Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VIGILANCE RDC
Archives
4 septembre 2009

Kamerhe présent chez Kabila

KAMEREHOn reparle de Vital Kamerhe à la veille de la rentrée parlementaire prévue le 15 septembre prochain. On n’avait déjà pas cessé de parler de cette énigme quant à ce qu’il reste de ses relations avec Joseph Kabila et ce qu’il envisage pour son avenir politique. L’homme lui-même observe. Pas une seule déclaration depuis qu’il a été contraint de démissionner de ses fonctions de speaker de l’Assemblée nationale.

Kamerhe mène désormais une vie sans histoire, une vie d’homme du peuple partagé entre ses mulitples propriétés “fermicoles” et sa famille installée en Afrique du Sud. Quand Vital ne fait pas le déplacement de Johannesbourg, c’est sa charmante épouse, Mamic Sangara, fille d’un ancien gouverneur de la province du Sud-Kivu, qui fait le voyage pour Kinshasa.

Comme à l’époque trouble de la confrontation avec la majorité AMP. Cette femme très pieuse aura été de tous les fronts jusqu’à s’imposer l’ascèce pour que l’esprit trascende la faiblesse de la nature humaine. Les références à la Bible que Kamerhe a multipliées tout au long de l’épreuve, c’est elle qui les a inspirées. A l’instar de ce passage du livre de Proverbes expédié depuis l’Afrique du Sud. Proverbes 29:36 où les Saintes écritures disent: “Beaucoup de gens recherchent la faveur de celui qui domine mais c’est l’Eternel qui fait droit à chacun”. Kamerhe utilisera ce passage biblique comme une cuirasse lorsqu’il est interpellé pour la première fois, un certain mardi 3 février 2009, à la ferme présidentielle, à Kingakati, devant Joseph Kabila lui-même.

Dommage qu’après tant de dévotion, la victoire n’eut pas choisi le camp de la victime. Qui sait quand le Seigneut décidera de faire droit à ce baroudeur né. Dans l’entre-temps, le politicien s’est converti en fermier. Pas en dilettante mais en véritable praticien engagé dans l’agro-pastoral dont la passion pour ce genre l’a orienté, par le passé, vers des études d’économie agricole à l’univérsité de Kinshasa. Kamerhe passe le plus clair de son temps à labourer des champs à sa ferme de Mongata, à 160 kilomètres, aux confins de la ville de Kinshasa et de la province de Bandundu.

      Ananas made in Kamerhe

Sur plus ieur s di zaines d’hectares, l’ancien président de l’Assemblée nationale élève, ici, une centaine de vaches et un zébu importé du Tchad. La surface cultivée comprend des plantations de manioc, maïs et haricot. Des produits qu’il amène dans la capitale pour la consommation des Kinois. Des mordus de l’évasion à Kinkole ne se rendent peut-être pas compte qu’ils consomment également des fruits made in Kamerhe, notamment des ananas.

L’ex-secrétaire général du PPRD les cultive dans son autre ferme située pas loin de Nganda Yala. Il y pratique également l’élevage des porcs, des lapins et des poussins. Kamerhe entretient une troisième ferme à l’Ouest de Kinshasa, à Kasangulu où il s’est spécialisé dans l’ensemencement du maïs. Il a déjà moissonné deux récoltes de semences. La dernière ferme kamerhiste est installée dans la ville même, à Kinsuka. De toutes ses “ranches”, c’est celui de Mongata qui reçoit le plus des visites de la part du maître des céans. Pour un homme qui aime la distance, Kamerhe se plaît à s’isoler ici, loin de toutes les pressions de la vie d’enfer du milieu urbain. Quelquefois, il y passe plusieurs jours mais sans jamais fermer son téléphone. Réflexe conditionné d’un politique chevronné à la manière du chien de Pavlov. Quand, il est à Mongata, il n’a qu’une réponse pour ses correspondants: “je suis dans la forêt. Je vous appelle dès que je suis en ville”. Ce qu’il fait toujours une fois revenu dans la civilisation. Si c’est important, il préfère parler en tête à tête, question d’avoir un entretien plus vivant et de s’assurer la confidentialité. Kamerhe, toujours flanqué de son beau-frère, le député Boji Sangara, reçoit beaucoup dans son QG provisoire en attendant qu’il termine la restauration de sa nouvelle permanence dans le quartier Royal. Il ne regarde pas à la condition sociale des ses visiteurs. Ses portes sont ouvertes aux grangs comme aux gens de condition très modeste. La plupart viennent lui exprimer leur disponibilité à s’engager à ses côtés. Il n’y a qu’un parti politique pour canaliser au mieux des sympathies de cette nature. Or Kamerhe n’en a pas encore créé un. Ceux qui lui ont imputé la paternité du PDRC n’en connaissaient pas les tenants et les aboutissants.

