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VIGILANCE RDC
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25 mars 2009

Sarkozy à Kinshasa : une visite déterminante

SarkozyQuatre heures d’entretiens qui changeront sûrement les relations entre la République démocratique du Congo et la France. Quatre heures qui s’annoncent pleines, intenses, entrecoupées par des questions de relations bilatérale, régionale et internationale. C’est le temps que prendra probablement la visite du président français en RDC. Nicolas Sarkozy, président de la République de France arrive donc à Kinshasa 25 ans après la visite de François Mitterrand effectuée en 1984. Une visite historique, déterminante certainement pour les deux pays.

Le président de la République de France, Nicolas Sarkozy foule le sol congolais ce jeudi 26 mars. Il répond ainsi à l’invitation de son homologue congolais, Joseph Kabila Kabange. Une visite d’Etat et de travail qui portera sur les relations de coopération entre les deux pays.

Il convient de souligner que, de tous les temps, la République démocratique du Congo et la France ont toujours entretenu de bonnes relations d’amitié et de coopération. Une coopération dynamique orientée dans plusieurs domaines, particulièrement les communications, le secteur militaire, l’enseignement, la culture, etc.

Dans ce dernier domaine, à savoir la Culture, la République démocratique du Congo est le deuxième pays francophone en importance. Il y a donc là un lien qui rapproche chaque jour davantage les Congolais et les Français pour autant qu’ils ont en commun le partage de la langue française.

Aussi, dans la suite du président français, note-t-on la présence de trois ministres. Il s’agit de Madame Christine Lagarde, en charge de l’ Economie, Finances et Emploi ; Brice Hortefeux, en charge du Travail et Alain Joyandet chargé de la Coopération et de la Francophonie.

En dehors de ces ministres, il y a une douzaine de chefs d’entreprises. Parmi eux, on peut citer Ciment Lafarge ; pour le secteur du ciment, Areva en ce qui concerne l’uranium du Katanga et l’aménagement des infrastructures aéroportuaires, et France Télécom pour la télécommunication. On s’attend donc à une promotion des investissements français en République démocratique du Congo.

Au fait, partout où Nicolas Sarkozy a effectué des visites d’Etat et de travail, il s’est distingué dans la signature des accords commerciaux. Et ce en termes de milliards d’euros. Que ce soit en Chine, en Algérie et en Inde. La République démocratique du Congo et la France ne manqueront pas de signer des accords intéressants dans les différents secteurs producteurs dans l’intérêt des entreprises congolaises et françaises.

La politique

Quel que soit le volet économique et culturel de ce voyage éclair, il sera largement dominé par des questions politiques. Force nous est de rappeler que Nicolas Sarkozy arrive à Kinshasa 25 ans après la visite, en 1984, de feu le président François Mitterrand. Aussi, cette visite risque d’être historique et déterminante dans la mesure où ses prédécesseurs ont souvent affirmé que la France était « une amie naturelle » de la RDC, et dans les rencontres internationales, la France se passait pour « l’alliée des opprimés ». Mais la France de Sarkozy annonce ses couleurs. Bernard Kouchner, à la veille du départ de Sarkozy pour Kinshasa, Brazzaville et Niamey, a été clair : « Nous participerons toujours aux opérations d’évacuation de nos ressortissants, mais nous ne nous mêlerons plus de soutenir les régimes en place ».

Quoi de plus normal que le volet politique occupe une bonne place dans cette visite d’Etat. Et ce pour plusieurs raisons.

D’abord au plan bilatéral. Il est vrai que Sarkozy arrive à un moment où les Congolais sortent d’une situation complexe de guerre. Ils sont engagés dans la voie de la reconstruction et de la refondation. Mais il se fait que dans le même contexte, le président Nicolas Sarkozy s’était prononcé sur cette question, de façon surprenante. Il avait proposé un « Plan de paix » pour la sortie de crise. Lequel plan avait soulevé un tollé général et nécessité une mise au point de la part du président français.

