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VIGILANCE RDC
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17 septembre 2009

La réunion avec le Club de Paris reportée

FMIdrapeauLe chemin escarpé qui mène à la conclusion d’un nouvel accord formel avec le FMI réserve encore bien des surprises. Après le passage rassurant à Kinshasa des experts du FMI, la dernière étape à franchir était Paris où la RDC avait rendez-vous le 15 septembre avec ses créanciers traditionnels du Club de Paris. Rencontre reportée. Pourquoi ?

La réunion de Paris qui devrait réunir les partenaires extérieurs membres du Club de Paris et les représentants du gouvernement est reportée au 21 octobre 2009. Raison évoquée : le retard dans la signature et le transfert, par le consortium d’entreprises chinoises, de l’avenant au partenariat sino-congolais. Ipso facto, la réunion conjointe FMI-Banque mondiale qui devait prendre le relais le 21 septembre, a également été reportée à la première semaine du mois de novembre. Cependant, l’objectif de l’atteinte du point d’achèvement à fin mai 2010 est maintenu. Quitte au gouvernement de bien ménager sa monture pour franchir ses ultimes étapes.

En effet, la conclusion d’un nouvel accord entre la RDC et le FMI au titre de Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), passe encore par des préalables que le gouvernement doit franchir pour une nouvelle ère de coopération avec ses partenaires au développement. Tous ont les yeux rivés au Fonds monétaire international qui pilote, en leur nom, les négociations menant à un nouveau Programme économique du gouvernement (PEG 2) pour la période 2009-2011.

Le dernier passage à Kinshasa d’une équipe d’experts du FMI a permis de dissiper tout malentendu sur la conclusion d’un PEG 2. Dans leur déclaration de fin de mission, les experts du FMI ont posé les jalons du nouvel accord censé lier leur institution à la RDC. Toutefois, soulignaient-ils, la RDC se devait de se frotter à un nouvel exercice devant ses créanciers traditionnels, notamment ceux réunis au sein du Club de Paris. Pour le FMI, l’étape de Paris était incontournable, pour autant que le Club de Paris pèse près de 62% sur l’encours total de la dette extérieure de la RDC.

LES ASSURANCES FINANCIERES

 

De la rencontre du Club de Paris, prévue initialement le 15 septembre 2009, le FMI entendait avoir des « assurances financières » des créanciers traditionnels dans le cadre du PEG 2. Aux dernières nouvelles, l’on apprend que la rencontre avec le Club de Paris est reportée à une date ultérieure, soit le 21 octobre 2009. Selon des sources crédibles dans le circuit économico-financier de la RDC, le décalage de cette ultime réunion serait dû au retard relevant de la partie chinoise d’endosser par un avenant les amendements apportés au partenariat sino-congolais. Or, souligne-t-on dans ces mêmes milieux, c’est sur base de cet avenant que le Club de Paris devrait se pencher pour dégager d’éventuelles assurances financières à intégrer dans le PEG 2.

Pas de panique, toutefois, dans le camp gouvernemental. Malgré ce décalage, la nouvelle feuille de route, convenue au terme de la dernière mission du FMI à Kinshasa, est maintenue dans sa forme, moyennant quelques aménagements de calendrier. Le plus important étant éventuellement le report de la réunion avec le Club de Paris au 21 octobre 2009. Par conséquent, la réunion conjointe FMI-Banque mondiale prévue le 21 septembre, est aussi reportée, confirment ces sources, à la première semaine du mois de novembre.

A cette réunion, le FMI et la Banque mondiale devront, au regard des conclusions dégagées de la rencontre avec le Club de Paris, rédiger deux documents techniques fixant d’un côté, la concessionnalité de la dette dans le partenariat sino-congolais amendé, et de l’autre, la viabilité de la dette dans son ensemble. Ce sont là les « assurances financières » dont a fait mention l’équipe du FMI dépêchée dernièrement à Kinshasa.

POINT D’ACHEVEMENT : OBJECTIF MAI 2010

 

Avec le report de la réunion de Paris, il devient difficile pour le FMI de lever définitivement une option sur les avantages financiers rattachés au PEG 2. Il s’agit principalement des prêts multilatéraux (FMI, Banque mondiale et BAD) garantis dans ce nouveau programme, des prêts bilatéraux, et éventuellement des rééchelonnements que la RDC pourrait obtenir des créanciers membres du Club de Paris.

