Un Antonov 26 de la compagnie Service Air s'est écrasé mardi 26 mai dans l'après-midi à 3 kilomètres de l'aéroport de la ville d'Isiro. La ville se situe à environ 500 kilomètres au nord-est de Kisangani, chef-lieu de la province Orientale. Trois personnes ont trouvé la mort, alors qu'une quatrième a pu se tirer d'affaires, même si à l'état actuel, elle se trouve dans un établissement médical pour des soins appropriés.

La compagnie Supermatch avait affrété l'Antonov 26 qui s'est écrasé en provenance du Nord-Kivu, précisément de Goma, le chef-lieu de la province pour la ville d'Isiro en province Orientale. L'avion transportait 7 tonnes de cartons de cigarettes de la compagnie Supermatch ainsi qu'un équipage composé de 4 personnes.

Les corps des membres de l'équipage qui ont succombé gisaient dans la cendre de l'appareil détruit. Deux des trois corps, bien que calcinés, pouvaient être récupérés en leur entièreté alors que le troisième était dépouillé de ses membres.

Les enquêtes seront menées mais l'hypothèse avancée est que ce serait les mauvaises conditions météorologiques qui ont été à l'origine de l'accident. Hormis le fait que l'incident a causé la mort de trois personnes et des blessures sur une quatrième, le crash de l'Antonov 26 a occasionné une perte considérable, soit sept tonnes de cigarettes qu'on devrait vendre dans la ville d'Isiro.

Radio Okapi et des médias tant nationaux qu'internationaux ont indiqué que rien ne pouvait être récupéré. Les villageois du lieu de l'incident ont tenté en vain de récupérer de la marchandise, tout étant consumé par le feu.

Le crash de l'Antonov 26 de mardi vient s'ajouter à une liste déjà longue d'accidents enregistrés dans le ciel congolais qui, visiblement ne cesse d'endeuiller plusieurs familles. " Ce n'est pas le ciel congolais qui est sanguinaire, mais c'est la négligence et le manque de compétence dans nos services qui sont à la base de nombre des maux qui rongent notre société ", a réagi Blaise Makasi, étudiant à l'Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication, Ifasic.

La République démocratique du Congo semble avoir pris l'habitude d'enregistrer annuellement des craches d'avions très meurtriers. Le constat qui en découle est que les appareils volants qui sont les plus concernés par les accidents aériens restent les Antonov.

L'année dernière, au cours de son second semestre, un autre appareil s'est écrasé causant la mort de plusieurs personnes dont des journalistes et des agents des organisations internationales. Quelques mois avant, un autre crash a eu lieu à Kinshasa précisément à Masina. Là, un Antonov qui a décollé quelques minutes avant a échoué dans un quartier résidentiel faisant également plusieurs victimes.

La fréquence des crashes sur le sol congolais démontre à suffisance qu'il y a beaucoup à redire au sujet des services qui prennent en charge le trafic aérien. Plusieurs observateurs pensent que le vrai problème de l'aviation congolaise se situe au niveau de l'homme bien que souvent l'on prend la nature pour un bouc émissaire, par des prétextes du genre " l'on pense que ce sont les perturbations d'ordre atmosphériques qui seraient à la base de l'accident ".

L'un de ceux qui donnent de la voix contre cette doctrine, c'est le capitaine Ilunga, pilote ayant bénéficié considérablement de la confiance du maréchal Mobutu, alors président de la République du Zaïre, aujourd'hui République démocratique du Congo. Se confiant à L'Observateur dans une interview exclusive accordée à la rédaction, le pilote a fustigé la manière de faire des services actuels du pays qui enregistrent des records de crash. Comme remède, M. Ilunga a indiqué qu'il faut tout simplement " mettre l'homme qu'il faut à la place qu'il faut " pour arrêter l'hémorragie du ciel congolais.