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VIGILANCE RDC
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9 juin 2009

Rapports sino-congolais : Beijing tranche le cou à l’hydre Fmi !

chineLes allègements attendus par le gouvernement de Kinshasa du Club de Paris ne seront possibles que « dès que nous seront sûrs que les contrats chinois sont compatibles avec une situation permettant d’engager à la fois les contrats, l’allègement de la dette et le programme », a dit DSK à Kinshasa. Mais Beijing vient de donner la réponse du berger à la bergère !

Depuis que les Chinois ont accepté de financer à concurrence de 9 milliards de dollars le vaste programme de reconstruction nationale de la République démocratique du Congo, les partenaires occidentaux de la République démocratique du Congo se retrouvent comme groggys, eux qui nous ont habitués à cette sale mentalité de leur tendre la main pour mendier les budgets de financement nécessaires pour gagner la bataille du développement de notre pays. Et quand ils consentent tout de même de nous accorder ces financements, Dieu seul sait comment ces aides ne nous sont consenties qu’à contrecœur, au regard de la parcimonie qui les sous-tendent.

Quant aux conditions de remboursement de ces prêts, on notera qu’elles sont assorties d’une clause dite du service de la dette qui fait par exemple que, sur cet endettement faramineux de 14 milliards Usd contracté par l’ex-Zaïre de Mobutu – paix à son âme – avec un principal de 6 milliards de dollars, les intérêts cumulés autour de cet endettement ont été calculés sur un taux d’usure de 8 milliards !

Mais, en dépit de cette pratique empreinte d’une malhonnêteté morale qui aurait dû lui inspirer gêne et retenue, le Fonds monétaire international (Fmi), « gendarme » financier attitré de la haute finance internationale, ne s’est pas empêché de mettre la bride au cou du gouvernement de Kinshasa, le contraignant à suivre bon gré mal gré, sous peine de sanction, un processus baptisé de « Point d’achèvement », marqué périodiquement par différents programmes  macroéconomiques.

Cette dictature de la haute finance internationale verrouille hermétiquement, à tous les pays sous-développés, toute possibilité d’accès aux sources de financement extérieures au monde occidental ; car celles-ci sont susceptibles, prétextent les gardiens de leur temple, de déboucher sur une asphyxie létale et donc définitive des pays classés dans la catégorie Ppte. La République démocratique du Congo – suprême insulte – est pourtant ce pays où, paradoxe renversant, le peuple est assis sur d’incommensurables ressources naturelles enfouies dans son sous-sol !

Et à ce pays, on demande de n’aller au développement, c’est-à-dire, en clair à la reconstruction, qu’en s’adressant aux seules institutions financières occidentales traditionnelles, c’est-à-dire à celles qui nous imposent des conditions usurières franchement scandaleuses et désobligeantes.

On ne peut pas reconstruire le géant congolais avec l’obole du seul Occident !

Pour cette raison, nous sommes portés à croire que ces gardiens du temple de la haute finance internationale ont été les premiers à s’offusquer de ce que le Président Joseph Kabila Kabange, par souci de mener à bien l’ambitieux programme qu’il a initié pour la reconstruction de son pays, a pris la courageuse option de diversifier les partenaires  qui doivent l’accompagner dans la matérialisation de son ambitieux programme de la reconstruction de son pays.

Dans son discours d’investiture le 6 décembre 2007, en annonçant le programme dit des 5 chantiers qui doivent transformer la République démocratique du Congo, avait laissé entendre que cet ambitieux programme nécessiterait la disponibilisation de fonds importants et qu’un montage financier proportionnel à la hauteur de ce programme était en cours de montage.

N’ayons pas peur de ne pas nous embarrasser de sophismes bonimenteurs propres aux bateleurs pour affirmer que le choix porté par Joseph Kabila sur les Chinois est plus que pragmatique, puisqu’il écarte son pays des sentiers obscurs des dogmes contraignants des institutions de Bretton Woods.

Basés sur une philosophie qualifiée de « gagnant-gagnant » parce que mutuellement avantageuse pour les deux parties contractantes, les contrats chinois ont la particularité de ne pas exposer le peuple congolais aux affres d’un nouvel endettement comme ont voulu l’insinuer à tort les Occidentaux, relayés dans leurs sentiments répulsifs et vindicatifs par des ténors d’une Opposition congolaise dont beaucoup devraient avoir plutôt des reproches à se faire pour la part active qu’ils ont prise à faire de la Rd Congo un Ppte.

Qui ignore que si la plupart d’entre eux avaient fui le pays à l’entrée de l’Afdl à Kinshasa, c’était de toute évidence pour cette raison. Nous n’y revenons que pour leur rafraîchir la mémoire et les appeler à moins d’exhibitionnisme politique sous l’hémicycle, parce que, face à ce peuple congolais en peine socialement parlant, ils ont une conscience peu reluisante.

Le programme est trop vaste : les partenaires traditionnels n’en sont nullement exclus !

Le séjour que vient d’effectuer récemment à Kinshasa le directeur général du Fmi, le Français Dominique Strauss-Khan, doit être considéré comme l’ultime tentative des institutions de Bretton Woods de remettre en cause l’exécution des 5 chantiers, même si, pour atténuer le sens de sa démarche,  l’hôte des autorités congolaises a cherché à mettre un bémol aux exigences de ses mandants en faisant remarquer qu’à tout considérer, l’allègement de la dette sollicité par Kinshasa peut parfaitement aller de pair avec l’exécution des contrats chinois sans que ceux-ci soient impérativement réajustés pour les rendre compatibles au processus Ppte et au programme avec le Fmi.

Du reste, si les inquiétudes du Club de Paris ne se limitent qu’à cette éventualité de surendettement que laissent supposer  les contrats chinois, ces inquiétudes doivent avoir été évacuées.

Wu Xian, l’ambassadeur chinois à Kinshasa qui a commenté les déclarations du directeur général du Fmi à Kinshasa, a regretté que cette démarche s’apparente à de la mauvaise foi dans la mesure où, dit-il, « lors de la négociation des contrats, nous étions parfaitement conscients du fait qu’il fallait absolument éviter que le Congo contracte de nouvelles dettes. En réalité, c’est la Chine qui a pris tous les risques : si les mines – Ndlr : de la Rdc – actuellement ne suffisent pas, nous investirons dans de nouvelles prospections et c’est la Chine qui les financera ».

Il n’y a donc pas d’équivoque possible autour des contrats chinois dès lors que le prêteur des milliards est lui-même formel : la Rd Congo ne remboursera pas un seul yuan à la Chine, et la reconstruction du pays est ainsi garantie sans un endettement supplémentaire à celui que contient l’ardoise présentée par le Fmi. Là-dessus : rideau !

On devrait enterrer l’inutile faux débat que soulève cette question. D’autant d’ailleurs qu’aucun partenaire traditionnel n’est écarté de cette garden-party internationale que constitue la reconstruction de ce pays, puisque tout le monde est invité à y prendre part. A l’instar des Français, qui sont engagés dans la réhabilitation de la nationale n° 1 entre Kinshasa et Kenge avec des fonds chinois relevant justement des moyens financiers découlant des contrats chinois.

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