Bas-Congo : l'expulsion des Angolais se généralise
L’opération de refoulement des Angolais
en situation irrégulière s’est généralisée, mardi à travers les grandes
villes de la province du Bas Congo, ont indiqué plusieurs sources. Les
autorités provinciales appellent cependant la population locale à ne
pas s’attaquer aux citoyens angolais
66
ressortissants angolais en situation irrégulière vivant à Matadi ont
été reconduits à la frontière de Noqui, mardi dans la soirée, par la
Direction générale de migration (DGM). Parmi ces refoulés, 35 femmes et
31 hommes. Selon une source proche de la DGM, 17 candidats volontaires
ont été enregistrés. Le maire de la ville de Matadi a indiqué que cette
opération de routine va se poursuivre. Le ministre provincial de
l’Intérieur du Bas Congo, Kuku di Mayeye, a demandé à la population de
ne pas s’attaquer aux ressortissants angolais vivant dans cette
province, mais plutôt de laisser la direction générale des migrations
faire son travail.
A Boma, un groupe d’Angolais ont quitté cette
ville depuis lundi. Dans le territoire de Songololo, près de 2 000
Angolais ont été rapatriés lundi. Des opérations similaires sont
signalées à Kimvula, Kwuilu-Ngongo et Kimpese. Dans le territoire de
Muanda plus de 500 ressortissants angolais seront également acheminés
aux postes frontaliers. Des coups de feu ont été tirés en l’air, lundi
matin, par des soldats angolais dans cette cité située à environ 200
kilomètres à l’ouest de Matadi. Les militaires angolais, venus de la
base de Kitona pour s’approvisionner en vivres à Muanda, ont réagi aux
insultes et au jet des pierres dont ils étaient victimes de la part
d’une foule amassée lundi devant le bureau du territoire de Muanda,
selon des sources concordantes. Aucun bilan n’est signalé, a indiqué
l'administrateur assistant intérimaire, Guillaume Ngongo Ngongo.
D’après
des témoins, la foule a attaqué les soldats angolais pour exprimer son
mécontentement au sujet des conditions d’expulsion des ressortissants
congolais vivant en Angola. Les soldats angolais ont réagi par des
coups de feu tirés en l’air, selon les mêmes sources. La police
congolaise est intervenue pour rétablir l’ordre public. Toujours dans
cette cité côtière, plusieurs sources signalent que plus d’une
vingtaine des maisons appartenant aux ressortissants de la tribu
Assolongo ont été saccagées aux quartiers Kinsaku et "Refugiés". Les
Assolongo avaient fui la guerre d’Angola entre les troupes du Mpla de
José Edouardo dos Santos et l’Unita de Jonas Savimbi. Ils s'étaient
alors installés à Muanda, principalement au quartier "Réfugiés" dans
les années 80.
Plusieurs sources de Muanda ont par ailleurs
signalé l’arrivée, mardi dans cette cité, des ressortissants congolais
en provenance des villes angolaises de Soyo et de Cabinda.
Source : Okapi