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VIGILANCE RDC
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7 février 2009

Les finances publiques saignées à blanc par la pléthore du personnel politique

ArgentLa problématique de l’écart des salaires est une question cruciale pour la maitrise des dépenses publiques et la stabilité de la monnaie. Cette question a été effleurée lors du dernier point de presse du Président de la république. Il serait question de s’y appesantir sérieusement quand on sait que la crise financière internationale qui frappe tous les pays, oblige le gouvernement à présenter dans les meilleurs délais un «  correctif budgétaire ». Aussi, l’assainissement du personnel politique, budgétivore et pléthorique, permettrait au gouvernement de rétablir certains équilibres fondamentaux indispensables à la gestion des finances publiques.

Lorsque l’on parcourt les décrets et arrêtés portant nomination des membres de cabinets politiques, l’on est surpris au premier coup d’œil par ces longues listes du personnel politique. Des listes éléphantesques.

Certes, l’on répondrait que cela est conforme aux ordonnances ou décrets portant désignation des membres des cabinets politiques. Si tel est le cas, il faut s’empresser de relever et de souligner que ces structures n’ont pas tenu compte de la rationalité et de l’efficacité.

Ne parlons pas de compétence pour la simple raison que si pour le gouvernement on a brandi le critère de la « représentativité provinciale », les cabinets ministériels sont tout simplement des « îlots tribaux ou ethniques ». Si pas tout simplement des sources de financement des partis politiques.

Il est vrai que dans ces conditions, le plus souvent l’excellence est sacrifiée sur l’autel de la médiocrité, de l’ethnicisme et du tribalisme. Et lorsque l’on est confronté aux écarts de salaires, à la disparité salariale entre le personnel politique et les fonctionnaires de l’Etat ou des services spécialisés, l’on assiste là à l’institutionnalisation de la saignée à blanc des finances publiques. Car, en dehors des salaires, il faut prendre en compte des indemnités d’entrée et de sortie. Conséquence, la masse financière est plus importante, uniquement pour le secteur politique.

Des structures parallèles

Le mal ne réside pas seulement au niveau des écarts de salaires. Mais pire, à la mise en place des structures parallèles qui rendent la machine à exécution lourde. Voulu ou par inconscience, l’on assiste à l’institutionnalisation des « gouvernements ou cabinets parallèles » à chaque niveau de l’exécutif. Et ce de la présidence de la République aux gouvernorats provinciaux en passant par les ministères. A chaque échelon, on trouve un soi-disant répondant, du moins une copie de poste. D’où cette meute et cohorte de conseillers, des experts, des chargés de mission, et nous en passons. Quel expert ? Quel chargé de mission ? Peu importe la qualité de la personne, l’essentiel, c’est de bombarder son frère ou ami d’un titre pour toucher des émoluments conséquents. Que de fois n’a-t-on pas enregistré des discordances entre les différents échelons de l’Exécutif ?

Certes, il a toujours existé des structures parallèles dans la plupart des pays. Aux Etats-Unis par exemple, l’on parle de   « Shawdon gouvernment » ( gouvernement à l’ombre). Mais il s’agit plus des conseillers qui ne s’affichent nullement officiellement mais abattent un travail de qualité au regard de la politique du gouvernement, du cabinet du président de la République, du ministre, sans chercher à gêner les personnes attitrées et assermentées.

D’où souvent cette cacophonie décriée que l’on observe dans l’exécution de certaines tâches. Un chevauchement dicté souvent par le clientélisme et qui nuit à la bonne marche des affaires de l’Etat.

La réhabilitation de l’Administration sacrifiée

Cette réalité dégradante affecte le bon fonctionnement de l’administration publique et démobilise les agents de l’Etat. Aussi, la plupart des cabinets politiques préfèrent travailler avec leurs conseillers n’ayant aucune maîtrise des dossiers qu’avec des hauts fonctionnaires de l’Etat ou de l’Administration qui accusent de l’expertise et disposent de tous les éléments nécessaires pour apporter des solutions conséquentes.

Pas étonnant que dans l’élaboration des projets, des prévisions budgétaires, l’on a difficile à présenter un travail bien ficelé susceptible de susciter de l’admiration des observateurs. Ne parlons pas des missions à l’étranger. Dans la plupart des cas, l’on préfère faire voyager des personnes non qualifiées avec comme seul objectif de lui faire bénéficier des frais de mission.

Ou il arrive de faire travailler d’autres et au moment du départ en mission, emmener des personnes incapables de défendre les dossiers devant les partenaires extérieurs. Ce qui explique la fréquence inexpliquée de changement de la composition des délégations à chaque mission.

Il est un fait que cette perception de choses a un double impact. Elle pénalise en premier lieu la réforme de l’administration publique. Et en second lieu, affecte la rémunération du personnel de l’Etat. Selon les statistiques, l’enveloppe salariale du personnel politique pléthorique est de loin supérieure à celle des agents et fonctionnaires de l’Etat. Comme si’ l’on voulait tout simplement se servir, vite, maintenant et beaucoup.

Source : le potentiel/Kinshasa

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