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VIGILANCE RDC
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7 octobre 2009

Muzito pas lâché au Palais

MuzitoPas du tout ébranlé ni moins encore affecté malgré la perspective d’une “motion de défiance” contre lui attendue le 7 octobre à l’Assemblée nationale. Adolphe Muzito affiche un flegme déconcertant pour ses interlocuteurs, selon des membres de son entourage immédiat. La rédaction de “CONGONEWS” a cherché à en avoir le coeur net. Une visite-éclair effectuée, le week-end dernier, au quartier Utexafca, à la résidence du Premier ministre, a suffi. Elle a suff avec ce sourire rassurant que le maître des céans a servi à son hôte pour toute réponse à la question de savoir comment il entrevoyait l’exercice auquel il était appelé à se livrer devant les députés dans les 72 heures. Le visiteur s’est évertué à obtenir un commentaire express. En vain. Il s’est alors rappelé tous les entretiens passés à l’époque de l’“ami idéologique” Muzito encore opposant. Ce beau vieux temps où Shed -c’est le petit nom du Premier ministre-s’est toujours défni comme, avec son compagnon de lutte Godefroid Mayobo, un “descendant”.

L’allié sûr

Descendant de la lignée idéologico-mystique d’Antoine Gizenga Fundji avec sa politique d’escargot qui l’a vu triompher au moment où tous ou presque le donnait pour un homme fni. C’est tout dire. Notamment sur le sourire de Muzito tel que décortiqué par une des éminences grises de la kabilie. Cet homme qui a requis l’anonymat à “CONGONEWS” n’est pas n’importe qui. Il fait partie du cercle restreint de ceux qui participent à la prise de décision dans le saint des saints, au Palais de la nation. Du départ de Muzito, il affrme ne l’apprendre que dans les médias. Au niveau de l’entourage présidentiel, la question n’a jamais été évoquée, selon la source. Tout comme à l’AMP où aucun procès-verbal de réunion ne mentionne le sujet à l’ordre du jour. “Le départ du Premier ministre n’est possible que si nous n’avons plus la majorité. Or Joseph Kabila contrôle sa majorité”, déduit la même source. Cette majorité était appelée à resserrer ses rangs lors d’une réunion attendue dans les prochaines heures au siège de l’AMP, sise avenue colonel Lukusa, dans la commune de la Gome. Ce qui paraissait sûr, c’est que ce n’est pas elle qui allait se faire manipuler par l’opposition jusqu’à apporter à celle-ci la tête de Muzito sur un plateau.

De toutes les façons, la majorité a compris que si Joseph Kabila avait voulu faire partir Muzito, il ne le ferait pas bruyamment dans la salle de congrès du Palais du peuple. Question de ne pas humilier son allié PALU sur lequel il compte encore, surtout avec le flottement enregistré dans l’ARC d’Olivier Kamituta Etsu et le dernier coup de gueule d’Antipas Mbusa Nyamwisa dans son fief, à Beni-Butembo, au pays Nande dans la province du Nord-Kivu. S’il avait le droit de porter le débat sur la place publique, Kamitatu a provoqué l’effet contraire de ce qu’il escomptait. Il a fait se cabrer Kabila et la plupart de gros bonnets kabilistes lorsqu’il a mis tout le monde dans le même sac en parlant de “culture de jouissance” dans la majorité présidentielle. Son plus grand péché aura été d’avoir agi de manière perso. Il n’a pas cherché l’adhésion de ceux qui comptent, au départ de son initiative et a voulu mettre les autres devant le fait accompli. Mal lui en a pris puisqu’en politique, les hommes avertis prennent rarement un train à mi-chemin sans savoir d’où il vient et pour quelle destination.

En tout état de cause, Kamitatu ne pèse pas assez pour le leadership qu’il tente de prendre à la tête du camp présidentiel, toutes forces confondues. L’homme ne dispose d’un réel encrage nulle part, surtout pas dans le Bandundu et à la Tshangu où il ne sait pas dans quelle langue haranguer les foules. Ce ne sont pas des députés gagnés à l’ARC contre espèces sonnantes et trébuchantes qui feront que l’AMP parvienne à ce que le PALU lui a offert, joindre la majorité parlementaire à une majorité sociologique. Si les deux ne sont pas ensemble, diffcile de réussir quand vient le moment de mobiliser pour la mise en oeuvre d’un programme ou l’accomplissement d’un quelconque autre objectif politique. Qu’il est intrigant ce Kamitatu pour se permettre même d’initier une autre motion de défiance contre le Premier ministre Adolphe Muzito sous la signature Fabrice Albert Mpwela, député élu de l’ARC à Matadi, dans la province du Bas-Congo. Cette motion n’avait pas encore réuni la cinquantaine de signatures requises, selon des sources parlementaires.