Il avait été plutôt question d’une initiative de ceux qui croient en lui, amis, proches et autres sympathisants, pour pousser Kamerhe à s’affirmer en tant que leader à part entière. Donc à consommer la rupture et avec Joseph Kabila et avec le PPRD. En politique averti, Kamerhe a évité le piège. Il a laissé les siens se défouler sans aller jusqu’au de leur jeu. Au finish, les uns et les autres ont compris que ce qui est arrivé à la session parlementaire d’avril dernier n’a rien changé à l’allegeance de Kamerhe à son chef. “Joseph Kabila n’a jamais posé directement un acte pour nuire à Vital Kamerhe. Alors, Kamerhe n’a pas de raison de rompre avec lui ou pire encore, de le combattre aujourd’hui ou un autre jour à venir”, a affirmé,à “CONGONEWS”, un membre de l’entourage immédiat de l’ancien président de la chambre basse. Une façon de dire qu’il y a eu brouille mais que Kamerhe ne nourrit aucune inimitié. Surtout pas avec son successeur, Evariste Boshab, avec qui ils ont trouvé un modus vivendi façon gentlmen. En tout état ce cause, Kamerhe n’a jamais quitté totalement le sérail présidentiel. Un cordon ombilical l’y lie encore par l’entremise de la soeur jumelle du Président de la République, Jaynet Kabila.

Celle-là croit toujours en Kamerhe et ne s’empêche de le dire à qui veut l’entendre, même dans l’intimité du palais présidentiel. Elle a été même jusqu’à assiter Kamerhe lorsque celui-ci a perdu son neveu il y a plusieurs semaines. Certains ont pris cette présence pour une délégation au nom du Chef de l’Etat. Jaynet a fait plus. Elle a invité Kamerhe à la grande soirée de solidarité qu’elle a organisée il y a plus de trois semaines. Pour qui a vécu l’influence naturelle et inévitable d’un jumeau à son sosie, il y a de quoi penser à une passerelle encore maintenue entre Kabila et Kamerhe. Une passerelle “infime” peut-être mais que des Kamerhiste partisans de la continuité entre le couple JKK-VK veulent consolider coûte que coûte.

Eux travaillent depuis à la conclusion d’une rencontre au sommet. “Il faudra que Vital Kamerhe voit le Président de la République pour lever les malentendus et envisager l’avenir. Même si Kamerhe se trouvera obligé de faire son propre chemin, il faudra qu’il en discute avec Joseph Kabila”, envisage-t-on avec tout le sérieux dans l’entourage de Kamerhe. De la sorte, il n’y aura plus de la méfiance de part et d’autre. Du côte de Kamerhe, ses faits et gestes montrent qu’il n’y en a jamais eu. Sinon, l’homme ne se permettrait de se balader sans aucune garde et seul au volant de sa voiture. Il y a encore une semaine, Vital a été vu, dans le centre des affaires, très décontracté au bois de sa Range-Rover, toutes vitres baissées. Avec son humour légendaire, il a même eu le temps de lancer une blague à un proche du Premier ministre, Adolphe Muzito, qu’il a croisé sur son chemin. Cet humeur, des députés le réclament dans la salle du congrès où Kamerhe n’a plus jamais remis. Ses collègues se demandent s’il siégera à la prochaine session parlementaire.

Ses proches trouvent qu’il n’y a aucun enjeu autour de cette question. Que Kamerhe siège ou pas, l’Assemblée nationale a perdu tout intérêt pour cet homme très ambitieux. Lui regarde désormais ailleurs. Mais s’il faut qu’il prenne part, un jour, à une plénière, il y aura, inévitablement, des questions protocolaires à régler au préalable. Par exemple que ce député d’un genre tout particulier arrive tôt dans la salle pour éviter qu’il se fasse applaudir plus que le président en exercice. Par exemple encore qu’il se garde de prendre la parole sous peine d’écorcher certaines susceptibilités. Il faudra bien qu’il aille un jour s’assoir sur le banc par respect pour ses électeurs. En tout état de cause, il n’y a pas à craindre une quelconque conséquence à tirer de l’absentéisme dans une assemblée où certains députés ne viennent siéger que quand ils estiment dans leur propre chef que l’enjeu en vaut la peine. Le cas le plus flagrant est celui de...

Qu’importe. Ce qui préoccupe le plus les députés, notamment ceux de l’opposition non bembiste, c’est de savoir s’ils peuvent compter sur Kamerhe pour lever un nouveau leadership en 2001. Beaucoup de simulations étaient échaffaudées dans ce sens avec une perspective d’une implicationde certaines capitales occidentales. Les Bembistes, de leur côté, ne désirent pas moins Kamerhe. Ils représentent pour eux l’atout qui leur manque pour se faire lézarder le fief quasi inexpugnable de Joseph Kabila, à savoir l’Est de la République. Dans leur ensemble, les députés de l’opposition se rappellent du “standing ovation“ qu’ils avaient réservé à Kamerhe à la session d’avril. Un geste qui avait sauvé l’homme de l’humiliation et un capital sur lequel l’opposition n’a pas encore tiré des dividendes.
                                                                      

Publicité
Commentaires
VIGILANCE RDC
  • un lieu d'échange et de partage sur ce qui fait l'actualité en RDC. Nous souhaitons ainsi établir une passerelle entre les Congolais, les amis du Congo et tous ceux qui veulent oeuvrer pour influer sur la destination de la RDC.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité