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VIGILANCE RDC
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12 février 2009

Londres-Moscou : regards croisés sur la RDC

Carte_RDCQuelque chose se prépare en République démocratique du Congo. Pour s’en convaincre, il faut observer la succession des faits depuis le début de cette année. Mardi, les ambassadeurs de Grande-Bretagne et de Russie en RDC ont tenu respectivement en leur résidence deux points de presse. Les questions d’actualité en République démocratique du Congo ainsi que les relations bilatérales ont été au centre des entretiens. La pertinence des questions et surtout cette coïncidence n’ont pas échappé à l’attention des observateurs. Puisqu’au même moment, le ministre des Affaires étrangères réunissait en son cabinet les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies pour s’appesantir sur la normalisation des relations entre la RDC et ses voisins ainsi que l’évolution des opérations militaires conjointes entre la RDC, l’Ouganda et le Soudan, d’une part, et de l’autre, entre la RDC et le Rwanda. Des signaux diplomatiques manifestes qui constituent en eux-mêmes des messages. Comme pour dire que l’heure a sonné pour le réajustement diplomatique.

Mardi 10 février, journée spéciale à Kinshasa. Elle n’est pas passée inaperçue aux yeux des observateurs avertis de la politique congolaise et de l’Afrique. Une journée que l’on qualifierait de   « diplomatique » pour autant qu’elle a émaillé des faits importants. Particulièrement par deux points de presse donnés respectivement par l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Kinshasa, Monsieur Nick Kay, et son homologue russe, Anatoly Klimenko.

Que ces deux points de presse se tiennent le même jour, voilà qui est intéressant. Que les deux diplomates s’attardent sur des questions pertinentes et d’actualité en République démocratique du Congo, c’est comme si tout simplement ils tenaient à livrer un message. Un message sans équivoque pour dissiper tout malentendu ou anticiper sur certains événements.

Pour le diplomate britannique, les FDLR doivent rentrer chez eux. En plus, la Grande-Bretagne ne soutient nullement « un plan anglo-saxon » visant la balkanisation de la République démocratique du Congo. Que cela vienne du représentant de la Grande-Bretagne est révélateur. Car de tous temps, ce pays s’est montré le plus souvent dubitatif devant les résolutions prises au Conseil de sécurité, donnant l’impression de soutenir le Rwanda. Mais depuis la publication du rapport des experts de l’Onu sur le soutien de Kigali au CNDP, Londres figure parmi les pays qui ont menacé ou suspendu leur aide au Rwanda. Et à en croire des recoupements, Londres aurait pesé de tout son poids pour obtenir ce « revirement » de situation observé dans la région des Grands Lacs. Tant mieux.

Quant au diplomate russe, sa déclaration constitue une première dans les relations avec la RDC et surtout en ce qui concerne la situation qui prévaut en RDC. Pour une fois, ce pays reconnaît implicitement que la guerre en RDC a des enjeux économiques. D’où « l’opposition de son pays à l’exploitation illégale des ressources naturelles du Congo à partir de l’Est ».

Jamais la Russie n’a été si loin et si précise dans ses propos pour condamner l’exploitation illégale des richesses congolaises, quand on sait que l’un de ses compatriotes, Viktor Boute, même à titre individuel, s’est distingué dans le trafic d’armes dans la région des Grands Lacs, alimentant ainsi les groupes négatifs en armes et occasionnant de smillions de morts. Soit. Mais la Russie figure désormais parmi ceux qui veulent « participer à l’extraction du niobium dans le Nord-Kivu ». Encore des propos révélateurs.

Le vent de changement

Ces propos révélateurs suscitent de nombreuses interrogations. Pourquoi maintenant et pas avant, au moment où la RDC avait besoin d’un soutien clair et sans équivoque ? Ces points de presse constituent-ils des démentis au regard de certains « Plans » visant la balkanisation de la RDC ? S’agit-il là d’une nouvelle vision de la politique européenne avec l’arrivée au pouvoir de Barack Obama ? Seraient-ce là des messages en direction de « ceux qui veulent prendre le pouvoir par la corruption et la répression de la dissidence et qui sont de mauvais côté de l’Histoire », comme l’a si bien souligné Barack Obama dans son discours d’investiture ?

Il n-y a pas de doute. Ces points de presse ne tombent pas du ciel. Ils s’inscrivent dans un contexte précis de profondes mutations qui s’annoncent à l’horizon et exigent des Etats un réajustement de leur politique tant national qu’international pour ne pas être du « mauvais côté de l’histoire ».

Et ce ne sont pas les nations européennes qui vont se faire prier par deux fois pour saisir ce vent de changement qui souffle depuis la grande Amérique. Washington a promis de dialoguer et d’améliorer ses relations avec l’Iran, la Russie ; qu’elle n’a pas peur de la guerre mais refuse des « guerres idiotes » et que tous les gouvernements étrangers qui déstabilisent la RDC seront tenus pour responsables.

Mieux choisir ses partenaires

Ces points de presse révélateurs doivent interpeller les autorités de la République démocratique du Congo. Qu’il est temps de réajuster notre diplomatie et de l’adapter aux circonstances actuelles de l’environnement international

Certes, l’on ne choisit point ses voisins ni ses ennemis. Mais l’on choisit bien ses amis. Ces guerres d’agression et du Nord-Kivu ont prouvé, si besoin en est encore, que la RDC est au centre des enjeux économiques tant régionaux qu’internationaux. Qu’il existe effectivement un vaste complot international visant sa balkanisation. Il ne faut plus en pleurer.

Le mieux à f aire consiste maintenant à savoir choisir ses   « amis » dans cette volonté politique d’établir des relations d’un partenariat adulte et responsable. Aussi, dans un premier temps, il importe de bien gérer cette crise qui ne dit pas encore son nom au sujet des « opérations militaires conjointes » qui secouent déjà toute la classe politique. L’objectif est de crédibiliser les institutions nationales pour en faire des «  institutions fortes » à même de bien refléter la bonne image de la République démocratique du Congo. Cette préoccupation, les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies l’ont exprimée au cours de l’audience que le ministre des Affaires étrangères, Thambwe Mwamba, leur a accordée.

Certes, le Congo ne pourra faire face aux défis, aux différents plans de déstabilisation et de balkanisation qu’au travers des institutions fortes et crédibles.

Au demeurant, ces deux points de presse sont interprétés par d’autres comme un signal fort : celui du déliement des langues.

Pour mieux apprécier ces instants déterminants, il faut savoir lire les signes des temps.

source : le potentiel/Kinshasa

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