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VIGILANCE RDC
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9 septembre 2009

Sécurité en RDC : les Etats-Unis inquiets

armesLa situation au Nord-Kivu demeure toujours préoccupante. Raison pour laquelle il a été décidé de traquer les forces négatives jusque dans leurs derniers retranchements à travers les opérations Kimia II. Mais la capacité de nuisance des groupes armés rebelles n’est pas encore totalement détruite. D’où ces violences meurtrières et autres exactions contre les populations civiles et des étrangers.

A Kinshasa, la découverte des caches d’armes soulève plusieurs interrogations. Des partenaires extérieurs sont toujours inquiets. La réaction des Etats-Unis est interprétée comme un signal de quelque chose de bizarre qui pourrait se produire.

Dans une note diplomatique datée du 1er septembre, le Département d’État américain met en garde les citoyens américains contre des risques de voyager en République démocratique du Congo. La dernière note diplomatique soutient ou remplace, c’est selon, une autre note datée du 5 février 2009 qui mettait un accent particulier sur l’instabilité persistante dans la province du Nord-Kivu et la région environnante, ainsi que d’une menace « du crime critique » à Kinshasa. C’est-à-dire, la recrudescence de la criminalité dans la capitale.

En effet, selon cette note, les forces du gouvernement rwandais qui sont entrées en République démocratique du Congo (RDC) en Janvier 2009, à l’invitation du gouvernement de la RDC se sont retirées, et tout le personnel du gouvernement américain travaillant dans la région est de retour. Pourtant, les soldats gouvernementaux, ainsi que les combattants rebelles, restent un souci de sécurité, relève la note.

Ces groupes armés, situés surtout dans le Nord-Kivu, Sud-Kivu, la Province Orientale, le Nord-Katanga, sont connus pour piller, voler des véhicules, enlever des personnes, violer, tuer et mener des opérations militaires ou paramilitaires dans lesquelles des civils sont sans discernement abattus . Les voyageurs, toujours selon cette même note diplomatique, « sont fréquemment arrêtés et interrogés par les forces de sécurité mal disciplinés à de nombreux barrages routiers et aux passages frontaliers dans le pays. Les demandes de pots de vin dans de tels cas sont très fréquents, et les forces de sécurité ont parfois blessé ou tué des personnes qui refusent de payer ». Au cours des six derniers mois, l’Ambassade a enregistré un certain nombre de cas graves, lorsque les citoyens américains ont été détenus illégalement par les forces gouvernementales, affirme le Département d’Etat. « L’isolement de la région rend la prestation des services consulaires difficile », souligne-t-on.

CRIMINALITE A KINSHASA

 

Toujours dans le même contexte, la note diplomatique effleure le danger de la recrudescence de la criminalité à Kinshasa. Selon cette note, « les citoyens des États-Unis continuent d’être les victimes de crimes graves, y compris les vols à main armée par des groupes se faisant passer pour les forces de l’ordre ».

Outre la menace de la criminalité à Kinshasa, il est également fait état que des « préoccupations de la santé publique constituent un danger pour les voyageurs de nationalité américaine en raison de foyers de virus mortels et d’autres maladies qui peuvent survenir sans avertissement et, souvent, ne sont pas rapidement déclarés par les autorités sanitaires locales. En Janvier, dans la province du Kasaï Occidental, une flambée de fièvre Ebola survenue au cours duquel 11 personnes sont mortes et plus de 120 ont été exposés au virus.».

D’autre part, l’application des normes de sécurité aérienne en RDC accuse des insuffisances. Preuve ? Les fréquents incidents et accidents. A ce sujet, la note précise que « l’ambassade américaine a interdit des voyages officiels pour les employés du gouvernement américain et les entrepreneurs sur toute l’étendue de la RDC par des compagnies aériennes commerciales en raison de la sécurité et l’entretien des appareils ». Mais « les vols internationaux effectués par des compagnies étrangères ne sont pas concernés par cette interdiction ».

Par ailleurs, les ressortissants américains ont été vivement conseillés à éviter toutes les manifestations publiques et les domaines où des foules se rassemblent ; de faire preuve de prudence et suivre étroitement toutes les « informations fiables locales et internationales de sources fiables ». Enfin, les citoyens américains qui voyagent ou demeurent en RDC, « sont vivement encouragés à s’inscrire auprès de l’ambassade à Kinshasa ou sur le site Web Voyage du département d’État. En s’inscrivant, les citoyens américains rendent plus facile l’initiative de l’ambassade de les contacter en cas d’urgence ».

SIGNE PREMONITOIRE ?

 

La question que l’on se pose est celle de savoir si cette note diplomatique du Département d’Etat constitue un signe prémonitoire de ce qui pourrait arriver, encore de troublant, dans quelques jours en RDC. Car, il est anormal qu’en l’espace de six mois, le Département d’Etat mette ses ressortissants en garde contre la RDC alors qu’ici et là on enregistre des signes encourageants du retour d’une paix effective au Congo et dans la région des Grands Lacs. Même les partenaires extérieurs, notamment les Etats-Unis et la Belgique, ont réitéré leurs engagements à mettre fin au conflit armé dans l’Est de la RDC. D’où cette possibilité de renforcer la coopération militaire bilatérale pour restructurer les FARDC afin qu’elles deviennent une armée de professionnels et performante.

Sur le terrain, le Gouvernement congolais a initié l’Opération Kimia II afin de neutraliser les forces négatives, avec le concours de la MONUC. Des progrès militaires sont enregistrés dans ce sens.

Certes, la puissance de feu des groupes rebelles demeure. Leur capacité de nuisance encore intacte pour autant qu’ils sont toujours capables du pire.

Mais cette note diplomatique doit être prise au sérieux. L’on se rappellera que lors de la tournée de la secrétaire d’Etat américaine dans sept pays africains, de hautes personnalités africaines qui ne figuraient pas dans son agenda de voyage, à part la présidente du Liberia, lui avait adressé une lettre. Cette note, interprétée en sens divers, était assimilée à une manifestation de frustration, ces personnalités africaines « faisant la leçon » à l’Amérique dans sa vision d’un « nouveau partenariat avec l’Afrique ».

Dans le même registre, l’on a enregistré subitement une amélioration des rapports entre la RDC et le Rwanda, suivie des échanges d’ambassadeurs, l’Ouganda y compris. Des analystes ont affirmé que cette opération de séduction ne visait qu’à faire comprendre aux Etats-Unis que le retour de la paix dans les Grands Lacs ne pouvait se faire sans le concours des anciens envahisseurs.

Pourrait-on alors croire que l’inquiétude des Etats-Unis serait un signe avant-coureur d’une nouvelle incursion armée en RDC pour faire pression sur Washington ? Il revient à Kinshasa de ne négliger aucune piste si l’on se préparait à lui faire subir un autre « test militaire » afin de jauger sa capacité d’imposer la paix.

 

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