Le Palais du peuple n’a pas encore fini de livrer ses secrets. L’on ne serait surpris d’e se voir gratifier d’une « longue et impopulaire » démonstration de ce qui se trame dans les coulisses de cet hémicycle. En avant-goût, la commission qui vient d’être mise en place pour connaître les tenants et les aboutissants des « fonds disparus » au palais du peuple. D’où provenaient-ils et à quoi devraient-ils servir ? La Société civile a donné le ton de ce déballage.

Lundi 6 avril, une déclaration politique du Groupe des parlementaires indépendants de l’Assemblée nationale, annonce l’exclusion d’un des leurs, en l’occurrence le député Tryphon Kin Kiey Mulumba. La déclaration rend publics un certain nombre de griefs retenus contre lui. Notamment le « détournement des fonds propres du Groupe ».

Cette déclaration, selon ses auteurs, fait suite à la motion incidentielle présentée et adoptée par la plénière, laquelle motion a été initiée par le député Serge Amuri. C’est à la suite de cette motion qu’une commission spéciale a été mise en place par la plénière de l’Assemblée nationale. Elle s’est déjà rendue au ministère des Finances pour vérifier les faits. Car, en plus de cette motion, il est fait également état d’un autre détournement de 1.500 000 dollars. C’est hier mercredi, en principe, que la commission devrait faire son rapport. En attendant, et comme il fallait s’y attendre, le député Kin Kiey Mulumba réagit devant les accusations portées contre lui. Il entend passer à la vitesse supérieure pour faire descendre celui qui lui en veut, le député Modeste Bahati, selon lui. Conférence de presse succède aux déclarations. Le déballage a commencé.

LA BOITE DE PANDORE

Sauf erreur d’appréciation ou que l’on arrête la machine, il est acquis que l’on est bien parti pour un déballage en règle. D’abord au niveau de l’hémicycle avec les résultats de la Commission ad hoc sur cette affaire d’argent. Les accusations et contre-accusations de part et d’autre se succèderont. Pas surprenant que la question déborde les « frontières » du Palais du peuple avant d’atterrir dans les Cours et Tribunaux pour « calomnie, diffamation et imputations dommageables ».

Cette possibilité n’est pas du tout à exclure. Car, ceux qui ont été présentés mardi au Palais du peuple sont restés tétanisés par les déclarations faites par certains députés. Des choses invraisemblables qui ont surpris les esprits sereins et naïfs. Des propos révoltants lorsqu’on apprend que certains députés sont déterminés à prendre leur liberté pour « n’avoir rien touché ». Ou encore ; « personne n’a financé ma campagne électorale. Pas question de chercher à m’intimider…». Des signes qui ne trompent pas : le déballage a commencé.

En fait, lorsqu’on analyse la « Déclaration politique du Groupe parlementaire des indépendants de l’Assemblée nationale », l’on s’attend à ce que certains concepts soient clarifiés. Notamment « le détournement des fonds propres du Groupe ». Quels fonds propres et en provenance d’où et de qui ?

L’on n’est pas loin des déclarations fracassantes et spectaculaires. Car, à côté de cette déclaration de la Société civile, la plénière de l’Assemblée nationale a été également saisie des cas de « corruption ». Quand ? Pour quelle cause et quel but ? Contre qui ? L’on se prépare certainement à éventrer le boa, diraient les uns. A briser la boîte de Pandore, rétorquent les autres.

L’OPPROBRE

Pour ne parler que de la Société civile, vraie ou fausse cette accusation, l’on vient de jeter l’opprobre sur l’Assemblée nationale. Quels que soient les avis des uns et des autres, il s’est bien passé quelque chose d’anormal au sein de ce groupe, avec tous les risques d’éclabousser d’autres personnalités, si ce n’est déjà fait.

En effet, lorsque l’on relit les déclarations de deux parties de la Société civile, chacune n’hésite pas à citer des noms d’autres personnalités. Disons des témoins pour prouver son innocence ou souligner la culpabilité des uns et des autres.

Fait plus grave, la Société civile et le Groupe des parlementaires indépendants sont souillés par leurs propres membres. Qu’est ce qui les fait courir pour qu’ils se livrent publiquement la guerre au couteau ? C’est ce que le peuple attend savoir.

Ce qui est vrai, on ne sait plus comment l’Assemblée nationale éviterait le déballage. Le Potentiel, dans ces mêmes colonnes, attirait l’attention de toutes les parties intéressées sur ce qui se passe à l’Assemblée nationale pour que l’on fasse preuve de maturité politique, de ne point verser dans cet élan vindicatif ou de bras de fer qui n’aboutirait qu’au déballage. Ce ne serait ni à l’actif de l’Assemblée nationale, ni des institutions de la République.

Hélas ! Le Potentiel n’a pas été entendu. On a jeté le pavé dans la marre et bien parti pour le ridicule. A qui profite ce déballage qui ressemble à un complot bien élaboré au « plan interne » ? A en croire le observateurs, ce sont des signaux d’une « menace intérieure » contre la RDC. Une preuve de plus que certains élus ont refusé de remplir leur contrat vis-à-vis du peuple pour ne privilégier que leurs intérêts personnels. Il n’y a pas une autre interprétation.

Source : le Potentiel