Qu’il s’agisse de cette motion ou de celle du député bembiste Clément Kanku, Muzito est prêt à l’affronter. Il ira donc répondre devant la plénière avec l’ensemble de tout son gouvernement. Ses proches ne demandent qu’une chose, que “les débats se déroulent dans la respectabilité démocratique”. “Pas trop de généralisation. Nous attendons de l’opposition une évaluation en rapport avec les missions assignées au Premier ministre Adolphe Muzito au départ”, a circonscrit... Quand Joseph Kabila nomme Adolphe Muzito, début octobre 2008, il le charge de mettre fn à la guerre à l’Est, stabiliser le cadre macro-économique et poursuivre la réalisation de cinq chantiers à une vitesse plus accrue. Presqu’une année après, les armes ne se font plus entendre à l’Est. Les mitraillettes qui y crépitent encore ne le sont plus par le fait d’une rébellion congolaise mais plutôt d’une opération de ratissage pour nettoyer les collines du Nord et du Sud-Kivu de ce qui reste des Interhamwe et des FDLR. Ce n’est pas encore la paix totale mais c’est déjà beaucoup d’avoir rétabli les relations diplomatiques avec Kigali et Kampala, d’avoir rendu possible la mutation du CNDP et d’autres groupes Maï Maï en partis politiques, d’avoir favorisé la reprise de l’activité économique avec la levée des barrières sur les axes routiers.

Compromis  chinois

Les déplacés ont commencé à regagner leurs villages. Le retour se poursuivait. Leur réinstallation dépend en grande partie du Plan de stabilisation de Muzito évalué à 700 millions de dollars. Ce programme a suscité plusieurs souscriptions. Certains bailleurs ont déjà libéré leur promesse. Comme la Grande-Bretagne qui a versé 200 millions de dollars via son ministre de la Coopération, Thomas Gereth, en séjour à Kinshasa, début septembre dernier. Qui ne se souvient pas du tout premier voyage de Muzito à l’Est alors qu’il n’avait même pas encore un mois dans son nouveau fauteuil sur l’avenue ex-3 Z.

Des compatriotes de l’Est ont retenu le caractère courageux de l’initiative du Premier ministre. Ils s’en flattent encore aujourd’hui. Ce n’était pas évident de mettre le pied à Goma alors les hommes de Laurent Nkunda campaient encore aux portes de la ville volcanique. Sur le plan économique, beaucoup de critiques ont été émises contre le gouvernement Muzito. Elles sont fondées si l’on s’en tient essentiellement aux éléments les plus apparents du cadre macro-économique, à savoir le taux de change et l’infation. Pour quiconque se donne la peine de gratter davantage, il découvrira que la RD-Congo n’est plus loin de parvenir au point d’achèvement. Là-dessus, les satisfécits répétés du FMI viennent trancher toute polémique. Il reste à conclure un nouveau PEG -programme économique du gouvernement- pour une période trois ans. Cela pourrait être fait d’ici la fn de l’année. La perspective est meilleure avec la conclusion annoncée des contrats chinois réajustés selon la demande des Occidentaux. Il faudra reconnaître à Kabila et à Muzito le grand coup vers lequel ils avancent de coupler la coopération avec les institutions de Bretton Woods et le financement chinois qui représentera désormais quelques six milliards de dollars dont 350 millions de dollars de pas de porte déjà libérés. Si ça pousse déjà du côté de cinq chantiers de la République, ça va l’être à un rythme plus accéléré l’année prochaine avec le compromis dont s’est fatté l’ambassadeur de Chine à Kinshasa lui-même. (Lire ci-dessous ce que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale dit de la procédure en ce qui concerne une “motion de défiance” et interview en page avec Philippe Biyoya)

H.M. MUKEBAYI NKOSO

Chapitre 3: De la responsabilité gouvernementale

Section 2: De la motion de censure ou de défance

Article  196

L’Assemblée nationbale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure et et celle d’un memmbre du Gouvernement par le vote d’une motion de défance. Le dépôt d’une motion de censure ou de défance est constaté par la remise, par ses signataires, au Président de l’Assemblée d’un document intitulé “motion de censure” ou “motion de défance”.

La motion de censure contre le Gouvernement n’est recev-able que si elle est signée par un quart au moins des membes de l’Assemblée nationale. La motion de défance contre un membre du Gouvernement n’est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l’Assemblée nationale. Le débat et le vote ne peuvent avoir lieu que quarante-huit heures après le dépôt de la motion.

La motion de censure ou de défiance est adoptée à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale. Si la motion de censure ou de défance est rejetée, ses signataires ne peuvent, au cours de la même session, en proposer une nouvelle portant sur le même objet.

Article  197

Lorsque l’Assemblée nationale adopte une motion de censure, le Gouvernement est réputé démissionnaire. Dans ce cas, le Premier ministre remet la démission du Gouvernement au Président de la République dans les vingt-quatre heures. Lorsqu’une motion de défance contre un membre du Gouvernement est adoptée, celui-ci est réputé démissionnaire.

Article  198

En cas de dépôt d’une motion, le débat est organisé dans les conditions prévues aux alinéas 2 à 4 de l’article 151 relatif aux communications du Gouvernement. S’il y a plusieurs motions, le Bureau de l’Assemblée nationale peut décider de les faire discuter en commun sous réserve qu’il soit procédé pour chacune à un vote séparé.

Aucun retrait de motion de censure n’est possible après sa mise en discussion. Lorsque la discussion est engagée, elle se poursuit jusqu’au vote. Il ne peut être présenté d’amendement à une motion de censure.
                                                                                                                                                                                                                                                                          

Source : Congo News

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