La Banque centrale du Congo (BCC) procède ce lundi à la cinquième opération de vente des devises aux banques par voie d’adjudication. A l’Institut d’émission, l’on n’entend pas lâcher prise pour une réelle accalmie sur le marché des changes. Vendredi dernier, le Comité de politique monétaire de la BCC s’était longuement penché sur le sujet. 

La situation monétaire est de plus apaisée ces derniers jours à la suite de l’effet combiné de la politique monétaire et de change. L’inflation est en recul, de même que le franc congolais résiste face principalement au dollar américain. Plus d’une semaine déjà, la monnaie se maintient sous la barre de 800 Fc/Usd, s’échangeant en parallèle autour de 770 Fc/Usd. Cependant, la BCC ne s’en émeut pas, convaincu de l’existence de certaines poches de résistance sur le marché des changes.

Ainsi, malgré l’accalmie relative sur le marché des changes où la monnaie nationale récupère de plus en plus du terrain par rapport aux principales devises américaines, la Banque centrale du Congo (BCC) n’est pas prête à lâcher prise. Pour la cinquième fois consécutive, la BCC procède ce lundi en son siège social de la Gombe à l’opération de vente des devises aux banques par voie d’adjudication.

Comme pour les quatre précédentes opérations, l’objectif reste le même, c’est-à-dire corriger les déséquilibres entre l’offre et la demande des devises par le retrait progressif du trop plein de liquidités en libre circulation. Si jusqu’à ce jour, 54 millions Usd ont pu déjà être injectés sur le marché interbancaire en contrepartie de franc congolais, la BCC estime que rien n’est encore gagné. Aussi, pense-t-elle s’appuyer davantage sur ses instruments de politique monétaire, les combinant avec la politique de change, pour venir à bout des forces centrifuges du marché des changes et s’acquitter, en même temps, de sa mission principale, celle de garantir une stabilité durable du niveau général des prix.

Commentant ses interventions sur le marché des changes vendredi dernier à la clôture de la réunion du Comité de politique monétaire, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Jean-Claude Masangu Mulongo, a fait savoir que « le plus important est que nous recherchons la stabilité des prix. C’est la mission essentielle d’une Banque centrale ».

Et les résultats sur terrain sont bien éloquents et prouvent à suffisance que les interventions de la BCC portent.

DES INDICATEURS EN BONNE FORME

Faisant le point de la situation monétaire de décembre 2008 à mai 2009, le gouverneur Masangu a fait comprendre que la monnaie nationale, qui se trouvait jusqu’alors dans une zone de très fortes turbulences, commence petit à petit à récupérer sa forme. A ce jour, a-t-il dit, 54 millions Usd ont pu être injectés sur les marchés, dont 10 millions depuis janvier 2009, puisés sur les revenus de vente des immeubles de la BCC.

Dans le rang des indicateurs conjoncturels, le gouverneur s’est réjoui du recul aussi bien de l’inflation que de la dépréciation monétaire. L’inflation s’est, à cet effet, reculé de 2,10%. Le taux d’inflation se situe à ce jour à 26% contre un objectif de 31% à fin 2009. Réaliser cet objectif paraît difficile. Jean-Claude Masangu ne s’en est pas caché. « Cet objectif est certes difficile à réaliser dans la conjoncture actuelle, mais la Banque centrale du Congo est prête à mettre en œuvre tout ce qui est à sa portée pour réussir ce pari ».

Tableau identique sur le marché des changes où le franc congolais se redresse au fer et à mesure de la multiplication des actions au niveau de la BCC. Après avoir dépassé la barre de 800 Fc/Usd, se situant autour de 850 Fc, la parité entre le franc congolais et le dollar américain se situe autour de 775 Fc. Le gouverneur de la BCC s’en est grandement félicité, convaincu de la pertinence des instruments mis en œuvre par l’Institut d’émission. « De plus en plus l’écart entre le taux indicatif de la BCC et le taux du marché se réduit. Ce qui nous pousse à redoubler d’ardeur pour une stabilité durable sur le marché des changes », a-t-il indiqué.

Très anémiées au premier trimestre 2009, les réserves internationales retrouvent également leur forme à la suite de divers apports des partenaires extérieurs. A ce jour, la BCC s’appuie sur des réserves de plus de 200 millions Usd représentant, a dit son gouverneur, 1,39 semaines d’importation. C’est encore insuffisant certes, mais la BCC est confiante sur l’avenir, ragaillardi en cela par le versement des pas de porte chinois. Même si le montant de pas de porte chinois n’a pas été révélé, il a néanmoins l’avantage d’enrichir les réserves internationales de la BCC.

L’autre point abordé au cours de la réunion du Comité de politique monétaire a été la programmation monétaire pour l’année 2009 suivant les termes du nouvel accord en négociation avec le Fonds monétaire international. Mais, dans ce cadre spécifique, des discussions approfondies sont prévues avec l’équipe locale du FMI, suivant les directives de Washington, a précisé le gouverneur Masangu.

Source : le Potentiel/Kinshasa