Les Katangais peuvent s’estimer heureux. Cela à double titre. Le consulat général de Belgique à Lubumbashi de même que son antenne de coopération au développement sont à nouveau opérationnels. La cérémonie de réouverture de ces deux outils importants de coopération a eu lieu le lundi 14 septembre 2009 dans la capitale du cuivre. Elle a été présidée par le ministre belge de la Coopération au développement Charles Michel en présence du gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe.

« J’ai l’honneur et le plaisir, au nom du gouvernement du Royaume de Belgique de déclarer officiellement ouvert le consulat général de Lubumbashi ainsi que son antenne de coopération ». C’est sur ces mots rassurants que le ministre belge de la Coopération au développement Charles Michel a mis un terme à son séjour de vingt-quatre heures à Lubumbashi. Arrivé le dimanche 13 septembre 2009 en début de soirée, à la tête d’une forte délégation, celui-ci a apporté un baume dont la population et les autorités katangaises avaient tant besoin pour panser les plaies de la récession et de la crise financière internationale qui avaient frappé leur province de plein fouet il y a plusieurs mois.

Il est vrai que la province du Katanga connaît des problèmes spécifiques pour son développement. Et que l’accompagnement de la coopération belge était très attendu de manière à apporter un appui à la mesure des besoins ressentis.

Pour lui donner l’occasion d’apprécier les difficultés que rencontre le Katanga, Charles Michel a été amené à visiter quelques sites , notamment le répartiteur/Sud de la SNEL (société nationale d’électricité) qui a besoin d’un renforcement afin de répondre à la forte demande en énergie de la ville.

Dans sa réplique, le ministre belge de la Coopération au développement a donné l’impression de croire au Katanga, à sa population et à ses autorités. «Nous connaissons tous l’importance de la province du Katanga, son potentiel, ses ressources humaines, économiques et sociales», a-t-il déclaré. Dans la foulée, il a lâché : « Nous lançons ainsi le redémarrage des activités au bénéfice des citoyens congolais, belges et de nos amis européens ». Le consulat général belge de Lubumbashi offre aux citoyens congolais basés au Katanga la possibilité d’obtenir un visa Schengen, leur évitant ainsi d’effectuer de longs et fastidieux déplacements qui, aux dires du gouverneur Moïse Katumbi pouvaient être évalués à environ 2.500 euros, comprenant le séjour à Kinshasa, le billet aller-retour, etc. Il a saisi l’occasion pour remercier le gouvernement belge soulignant que tous les Katangais étaient derrière le Royaume de Belgique. Cela après avoir déploré le fâcheux incident diplomatique : « La fermeture du consulat était intervenue au mauvais moment de l’histoire du Katanga secoué par la récession économique et la crise financière internationale ». La page triste est donc tournée et l’on s’engage dans une nouvelle ère de coopération, « une ère porteuse d’espoirs », aux dires du ministre de la Coopération internationale et régionale. Cité par son collègue belge, Raymond Tshibanda estimait que la nouvelle ère est fondée sur le respect mutuel, la conscience de l’importance que la Belgique et la RDC ont l’une pour l’autre de même que sur la volonté commune d’inscrire leurs relations dans la durée.

Déjà, dans son mot d’accueil dimanche soir à l’occasion du dîner qu’il a offert à l’honneur de Charles Michel et à sa délégation, dans le merveilleux cadre « Bush camp » de la ville, Moïse Katumbi avait exprimé la joie du Katanga dans son ensemble. Il avait inscrit cette visite dans le cadre de la célébration d’un double événement heureux. Selon lui, il s’agissait du résultat de la diplomatie agissante que mène le chef de l’Etat Joseph Kabila. Moïse Katumbi avait salué l’enthousiasme non dissimulé de l’engagement de Charles Michel. Selon le gouverneur du Katanga, cela permettait de se faire une religion sur le niveau important de coopération qui existe entre la Belgique et la RDC. Il a qualifié cette attention particulière de marque d’amitié agissante de la Coopération belge à l’endroit de la province du Katanga.

FINI DONC LES LONGUES MAIS AUSSI COUTEUSES DEMARCHES ET PROCEDURES

Charles Michel était porteur d’un important portefeuille de projets » dont son gouvernement l’avait chargé. Il en a devisé avec le gouverneur Moïse Katumbi et, ensemble, ils ont cerné quelques secteurs, notamment les pistes rurales et les bacs; l’éducation et la formation professionnelle de même que l’agriculture. Des actions en matière de santé ont été également ciblées. Selon lui, la réouverture du Consulat général et de son antenne de coopération dans le chef-lieu du Katanga s’inscrit dans le cadre du parachèvement de la normalisation des relations entre Kinshasa et Bruxelles. Elle en constitue également une étape-clé dans leur consolidation.

Sans cacher la joie et la fierté qui l’animaient, Charles Michel a fait savoir que « cette inauguration » venait illustrer la volonté commune de la RDC et de la Belgique d’un partenariat fondé sur la sincérité et le respect. Il a rappelé l’engagement de deux gouvernements à travailler ensemble au renforcement de l’efficacité de leurs projets de coopération. Il s’agit d’un processus de réflexion et de dialogue qui devra aboutir d’ici à la fin de l’année en cours à la signature anticipée d’un nouveau programme indicatif de coopération 2010 – 2013. Programme qui fixera le cadre des efforts communs pour les quatre prochaines années. Aussi en a-t-il révélé quatre principes directeurs. Kinshasa et Bruxelles se sont engagés réciproquement à suivre les résolutions de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide et les recommandations du « Kinshasa statement » sur l’efficacité de cette aide en situation de fragilité et de conflit. Le Congo s’est engagé à prendre des mesures utiles pour renforcer les capacités des ses institutions de manière à planifier, gérer et mettre en œuvre des politiques et des programmes bien précis. La Belgique, en revanche, s’est engagée à s’aligner davantage sur les priorités et les stratégies de la RDC dans les secteurs d’interventions et en matière de renforcement des capacités. Un autre engagement réciproque consiste à soutenir les efforts de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.

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Source : le Potentiel/Kinshasa