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VIGILANCE RDC
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28 mai 2009

L’Occident et la Chine « s’affrontent » en RDC

fmi_rd_congo_200chineDominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international, FMI, est rentré bredouille. Il n’a pas pu obtenir « l’accord politique » qui devrait lui permettre de présenter et de défendre le « Dossier RDC », le 10 juin 2009, lors du Conseil d’administration du FMI à Washington. Motif principal de cet échec : les contrats chinois qui n’ont pas encore été revisités par le Gouvernement congolais et qui accordent à la Chine « l’accès facile aux matières premières ». Ça sent mauvais.

Le FMI et la RDC ne se sont pas tombés sur un « accord politique » devant permettre au directeur général de cette institution financière internationale, Dominique Strauss-Kahn, de présenter le « Dossier RDC » au prochain Conseil d’administration du FMI. Il est vrai que depuis la signature des « Contrats Chinois » entre la RDC et la Chine, le FMI se montre réticent pour la signature d’un nouveau programme économique, PEG II, avec le gouvernement congolais. Cette institution conseille vivement les autorités congolaises de renégocier ces contrats pour que les termes de ceux-ci soient compatibles avec la soutenabilité de la dette extérieure de la RDC.

Jusqu’à ce jour, les choses n’ont pas évolué quand bien même le volet technique du prochain programme économique ait été bouclé. Que va-t-il se passer maintenant ? Qu’adviendra-t-il si le gouvernement congolais ne suit pas les conseils du FMI et maintient les termes de la convention sino-congolaise comme tel ?

LA GUERRE DES MINERAIS

Pour deviner ce qui pourrait se passer, force est de rappeler les précédentes analyses qui relèvent que les enjeux de la guerre en République démocratique du Congo sont d’ordre économique. Au centre, le contrôle des minerais.

En outre, par ces temps qui courent, la chaîne de télévision TV5, projette des séquences vidéo sur la guerre en République démocratique du Congo, intitulée la « Guerre des minerais ». L’auteur appuie cette assertion : la paix troublée en RDC et dans l’Afrique des Grands Lacs a comme nerf de guerre, les minerais, avec comme objectif le contrôle des zones minières.

Or, derrière les fameux « contrats chinois », il y a bel et bien l’accès aux matières premières. Cet « accès facile » intrigue et fâche bel et bien les partenaires traditionnels de la RDC que sont les Occidentaux. Ceux-là même qui ont pris une part très active à l’organisation des élections en RDC, mais qui, malheureusement, se voient coiffés par la Chine lors de la distribution des marchés « mirobolants ». Ils se disent être payés en monnaie de singe.

Aussi, Dominique Strauss-Kahn, qui est en quelque sorte le « porte-parole » de l’Occident, était venu à Kinshasa comme porteur d’un message clair : renégocier les contrats chinois pour bénéficier de l’allègement de la dette ou rien. Au-delà de cet « ultimatum », c’est déjà l’affrontement entre l’Occident et la Chine pour l’exploitation des minerais. L’allègement de la dette, bien qu’un fait réel, n’est qu’une forme de pression pour ne pas laisser la partie concurrente avoir le contrôle des minerais.

Cette option occidentale est partagée par les pays du même bloc. La stratégie commune occidentale qui a été certainement renforcée lors de la visite du président américain Barack Obama en Europe à l’occasion de l’anniversaire de l’OTAN s’inscrit justement dans cette logique de ne « pas contrer l’expansion économique du bloc occidental » avec l’ arrivée des pays émergents, dont la Chine.

UNE GUERRE STRATEGIQUE

Il faut prendre de la hauteur et bien lire les signes de temps. Que la RDC soit au centre des enjeux régionaux et mondiaux, ce n’est pas le fait du hasard. Cela tient d’abord de par sa position géostratégique. Aux temps forts de la guerre froide, cela a été amplement démontré avec la confrontation EST-OUEST. C’est d’un.

De deux. La RDC possède des richesses incommensurables qui suscitent aujourd’hui pas mal de convoitises. Outre les minerais, la RDC possède un grand réservoir d’eau, une forêt exubérante, et bientôt producteur du pétrole. Le Congo-Kinshasa est appelé à jouer un rôle prépondérant dans le phénomène des changements climatiques.

Une telle richesse pose effectivement problèmes. Si l’Etat est mal géré, surtout devant des hypothèses qui soutiennent que la RDC « demeure un non Etat », le Congo devient une terre fertile des Etats parias. Dans ces conditions, la RDC ne peut que subir les effets négatifs d’une « guerre stratégique » qui échappe à son contrôle.

C’est le moment de creuser cette situation qui risque de coûter cher à la République démocratique du Congo dans la mesure où le bloc occidental ne tolèrera jamais que la Chine marche sur ses plates-bandes. Le problème n’est plus celui de savoir pourquoi les autres pays ont signé les contrats avec la Chine et pas la RDC. Trêve d’illusion. Mais de dire, c’est nous et comment négocier sans que l’on soit transformé en « punching - ball ».

Au demeurant, la République démocratique du Congo doit éviter des erreurs du passé dues à une sous-évaluation des grandes questions régionales et internationales. Dans ce concert des Nations, il n’y a de la place que pour ceux qui savent négocier et ont choisi leur camp. Mobutu, en déclarant haut et fort que le « Zaïre n’était ni à gauche, ni à droite, ni même au centre », avait suscité des inimitiés.

Rien n’empêche Kinshasa de conclure avec la Chine des contrats de coopération. Mais en ces temps modernes, tout doit se faire en toute transparence en privilégiant les intérêts supérieurs des Etats. Kinshasa a également tout à gagner à ne pas se mettre l’Occident sur le dos. Le vrai danger consiste à voir la République démocratique du Congo perdre l’après-guerre au profit de ses voisins immédiats que sont le Rwanda, l’Ouganda, pour ne citer que ces deux pays pour des raisons faciles à deviner.

L’HEURE EST GRAVE

Comme dans les années 1960 aux temps forts de la guerre froide. Cette fois la confrontation se déroule sur fond économique. L’accès aux matières premières ne concerne pas seulement l’Occident et la Chine. Mais également les pays de l’Europe orientale avec en tête la Russie qui ne cache plus ses intentions en s’intéressant au coltan, sans oublier l’Inde, le Brésil qui font partie des pays émergents.

Imaginer tout ce « cocktail détonnant» des « chasseurs des minerais » qui ne visent que des intérêts économiques de leurs pays. Sans surprise si demain une « coalition économique » se mettait en place pendant que l’Etat congolais persévère dans ses faiblesses et s’illustre par cette absence de vision que la RDC occupe une « position géostratégique » en Afrique.

Comme le dit si bien un proverbe africain : lorsque deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui en pâtit. L’Occident et la Chine, s’affrontant déjà en RDC pour l’accès aux matières premières, la RDC risque d’être la grande perdante.

Source : le Potentiel/Kinshasa

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Commentaires
A
Au moins avec les chinois on a du concret. Pas des paroles d'esclavagistes capitalistes qui ne pensent qu'à baiser le peuple congolais. Avec la Chine, les routes arrivent, les projets avancent. Certe il faut payer en matières premières. Mais rien n'est gratuit. Alors je préfère le riz chinois au actions d'appauvrissement du FMI et de leurs larbins capitalistes qui ont mis l'Afrique dans la "merde".
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