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VIGILANCE RDC
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17 mai 2009

17 mai 2009 : fête sous émotions et inquiétudes !

ldkabilaMuzito était hier, dans la matinée, à la messe organisée en la Cathédrale Notre Dame du Congo, à Lingwala. Avec lui, tous les membres du gouvernement. Des officiels de tous bords : Députés, Sénateurs, Administrateurs des Entreprises publiques transformées, acteurs politiques et leaders de la société civile. Tous étaient là, pour honorer la mémoire du Respecté camarade Mzee Kabila, l’étoile scintillante de la révolution du 17 mai qui repose éternellement au mausolée, en face du Palais de la Nation. Au jour d’aujourd’hui, le mystère qui l’avait emporté, en janvier 2001, reste entier. Coups bas, montages grossiers, clientélisme, manipulation, népotisme, rancœur, trafics d’influence, intoxication, trahisons, complots, corruption, concussion, dysfonctionnement dans l’appareil de l’Etat, incompréhensions, paralysie, rouille et, parfois, distraction dans la machine des services d’intelligence, mauvaise foi, doutes, inquiétudes… taraudent encore les esprits. Joseph Kabila a, pourtant, tout dit, dans sa dernière prestation, dans Le Soir, un Quotidien belge. Autant dire qu’il a pris tout le monde à témoin, pour tenter, cette fois-ci, d’éloigner la coupe de ce mal devenu récurrent dans sa propre famille biologique. Il y a lâché, au fait, des bouts de phrases aux accents mobilisateurs, pour les cinq chantiers. Mais également, des bouts de phrases qui interpellent et alertent. Sans céder au fatalisme épizootique, il faut plutôt prendre à bras le corps, le taureau. Kabilistes, lumumbistes et progressistes, unissez-vous ! Du haut de sa chaire, le prêtre catholique a provoqué des rires mêlés à la nostalgie hier, à la messe, en la cathédrale Notre Dame de Lingwala. Muzito surpris comme tout le monde a découvert certainement qu’un prêtre, en dépit de sa soutane, pouvait bien entonner un chant païen, pour illustrer l’universalité de la joie, lors d’une fête, fut-elle de la révolution du 17 mai. L’ambiance était, assurément, à gogo. « Tout le monde saï saï, on dirait fête, on dirait bonne année », comme aimait bien tintinnabuler Papa Wemba, 62 ans, le patron de Viva la Musica, un des vieux orchestres qui ont fait la pluie et le beau temps, pour la fierté culturelle du Congo à travers le monde. Le prêtre voulait ainsi couper court, en disant que la joie des nationalistes se devait d’être totale. La lecture faite du livre des actes des apôtres, chapitre 10, versets 10 – 42, en donnait la parfaite mesure. Il est écrit, a-t-on rappelé, que les douze apôtres du Christ, le jour de la pentecôte, avaient étonné le monde. Ils avaient reçu à profusion le Saint Esprit. Alors qu’il était encore tôt le matin, ce jour-là, en terre sainte, ils parlaient, eux, en diverses langues que leurs contemporains n’arrivaient pas à comprendre. On pouvait, à la limite, s’imaginer qu’ils étaient peut-être ivres. Et, pourtant, ce fut le moment de l’accomplissement du mystère ; le temps de la descente du Saint-Esprit. Muzito, dans sa veste de Premier Ministre, a suivi l’homélie. Avec lui, tous les autres officiels : Députés, Sénateurs, Administrateurs des Entreprises transformées, acteurs politiques, leaders de la société civile. Sans oublier les autorités des entités administratives décentralisées. André Kimbuta Yango, l’ancien prof des Maths, portait, particulièrement, sur les épaules, à cette messe, les commisérations ainsi que les espoirs des kinois face à un destin qui, de plus en plus, s’assombrit tout en ouvrant, contre toute attente, dans la capitale, une vallée de l’ombre du mal. A la moindre blague, n’importe qui peut trébucher et s’y enfoncer, sans l’avoir voulu, ni souhaité. Le cri du Raïs « Lorsque vous êtes à la tête d’un pays comme le Congo, vous demandez toujours si c’est le moment, ce qui va se passer si vous partez… Lorsque je suis en tournée dans l’intérieur du pays et que je prends le volant, cela me détresse. La vie que je mène est dure pour ma famille. Quant à mon avenir, on verra. Je me dis souvent que mon arrière-grand-père a été assassiné, mon grand-père aussi, mon père également, comme vous le savez. On se pose toujours beaucoup de questions… ». Ces propos, si forts soient-ils, sont ceux que Joseph Kabila a confiés à Colette