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VIGILANCE RDC
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16 avril 2009

Finances publiques : le danger guette la RDC

Franc_congolaisLes nouvelles qui me parviennent sur l’état des finances publiques ne sont pas du tout rassurantes. Au moment où au Palais du peuple on se perd dans des conjectures politiciennes, la situation économique va très mal. J’en voudrais pour preuve ces lamentations de la population devant la dépréciation continue de la monnaie nationale, le Franc congolais. Alors qu’en fin décembre 2008, un dollar s’échangeait à 545 Fc, trois mois plus tard, il est à 845 Fc contre un dollar. De quoi désillusionner toutes les économies domestiques. Même les plus garnies. Il est vrai que la crise financière internationale qui s’est abattue sur tous les pays, est ressentie comme un coup d’estocade dans le vécu quotidien des Congolais.

Face à cette situation, j’avais déjà tiré la sonnette d’alarme pour dénoncer l’immobilisme du gouvernement. Il devrait prendre des mesures courageuses dans le but de relancer la production et stimuler la consommation. J’avais cité en exemple la clairvoyance des gouvernements sous d’autres cieux qui ont débloqué des moyens financiers conséquents afin de soutenir leurs entreprises.

J’avais également éprouvé un sentiment d’espoir, lorsqu’au terme de la mission d’évaluation du Fonds monétaire international, un compromis a été trouvé avec le gouvernement congolais. Les obstacles qui retardaient la signature d’un nouvel accord, PEG II, (Programme économique du gouvernement), avec les institutions de Bretton Woods étaient levés. Un sentiment de satisfaction que les contrats chinois ne posaient plus problème dès lors que le principe de les revisiter était accepté pour ne pas alourdir le service de la dette. Mais par contre, le gouvernement congolais devrait ralentir l’allure de ses dépenses et éviter de recourir à la Banque centrale pour le financement du déficit de l’Etat.

Malheureusement, ce qui était à craindre est arrivé. A ce jour, les statistiques de la Banque centrale indiquent que le mal est profond. La gestion des finances publiques est catastrophique. Le déficit de l’Etat prend des proportions inquiétantes. Pire, les réserves internationales s’épuisent au fil des jours. Aux dernières nouvelles, le déficit du compte des dépenses publiques au 8 avril 2009 était estimé à 57 milliards de Fc. Les réserves internationales évaluées à 27 millions de dollars. Impossible d’assurer le fonctionnement mensuel d’un Etat moderne.

Au moment où vont se tenir les assemblées générales d’été, des institutions de Bretton Woods, les échos qui nous parviennent de sources généralement bien informées sont alarmants. Le déficit budgétaire s’accentue davantage. Le plafond, qui a été convenu avec la délégation du FMI, 40 milliards de Fc, est profondément crevé. Ce qui prouve que le recours monétaire pour le financement du déficit de l’Etat se poursuit. Il n’est donc pas étonnant que l’on atteigne au 30 juin 2009, sur le marché de change, le taux de 1000 Fc contre un dollar.

La première conséquence est que l’opération achat et vente des devises, décidée par la Banque centrale pour faire revenir sur le circuit bancaire l’importante masse monétaire en circulation est vouée à l’échec. Partant, la thésaurisation, aujourd’hui manifeste, a de beaux jours devant elle.

En définitive, le gouvernement ayant été incapable de respecter ses engagements vis-à-vis du FMI, on ne peut s’attendre à la conclusion d’un nouveau programme de relance. Par ricochet, la RDC n’atteindra pas, au mois de décembre prochain, le point d’achèvement afin de bénéficier du programme PPTE pour annulation de la dette. Puisque les engagements n’ont pas été respectés, le FMI s’opposera avec la dernière énergie à la mise en oeuvre des contrats chinois.

Ce sera donc la panne sèche. Pas d’appuis budgétaires extérieurs. Pas de réalisation des 5 chantiers avec le concours des Chinois. Le régime sera ébranlé et le danger d’une implosion sociale avec le concours des forces obscures, locales ou extérieures, ne manqueront pas de mettre en mal la stabilité du pays. Face à une telle perspective, la nécessité « d’un gouvernement de sortie de crise » s’impose.

Source : le Potentiel/Kinshasa

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