Une équipe d experts Africom annoncée à l'Est de la RDC
L’armée américaine va envoyer cette semaine des experts dans l’Est
de la République démocratique du Congo, une région en proie au conflit
armée, dans une nouvelle tentative de mettre fin au cycle de violence
en cours depuis le milieu des années 1990. Le Commandement militaire
des Etats-unis pour l’Afrique, mieux connu sous le vocable de
l’AFRICOM, va envoyer un « petit groupe » pour examiner la possibilité
d’un plus grand rôle de la superpuissance dans l’une des régions les
plus sinistrées d’Afrique, suivant les déclarations du porte-parole de
l’AFRICOM, Mr. Ken Fidler.
« Il y a eu des discussions lorsque la secrétaire d’Etat Clinton était
ici », dit Ken Fidler, porte-parole de l’AFRICOM. « On nous a demandé
d’apporter notre aide aux efforts du gouvernement dans la région ».
La Secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Clinton, a visité l’Est du
Congo au début de ce mois, où elle avait rencontré le président Joseph
Kabila ainsi que des victimes de viol, et avait promis de les aider.
Nous envoyons une équipe d’experts là-bas afin de voir ce qui peut être
fait, a déclaré M. Fidler. Cette première évaluation est cruciale pour
discuter des possibilités d’actions futures.
La première équipe sera petite, a dit le porte-parole du commandement
militaire, mais plusieurs autres pourraient suivre. Trois
spécialistes, y compris du personnel médical et des médias sont déjà en
route pour la RDC. Ce sont des civils, pas des soldats. L’AFRICOM a été
créé en 2008, par l’administration Bush afin de démontrer l’importance
renouvelée de l’Afrique dans les intérêts de la politique américaine.
Néanmoins, son incapacité à établir sa base réelle sur le continent
même (le siège étant en Allemagne), amplifiée par un manque
d’enthousiasme, infirme cette idée.
Au fait, ses objectifs ne sont pas tant l’intervention militaire mais
plutôt une mission de maintien de la paix ou comme un complément aux
troupes de maintien de la paix déjà sur le terrain. C’est ce qu’ils
espèrent faire au Congo, où l’ONU a été incapable d’enrayer une forte
augmentation de violences sexuelles et des cas de viols atroces, dont
les ONG affirment avoir triplé au cours ces derniers six mois.
L’AFRICOM envoie également au Congo un expert en relations publiques,
qui va travailler avec l’armée congolaise – qui est devenue une
« caricature » d’elle-même au cours des derniers mois – afin de
modifier sa réputation ternie par la brutalité envers la population,
la corruption et le viol. « Nous voulons parler aux militaires
congolais », a expliqué le porte-parole de l’AFRICOM. « Leur apprendre
à communiquer avec leur armée, leur enseigner le respect des droits de
l’homme ».
Lors de son voyage à Goma, la Secrétaire d’Etat américain Hillary
Clinton avait promis d’aider à stabiliser et à ramener la paix en RDC.
Elle avait particulièrement mis l’accent sur l’importance d’éliminer
l’escalade des violences sexuelles qui ne fait plus aucune distinction
entre les victimes et les coupables.
« Il est presque impossible de décrire le niveau de souffrance et de
désespoir », avait déclaré Mme Clinton à partir de Goma, une ville qui
a été secouée par les rebelles de tous bords : l’armée nationale et
celle des pays voisins ainsi que les trafiquants de diamants.
« Nous pensons qu’il ne doit pas avoir d’impunité pour les violences
sexuelles ou du même genre commis par un si grand nombre d’individu, et
qu’il doit y avoir des arrestations, des poursuites et des peines ».
Là ou l’ONU a échoué, les Etats-Unis, qui ont été ridiculisés par de
nombreuses critiques pour leur manque d’objectifs et de buts, espèrent
– avec l’AFRICOM qui a pour but de faire face au même problème de
violence sexuelle, particulièrement parmi les troupes congolaises – se
faire un nom.
Toutefois, le Commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique a
déjà été au Congo auparavant, notamment en Février 2008. Depuis lors,
la plupart des avis affirment que les choses n’ont fait qu’empirer...
source : la Référence Plus/Kinshasa