Braekman qui, en journaliste professionnelle, les a décryptés fidèlement, avant leur publication, dans les précieuses colonnes de Le Soir. Ils sont, du reste, chargés d’émotions et de douleurs. Autant qu’ils interpellent et alertent. A l’heure du bilan, Kabila veut, en clair, tâter le terrain, pour éloigner de lui, pour du bon, cette coupe du mal qui, apparemment, aurait choisi de s’incruster dans sa famille biologique. C’est pourquoi, le Président de la République parle de personnes bien déterminées. Il parle, en effet, de personnes dynamiques autour de son action. Ceci procède de sa nouvelle vision ; celle de donner une impulsion aux chantiers de la République, celle de refaire son carnet d’adresses sur la planète, celle de tourner la page à un certain tourisme en Occident, celle de s’adonner au travail, 24 heures sur 24. Le fils de Mzee est sorti, naturellement, du carcan de l’enfance. Il dit n’avoir d’ordres à recevoir que de son peuple, celui-là même qui l’a élu, en octobre 2006. C’est tout. «Moi, en tout cas, je ne peux plus reculer… Je ne peux qu’avancer ! », soutient-il, par exemple, dans l’affaire de renégociation engagée des contrats dits léonins. C’est un Président vraisemblablement déterminé à réaliser des changements profonds d’ici juin. Il veut d’ailleurs se doter d’un conseiller spécial chargé de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Va-t-il aussi prêter attention aux services spécialisés des renseignements, des migrations et de sécurité ? Tout est possible ! Un danger en l’air ? Tenez ! Du dehors du pays, Ghislaine Dupont révélait, sur Rfi, le vendredi 16 mai dernier, vers 5H30’, des choses sur les services secrets congolais. Apparemment bien méchée, elle, au loin, parlait cependant de la situation interne de ces services réputés stratégiques du pays, des réformes en cours et, même, des révocations infligées et à venir, contre des agents et cadres. Selon elle, une dizaine d’agents seraient déjà à la porte de sortie. Une nouvelle équipe de surveillants est instituée. Elle parlait, par ailleurs, d’un nouveau Directeur chargé de la gestion et de l’administration de cachot ; d’un train de mesures arrêtées, pour éviter des arrestations arbitraires. Dans cet élément diffusé quatre fois, dans la même journée du vendredi 16 mai, elle appréciait, à sa juste valeur, l’institution d’un nouveau collège d’OPJ devant juger de l’opportunité de valider les dossiers des détenus, avant d’en saisir la justice. Elle s’attardait sur le cas de sept personnes relâchées, tout en affirmant que toutes ces mesures devraient être globalement applaudies par des Ong. Ce n’est pas tout. Et, à elle, de conclure qu’un des Administrateurs principaux, serait dans le viseur de toutes prochaines révocations. Des raisons d’inquiétudes A tout prendre, si ces révélations sont fondées, il y a à parier que quelque chose ne tourne pas, comme il se doit. Question. Comment des informations d’une si grande portée secrète et interne ont-elles pu échapper à la vigilance des congolais ? Qu’une journaliste, fut-elle de Rfi, soit première à annoncer des mesures de révocations dans les services secrets reste tout de même étonnant. Ceci ne serait-il pas suffisant pour appeler les autorités à la tête des renseignements congolais à veiller, à ouvrir l’œil et le bon ? Kabila, dans sa nouvelle dimension d’un homme négociant le dernier virage, pour un deuxième mandat à l’horizon 2011, doit aller plus loin, dans le processus de la refonte. Il doit remonter jusqu’au déluge, s’il veut gagner la guerre contre la pauvreté qui, elle, est tributaire d’un travail titanesque au niveau de la sécurité, de la paix et de la stabilité du pays. La guerre est, certes, en train de se terminer à l’Est, avec l’arrivée des délégations du CNDP et des groupes armés à Kinshasa. Mais, la sécurité, elle, n’a pas de prix. Elle passe avant tout travail de reconstruction, si elle n’en est pas moins, le gage primesautier. Ce qui est vrai pour les services des renseignements, l’est également pour les autres services : DGM et consorts. Bref, de tous les services spécialisés sans lesquels l’Etat n’aurait aucune assise. Ce sont des services qui nécessitent un renforcement des capacités, un contrôle, un suivi ainsi que des moyens de prévention et d’actions.

Source : la Prosperité /Kinshasa

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