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VIGILANCE RDC
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13 avril 2009

Onatra : les travailleurs scandalisés par les émoluments des consultants

lukaluD’autres pans du soubassement de la grève à l’Onatra se dévoilent. Le plan de stabilisation en cours serait à sens unique. Tout le bénéfice pour les Consultants, des miettes pour les travailleurs et les investissements

Le besoin d’une réforme des entreprises publiques était réel. Malheureusement, telle qu’elle est menée par le Copirep, suivant les schémas décriés de la Banque mondiale, des couacs sont inévitables.

A la SNCC, à la RVA des reproches ont été formulés à l’endroit des consultants recrutés pour la tâche. L’Office national des transports ne pouvait pas faire exception.

La conclusion de ces contrats intrigue, dans la mesure où, la transparence n’était pas retenue comme règle d’or. La partie congolaise ayant délibérément optée pour des clauses de confidentialité ! Comme on le constate dans le contrat signé entre le Copirep et la firme Progrosa, le consultant est soumis à un devoir de réserve. « Sauf consentement par écrit du client, le consultant et son personnel s’engagent à ne pas divulguer à qui que ce soit des informations confidentielles acquises dans le cadre des prestations. Ils s’engagent en outre à ne pas divulguer les recommandations formulées dans le cadre des prestations ou qui en découlent». Tout étant verrouillé, la réforme est une affaire de quelques individus.

Le diagnostic de la situation à l’Onatra étant désastreux, l’implication de tous s’avérait nécessaire. Toutes les exploitations connaissent des difficultés, conséquences de la mauvaise gouvernance ainsi que des restructurations inachevées dont l’entreprise a fait l’objet durant les vingt dernières années. Concrètement, l’état des lieux démontre une inadéquation entre le trafic en hausse et l’insuffisance du petit matériel, d’équipements, et d’engins de manutention verticales et horizontales au département des ports maritimes ; la dégradation du chemin de fer, l’insuffisance de locomotives et du matériel tracté au Département des chemins de fer (CFMK) ; l’insuffisance et l’obsolescence d’unités navigantes au département des Ports et Transports Fluviaux ; la déliquescence des ports fluviaux (état défectueux des infrastructures et manque d’engins de manutentions) ; l’absence d’une politique de maintenance préventive et de renouvellement du matériel d’exploitation ; le vieillissement du personnel technique et une politique de recrutement irrationnelle». Autant de faiblesses que le consultant Progrosa avait la mission de redresser. Plus loin, les signataires du contrat arguent que «cette situation a des répercussions sur l’exploitation et les finances de l’entreprise qui n’arrivent plus à dégager des ressources supplémentaires pour procéder à des investissements de remplacement et à son développement. Ceci se traduit par des arriérés de salaires qui sont souvent à la base de grèves récurrentes».

DES INQUIETUDES

Un calendrier avait été établi et des tâches précises arrêtées. Il s’agit notamment de la stabilisation des activités ferroviaires. A mi-parcours, on note plutôt un arrêt de l’activité ferroviaire. La maintenance n’est pas bien assurée, tout comme la réhabilitation du matériel roulant ainsi que des moyens techniques de support, déplorent les travailleurs. Le directeur des Ports ne s’intéresse qu’au port «juteux» de Matadi, sans se soucier des autres ports disséminés à travers la République. A mi-parcours, aucune unité navigable réhabilitée n’a flotté sur les eaux du fleuve ou ses affluents. Dans ces conditions, comment mettre en place des plans de trésorerie, sans au préalable organiser des activités de production ?

Le plus révoltant pour les travailleurs, c’est de constater que les cinq consultants, à eux seuls que pèsent 3.509.880 euros, en terme de rémunérations. L’ADG Claude Pecune Ponson est payé 38.573 euros mensuellement. Le dernier sur la liste, le directeur de l’Audit, touche 24.938 euros. «Aucun comité de gestion ayant presté à l’Onatra n’a été rémunéré à cette hauteur», s’est indigné un syndicaliste.

Pour des raisons d’un flou artistique autour de ses émoluments, le directeur technique désigné a dû claquer la porte malgré les 29.053 euros qui lui étaient proposés. En réalité, le tiers de ce montant ne tombait pas dans son escarcelle. La destination n’étant connue que de quelques individus impliqués dans le processus de réforme des entreprises publiques.

Les grèves tant redoutées ayant repris droit de cité, il est temps que la transparence devienne la règle dans la conduite de l’opération.

Source : le POtentiel/Kinshasa 

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