains de ses collaborateurs ont entrepris de déverser dans les Faz leurs enfants dont ils avaient raté la formation et 1’éducation. Les différents embargos ont achevé l’une des meilleures armées d’Afrique sub-saharienne. Pourquoi ne pas faire comme le Maréchal qui a commencé avec une armée de mutins, parce que sans cadre, pour bâtir une bonne armée qui a fait parler d’elle ? Est-il mauvais d’imiter un bon exemple ? Je ne crois pas : il n’y a que des sottes gens qui n’osent rien.

Monzili Zabili

Général

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Commentaires
K
que dire de plus tout a été dit par cet ex général des Faz, il a dit juste, la problématique de notre armée est clairement exposée dans son discours, comment voulez-vous gagner une guerre avec des gens qui n'ont jamais appris de leçon de stratégie militaire, des gens du civil devenus par la force des officiers, comme il l'a dit devenir officier ça se mérite, il y a beaucoup de reformes à mettre en place dans notre armée, nous avons perdu notre puissance d'antan l'armée Congolaise n'est aujourd'hui que l'ombre d'elle-même.<br /> Et si nos politiques écoutaient un peu les conseils de ce général émérite!
B
Il y a quelques jours sur les ondes de TV5, le ministre congolais des affaires étrangères vantait le cursus académique du nouveau patron de l'armée congolaise. Malheureusement, il avait oublié de signaler qu'il y a des centaines d'officiers des Ex - FAZ (de la même trempe) qui chôment dans les rues de Kinshasa et d'ailleurs. Une question simpliste serait de se demander ou étaient ces brillants officiers lors de la rebellion de l'AFDL ? Mais une question pertinente est celle de savoir ou sont passés ces vaillants commandants qui ont mis en débandade les FAZ ? Car depuis, ils ne sont qu'ombres d'eux-mêmes, pendant que la meute de Nkunda continue sa promenade de santé à l'Est. C'est ici que l'analyse du général Monzili devient intéressante. L'armée congolaise, tout comme la classe politique, doit être reformée autour des éléments méritants; les Ex-FAZ en regorgeaient et ils sont encore disponibles. De ce point de vue, les élus ont raison de faire appel à ces compétences oubliées sciemment par les gouvernants actuels! Il n'y a pas de honte à reconnaître les lacunes des civils devenus par la force des choses les officiers des FARDC. On ne peut gagner une guerre avec une bande d'incompétents ! Car, comme disait Jules César, aucune citadelle n'est invincible, il n'y a que des citadelles mal attaquées!
B
Il y a quelques jours sur les ondes de TV5, le ministre congolais des affaires étrangères vantait le cursus académique du > de l'armée congolaise. Malheureusement, il avait oublié de signaler qu'il y a des centaines d'officiers des Ex - FAZ (de la même trempe) qui chôment dans les rues de Kinshasa et d'ailleurs. Une question simpliste serait de se demander ou étaient ces brillants officiers lors de la rebellion de l'AFDL ? Mais une question pertinente est celle de savoir ou sont passés ces vaillants commandants qui ont mis en débandade les FAZ ? Car depuis, ils ne sont qu'ombres d'eux-mêmes, pendant que la meute de Nkunda continue >. C'est ici que l'analyse du général Monzili devient intéressante. L'armée congolaise, tout comme la classe politique, doit être reformée autour des éléments méritants; les Ex-FAZ en regorgeaient et ils sont encore disponibles. De ce point de vue, les élus ont raison de faire appel à ces compétences oubliées sciemment par les gouvernants actuels! Il n'y a pas de honte à reconnaître les lacunes des civils devenus par la force des choses les officiers des FARDC. On ne peut gagner une guerre avec une bande d'incompétents ! Car, comme disait Jules César, >
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