Hillary Clinton : « il faut la bonne gouvernance, mettre fin à la corruption étendue, mettre fin aux violences sexuelles »
La secrétaire d’Etat américaine a dîné avec les membres du
gouvernement congolais lundi soir au Grand Hôtel de Kinshasa. Mme
Clinton a déclaré au premier ministre Adolphe Muzito que le
gouvernement américain s’est engagé pour un avenir meilleur de la RDC.
Et pour ce faire, rappelle Hillary Clinton à Adolphe Muzito, il faut la
bonne gouvernance, mettre fin à la corruption étendue, mettre fin aux
violences sexuelles, et mettre en valeur toutes les richesses pour le
bien-être du peuple congolais
Mais bien avant ce dîner, la secrétaire d’Etat américaine a accordé une
interview exclusive à radiookapi.net demandant au gouvernement
congolais de s’assurer qu’aucun militaire de la RDC n’est impliqué dans
les violences sexuelles. Et de punir toute personne mêlée dans ce genre
de violences. Et pour éradiquer ce phénomène, le numéro un de la
diplomatie américaine demande aussi à d’autres gouvernements de la
région de s’y impliquer.
Hillary Clinton : « Il n’y a pas de
doute que le conflit actuel à l’est du pays complique encore le
problème des violences sexuelles à l’est. Malheureusement au 20ème et
21ème, on a assisté à une terrible tendance à utiliser les violences
sexuelles comme arme de guerre pour intimider, démoraliser et pousser
la population à fuir. Et pour éradiquer ces violences sexuelles, cela
va demander des efforts considérables de la part du gouvernement
congolais, ainsi que d’autres gouvernements dans la région qui ont des
intérêts en RDC. Cela devra aussi impliquer les ONG et la société
civile.
Cela devra commencer par s’assurer que les militaires
congolais ne sont pas impliqués dans les violences sexuelles. Et il ne
doit y avoir aucune impunité pour toute personne impliquée. Et un
effort doit aussi être fourni pour couper les sources de financements
des miliciens et résoudre les tensions politiques à l’est ».
Une visite bien accueillie par l’opposition
La
visite de Mme Clinton est bien accueillie par l'opposition congolaise.
Mais tout simplement cette opposition regrette le fait que le chef de
la diplomatie américaine ne l'ait pas rencontrée. Gilbert Kiakwama,
député national de l’opposition, président de la CDC (Convention des
démocrates chrétiens) et président du groupe parlementaire des
démocrates chrétiens l’a expliqué à Okapi : « Comme membre de
l’opposition, je dois faire remarquer qu’aucune disposition n’est prise
pour qu’on rencontre la secrétaire d’Etat, Mme Hillary Clinton. Donc,
une fois de plus, nos partenaires extérieurs n’écouteront qu’une seule
voix. Tout ce qui a été hier comme éléments de politique
internationale, tenir compte de la géopolitique et de la géostratégie,
notamment, le fait que l’on constate que le fonds de commerce du
génocide s’essouffle et que de plus en plus, c’est la prédominance de
l’exigence du respect des droits de l’homme, je crois que le président
Obama est en train de définir une nouvelle fondée sur la responsabilité
des Africains qui doivent assumer, à la fois, les choix de leurs
démarches pour le développement, mais en même temps, assurer la
responsabilité des actions qu’ils posent. Tout ceci fondé sur les
valeurs démocratiques qui doivent être le respect des droits de
l’homme, le pluralisme politique, la transparence et la nécessité de
rendre compte à son peuple. »
Une opportunité pour le gouvernement congolais
Du
côté de la majorité présidentielle, la visite d’Hillary Clinton est
perçue comme une opportunité pour le gouvernement Congolais de s’ouvrir
aux Etats Unis d’Amérique qui, malgré la crise économique, reste un
pays le plus puissant au monde. C’est ce que Me Jean Mbuyu, député
national PPRD et vice-président de la commission défense te sécurité à
l’Assemblée nationale a déclaré : « La visite de Mme Hillary
Clinton est une grande opportunité pour le gouvernement congolais
aujourd’hui de s’ouvrir davantage aux Etats-Unis d’Amérique. Les
Etats-Unis d’Amérique, une super puissance malgré la crise, demeure
toujours le pays le plus avancé du monde, en termes de production,
d’opportunités, de force militaire, de force politique. C’est important
qu’un pays comme celui-là, on est resté pendant des longues années sans
une relation diplomatique assez ouverte à ses coopératives, il est
important que le moment où la secrétaire d’Etat américaine qui est la
ministre des Affaires étrangères visite le pays, que nous puissions
prendre à toute juste valeur ce pas d’ouverture et que nous en tirions
des opportunités de communiquer davantage avec l’Amérique. »
source : Okapi