Des sources gouvernementales confirment que, malgré ce double report (rencontre Club de Paris et réunion mixte FMI-Banque mondiale), la RDC conserverait, sur papier, ses avantages acquis, ceux se rapportant notamment à la conclusion irréversible d’un PEG 2 et à l’atteinte à l’échéance de main 2010 du point d’achèvement de l’initiative PPTE. Nonobstant cet espoir permis, il n’empêche que le gouvernement veille au grain pour maintenir le cap jusqu’à la prochaine revue en mars 2010 du nouveau programme triennal convenu avec le FMI.

Le rendez-vous de mars 2010 est crucial. C’est de cette première évaluation du PEG 2 que se précisera le verdict de deux mois d’attente par la RDC pour accéder au point d’achèvement de l’initiative PPTE. C’est dire que chaque intervenant dans la chaîne des décisions des paramètres influents du PEG 2, en l’occurrence les trois indicateurs quantitatifs (avoirs extérieurs et intérieurs nets ainsi que le crédit net à l’Etat), doit jouer parfaitement sa partition, maintenir la cadence des actions dans la perspective de mai 2010, échéance la plus probable d’atteinte du point d’achèvement. A cette échéance, rappelle-t-on, la RDC espère l’effacement de 90% de sa dette, soit près de 10 milliards Usd en valeur actuelle nette. Raison de plus, pense-t-on, Kinshasa doit redoubler d’efforts.

Le gouvernement se trouve donc à un point de non retour – son grand rendez-vous avec l’histoire. Il a l’obligation morale et politique de réussir pour tirer la RDC du gouffre d’une dette « odieuse » de plus de 12 milliards Usd. La réussite est à sa portée, commente-t-on dans les milieux spécialisés.

RAPPEL DES TROUPES A LA CISPI

 

La Commission interministérielle chargée du suivi des programmes conclus avec les institutions financières internationales (CISPI) s’en est souvenue lors de sa dernière réunion au cercle Elaïs de Kinshasa. A cet effet, son président, le ministre des Finances, Athanase Matenda Kyelu, indiquait qu’au terme des discussions avec les experts du département Afrique du FMI, un accord s’est dégagé sur les politiques économiques et financières à mettre en œuvre sur le reste de l’année 2009 et en 2010 suivant un calendrier convenu.

« Des cadres et des politiques budgétaires pour 2009 et 2010 ont été définis en cohérence avec les objectifs macroéconomiques que le gouvernement s’est fixé », avait-il déclaré. Ces objectifs macroéconomiques se ramènent pour 2009 à un taux de croissance réelle de 2,7% ; un taux d’inf1ation à contenir à 31 % à la fin de cette année ; et un taux de change moyen révisé à 800 francs congolais le dollar. Pour l’année 2010, le gouvernement envisage de relancer la croissance à 5,4%, de maîtriser l’inflation à 15% et de stabiliser la monnaie à 853 Fc le dollar en moyenne. Il en est de même, poursuivait le ministre des Finances, « des mesures d’accompagnement de politique monétaire et des politiques sectorielles, qui sont toutes contenues dans le projet de mémorandum qui sera signé par le Premier ministre et reflétées dans la matrice des réformes qui vous a été transmise ».

Mais à ce jour, s’est-il indigné, comme pour tirer la sonnette d’alarme, « certaines de ces mesures, dont les effets ont été mesurés, ne sont pas encore prises. Ce qui risque de remettre en cause l’équilibre des prévisions retenues dans le cadre du Programme FRPC et porter atteinte à la crédibilité des engagements pris par le gouvernement ».

Tout porte à croire qu’au sein du gouvernement, la nécessité de franchir le cap de la conclusion d’un PEG 2 n’est pas véritablement pris en compte par l’ensemble de l’exécutif. On en fait, semble-t-il, un problème des autres alors qu’il devait être la priorité de toute l’action gouvernementale autour de sa troïka financière : Finances, Budget et Banque centrale.

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Source : le Potentiel/Kinshasa

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