Il s’agit particulièrement de quelques phrases, de quelques concepts qui avaient choqué le peuple congolais. Dans son discours devant le corps diplomatique accrédité en France, lors de l’échange de vœux de nouvel an, le président français disait ceci sur la région des Grands Lacs: « Quant à la région des Grands Lacs, la violence est une fois déchaînée. L’option militaire n’apportera aucune solution aux problèmes de fond qui se posent de façon récurrente depuis dix ans. Il faut trouver une nouvelle approche pour apporter aux pays de la région l’assurance que l’ensemble de ces questions sera réglé de façon globale. Cela met en cause la place, la question de l’avenir du Rwanda avec lequel la France a repris son dialogue, pays à la démographie dynamique et à la superficie petite. Cela pose la question de la République démocratique du Congo, pays à la superficie immense et à l’organisation étrange des richesses frontalières. Il faudra bien qu’à un moment ou un autre, il y ait un dialogue qui ne soit pas simplement un dialogue conjoncturel mais un dialogue structurel comment dans cette région du monde, on partage l’espace, on partage les richesses et on accepte de comprendre que la géographie a ses lois, que les pays changent rarement d’adresse et qu’il faut apprendre à vivre les uns à côté des autres ».

Déclaration qui avait suffit pour susciter la désapprobation des Congolais à travers ces concepts jugés dangereux : restructuration profonde de la région des Grands Lacs, organisation étrange en RDC et partage des richesses congolaises. Bien plus, les Congolais refusent de payer la « dot » de la nouvelle lune des miels «  France-Rwanda ».

Après les contestations congolaises, le président français avait accordé une interview aux journaux congolais pour préciser le fond de sa pensée et dénoncé une quelconque polémique qui n’avait pas sa place. Qui plus est, les services compétents français publiaient les propositions françaises sur le retour de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs.

L’approche française repose sur quatre principes, à savoir : les frontières de la RDC sont intangibles et sa souveraineté inviolable ; une paix durable sur des choix des politiques concertées ; une démarche globale et cohérente, et enfin une méthode basée sur la concertation, le dialogue le pragmatisme. Ce « plan » préconise le règlement des conflits fonciers, la coopération économique pacifique, la réaffirmation de la souveraineté et de la pleine autorité de la RDC sur son territoire et ses richesses.

Cependant, dans la dernière interview que Bernard Kouchner vient d’accorder à Jeune Afrique, il tient à faire remarquer que le président Sarkozy n’a rien inventé : « La concertation entre les quatre pays des Grands Lacs afin de s’entendre pour un éventuel partage des richesses n’est ni une idée fausse ni une idée neuve. Mais elle ne s’impose pas de l’extérieur ». Comprenne qui pourra.

En fait, c’est ce plan que le président Sarkozy devrait expliquer devant le Congrès, Assemblée nationale et Sénat réunis. Malheureusement, les divergences qui caractérisent encore la classe politique congolaise risquent de provoquer des changements.

Si l’ambassadeur de France à Kinshasa souligne que le chef de l’Etat français devrait s’adresser aux Parlementaires, sénateurs et députés réunis en Congrès, les milieux proches du pouvoir à Kinshasa précisent que cette adresse académique ne se déroulera qu’au Sénat et les députés y seront invités. Une situation malheureuse susceptible de gâcher la «fête » et d’affirmer cette image « d’organisation étrange » en République démocratique du Congo.

Outre cette question bilatérale, les présidents Kabila et Sarkozy se pencheront davantage sur la situation en Afrique des Grands Lacs, l’évolution sur le terrain après les opérations militaires conjointes et les mutations intervenues à travers le monde, après l’élection de Barack Obama, actuel président des Etats-Unis.

Crise financière internationale

 

La récession économique qui frappe déjà plusieurs pays sera également au centre des entretiens de Kinshasa. L’interrogation est celle de savoir si l’Afrique est prise en compte dans tous ces « plans de redressement » décidés tant en Europe qu’aux Etats-Unis ( ?).

La question est d’une importance capitale dans la mesure où les Africains risquent d’être déboussolés. Qu’adviendra-t-il de l’Aide au développement ? Comment se comportera le marché des matières premières alors que l’Afrique demeure le grand producteur mais les prix sont fixés par les pays industrialisés ? Autant des questions pertinentes face à l’amenuisement des ressources financières des pays africains au regard de la baisse des cours de matières premières sur le marché international.

Au demeurant, la visite éclair de Sarkory est toutefois importante et déterminante. Notamment pour la RDC et la France appelées à donner une nouvelle impulsion à leur coopération bilatérale, à une même analyse de la question des Grands Lacs et à l’apport de l’Afrique à la mise en place d’un Nouvel ordre économique international (NOEI), prélude d’un Nouvel ordre mondial (NOM).

Source : le potentiel/Kinshasa

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