Le vrai faux retour de Tshisekedi
Mutique depuis 2006, Etienne Tshisekedi sort de son silence. De
Bruxelles où, affaibli par ses 77 ans, il vit depuis 2007, le fer de
lance de l'opposition à Mobutu Sese Seko s'est exprimé sur Radio JL F
«IL Okapi. En quatre minutes d'une interview diffusée le 28 septembre,
il s'est efforcé de ressusciter son parti, l'Union pour la démocratie
et le progrès social (UDPS). Cette formation paie cher son absence au
Parlement, en raison du boycott du processus électoral de 2006 et de
ses divisions internes.
« Je confirme bien que l'UDPS sera aux élections de 2011 », promet
Tshisekedi, qui annonce aussi la tenue du « premier congrès de l'UDPS
», afin de « mettre le parti en ordre de bataille ». En revanche, il
admet que son retour au pays « n'est pas encore à l'ordre du jour ».
Cette interview a ravivé les tensions et les luttes fratricides dans le
parti. L'annonce du premier congrès de l'UDPS est perçue à Kinshasa
comme un désaveu par Tshisekedi de l'aile du parti qui prétend avoir
déjà tenu ledit premier congrès, en avril dernier. François-Xavier
Beltchika, un des organisateurs de ces assises d'avril, met en doute
l'authenticité de l'interview. Il avance que la voix du « président
national » est « altérée et quasi méconnaissable », que « les questions
abordées ne sont pas celles qui le préoccupent » et que « le style est
étranger à son langage ». « L'authenticité ne fait aucun doute, toutes
les mesures ont été prises », se défend Ben Kabamba, rédacteur en chef
adjoint à Radio Okapi.
La querelle montre que le parti n'est pas encore en ordre de bataille
pour la présidentielle de 2011 et que, malgré les efforts du Sphinx de
Limete - surnom de Tshisekedi en référence à son quartier de résidence,
à Kinshasa -l'UDPS a du mal à renaître de ses cendres.
source : jeune afrique