président de l’Assemblée nationale de se plier à la volonté de son parti (PPRD) et de sa plate-forme (AMP) de le voir déposer sa « démission, avec effet immédiat » avant la rentrée parlementaire du 16 mars 2009 ? On serait tenté d’y croire, à l’élaboration de l’ordre du jour de la présente session de mars dans lequel est inscrite en bonne place la « question de la démission » de Vital Kamerhe.

Outre ce point, il y a lieu de retenir également la double interpellation du Gouvernement. Notamment sur la situation à l’Est de la République et son absence lors de la séance d’ouverture de la rentrée parlementaire pour la session du mois de mars.

« Il vous souviendra qu’au cours de mon discours d’ouverture de la session de mars 2009, j’avais dit, je cite : maintenant que je procède à l’ouverture de la session ordinaire de mars 2009, je voudrais rassurer le président de la République, chef de l’Etat, et ma famille politique que j’inscrirai la question de ma démission et du renouvellement du Bureau à la prochaine réunion de la Conférence des présidents, avant de venir en débattre à la plénière, seule souveraine en la matière. Et ce, en conformité avec la Constitution de la République et le Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale », a rappelé le jeudi 19 mars 2009 le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, en ouvrant la 1ère réunion de la Conférence des présidents au Palais du peuple pour la session de mars 2009. Ce qui a été fait et le point a été inscrit à l’ordre du jour de la session en cours.

« Ne pas adhérer à un schéma illégal »

Aux présidents des groupes parlementaires et des commissions permanentes de l’Alliance pour la majorité présidentielle (AMP) et de l’Opposition politique présents à cette réunion, Vital Kamerhe a donné quelques explications.

En sa qualité de président de l’Assemblée nationale, chef d’une Institution législative, s’est-il justifié, il ne pouvait « pas adhérer à un schéma » dont il avait la conviction du « caractère illégal et inconstitutionnel », la « démission avec effet immédiat » en dehors de la plénière et avec sa prise d’acte par un fait privé. De son point de vue, sa démarche ne pouvait pas être assimilée à une désobéissance à la demande de sa famille politique.

Affirmant qu’il est hors de question pour lui d’entretenir une position ambivalente et versatile, Kamerhe a alors invité la Conférence des présidents à inscrire la question de sa démission et du renouvellement du Bureau à l’ordre du jour de la prochaine plénière prévue pour le mercredi 25 mars 2009. Il a saisi cette opportunité pour appeler « les uns et les autres à la sérénité des esprits et à la paix des cœurs ».

Ainsi, la prochaine plénière va « débattre » de la question de la démission du président de l’Assemblée nationale et « prendre acte » de la démission des autres membres du Bureau qui ne pourront plus siéger au perchoir.

Interrogé à ce sujet, le député Roger Lumbala, président de l’ODR (opposition) pense que la position du président de l’Assemblée nationale signifierait que « sa famille politique le pousse à démissionner » et que « cela appelle débat ».

« Faudra-t-il encore qu’on apporte à la plénière les griefs qu’on lui reproche de manière à permettre à l’autorité de l’Assemblée nationale à se décider en conséquence. Sachant que le vote se fera à bulletin secret », a-t-il précisé.

Premier ministre et hauts magistrats interpellés

Au cours de la même réunion d’hier jeudi, les présidents des groupes parlementaires et des commissions permanentes ont inscrit également à l’ordre du jour la motion d’interpellation du député Roger Lumbala adressée au Premier ministre sur la situation dans l’Est du pays. Pour d’autres observateurs, la question de « la pétition » refait surface et il revient au gouvernement de rencontrer les préoccupations des députés, à l’image de ce qui se fait sous d’autres cieux. Tel le cas récemment en France avec l’interpellation du gouvernement Fillon pour rassurer les députés français du retour de la France au sein de l’OTAN. Le ciel n’est pas tombé sur la tête des députés français, ni sur celle du gouvernement français. Bien au contraire, les inquiétudes ont été dissipées.

Dans un autre point, le chef du gouvernement et ses ministres ainsi que le président de la Cour suprême de justice sont interpellés pour avoir boycotté la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire de mars. Si jamais cette motion est déclarée recevable par la plénière de l’Assemblée nationale, elle posera la problématique de la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la magistrature et bien sûr le respect des procédures parlementaires.

Pour la Conférence des présidents, le calendrier de la session reste ouvert, les députés revenant des vacances parlementaires. Certainement qu’à cette occasion, les députés de l’AMP pourraient se manifester avec la motion de déchéance à l’endroit de Vital Kamerhe, comme il a été dit lors de la réunion du 16 mars au sein de cette plate-forme.

Ont pris part à la Conférence des présidents, les membres démissionnaires du Bureau, Christophe Lutundula (1er vice-président), Marc Mvuama (2ème vice-président) et Katende Wa Ndaya Muledi (rapporteur).

N’ayant pas encore démissionné, le 2ème rapporteur Egide Ngokoso et le questeur Bahati Lukwebo étaient également présents à la réunion. Par ailleurs, la Conférence des présidents s’est dit préoccupée par la non retransmission en direct de la plénière du 16 mars 2009. Cette séance d’ouverture de la rentrée parlementaire ayant connu un black out total, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat.

Dource ; le Potentiel