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VIGILANCE RDC
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31 janvier 2009

La province Orientale continue à enterrer ses fils après l'incursion de la LRA

Joseph_Kony_LRAL'opération militaire conjointe LRA- FARDC aurait apporté plus de malheurs que de bonheur aux populations de la Province Orientale. Selon OCHA, l'année 2008 a été la plus meurtrière à cause des opérations militaires menées dans certains territoires de cette province. Au moins 896 personnes ont été tuées et 711 autres enlevées entre fin 2007 et l'année 2008. D'après l'ONG Human Rights Watch 790 civils ont trouvé la mort et 47 autres enlevés en espace des cinq mois, soit entre septembre 2008 et janvier 2009. La période allant de décembre 2008 à 13 janvier 2009 a été la plus meurtrière, avec 620 personnes massacrées, note le rapport de OCHA.

Il faut ajouter à ces statistiques, les déplacés de guerre dont le nombre accroît au jour le jour. On dénombre 130.000, presque la moitié de la population du territoire de Dungu. Les incursions des combattants ougandais dans 19 localités ont eu comme conséquences, les pillages, les incendies, les viols, les enlèvements, etc. Ces actes des violences ont été perpétrés en RDC et dans les pays voisins tels que le Centrafrique et le Soudan. Le bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires signale l'enlèvement des 80 adultes en RCA et 47 au Soudan plus 23 enfants.

Selon le commandant FARDC à Dungu, cité par OCHA, le déploiement des troupes dans ce territoire continue. L'armée ougandaise qui avait suspendu ses opérations a repris ses activités suite à l'infiltration des troupes de l'armée de résistance du seigneur dans les villages.

Devant ce drame, les gouvernements central et provincial ne sont intervenus qu'avec 25.000 dollars us via Caritas Développement, accompagnés des ballots de friperie et des médicaments. La quasi totalité de l'assistance humanitaire est venue de la communauté internationale.

L'opération militaire qui devrait être salvatrice est devenue plutôt mortelle. Même si les deux gouvernements continuent à déployer les troupes sur le terrain, il est difficile d'épargner les populations civiles qui ont payé la lourde tribu jusque là. Si la presse ougandaise s'évertue de fournir des temps en temps le bilan de cette opération militaire, ce n'est pas le cas en RDC. L'Etat major général des FARDC reste muet sur ce sujet. Et cette attitude porte à croire que les objectifs fixés par les autorités de ces deux pays risquent de ne pas être atteints d'ici la fin de l'ultimatum.

Cent corps retrouvés dans une localité de Dungu, des pleurs à Kinshasa

Malgré toutes les opérations militaires lancées pour le retour de la paix dans l'Est de la RDC, les dégâts humains sont incalculables. Des familles entières sont décimées, des villages disparaissent sur la carte géographique de ces provinces. Les morts sont enterrées par dizaines sans compter les cadavres perdus dans les forets, loin du regard de la Croix rouge et autres secouristes. Pas plus tard qu'au début de cette semaine, cent corps sans vie ont été découverts dans une fosse commune à quelques kilomètres du territoire de Dungu. L'œuvre est signée par les combattants de Army lord resistance, selon les premières données.

Après avoir suivi cette triste nouvelle sur les ondes, une déplacée de guerre qui vit dans un hangar dans la commune de Kalamu n'arrive pas à sécher ses larmes. Elle est convaincue que ses deux filles et son mari qu'elle n'a plus revu depuis six mois se retrouveraient dans cette fosse commune. Mariée depuis vingt ans à un fermier, elle vivait avec son mari dans un village de Dungu. Un jour, trois combattants de LRA sont entrés dans leur cabane vers la tombée de la nuit. Ils ont pris ses deux filles et son mari et lui ont intimé l'ordre de quitter la maison avant qu'ils n'exécutent ses proches. Depuis lors, elle n'a pas de nouvelles de sa progéniture ni de son mari. Toutes les tentatives pour une éventuelle retrouvaille se sont avérées infructueuses.

Cette femme avoue qu'elle a réussi à s'enfuir avec un groupe des veuves des militaires et quelques amies. Arrivée à Kinshasa, les veuves ont été accueillies dans les camps militaires. Elles et ses collègues ne savent pas à quel saint se vouer. Pour survivre, elle vend des légumes au marché Gambela.

Plusieurs déplacés de guerre qui se retrouvent dans la capitale sont abandonnés à leur triste sort. En dehors de ceux ou celles qui ont trouvé l'asile dans les familles d'accueil, les autres sont contraints à la mendicité. Aucune structure d'accueil ne s'occupe d'eux car ils n'ont aucun document qui prouve qu'ils ont fui les conflits armés. Comment peuvent- ils posséder des preuves matérielles quand ils fuient dans des conditions décrites ci-haut ?

Malheureusement, il n' y a pas des circonstances atténuantes pour les déplacés de guerre qui se retrouvent à Kinshasa sans documents des victimes.

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