Le refoulement des Angolais prive la Sucrière de Kwilu Ngongo d’un grand nombre de travailleurs
Retombées des expulsions et refoulements réciproques des Congolais et Angolais respectivement de l’Angola et de la RDC : des entreprises du Bas-Congo telle la Sucrière de Kwilu Ngongo perdent une grande main-d’œuvre composée des travailleurs angolais
L’usine
de la sucrière de Kwilu-Ngongo dans le territoire de Mbanza-Ngungu,
district des Cataractes, a observé un arrêt de travail de deux jours
mardi et mercredi derniers, à la suite du refoulement de plus de huit
cents travailleurs angolais qui prestaient au sein de cette entreprise
dans les plantations et à la maintenance de l’usine. Toutefois, a-t-on
constaté, l’usine a repris jeudi à la suite du mot d’ordre du
secrétariat administratif demandant aux travailleurs angolais désireux
de rentrer dans leur pays de le faire après la campagne sucrière qui
prend fin à la fin du mois en cours.
Selon le correspondant de l’ACP à Mbanza-Ngungu, des départs massifs
d’Angolais dans les mêmes conditions sont également signalés à Lukala,
Kimpese, Kolo Fuma et Lufu Toto, agglomérations qui abritent depuis
plusieurs décennies un grand nombre de réfugiés angolais. On estime
entre cinq mille et dix mille au total le nombre d’Angolais en
situation irrégulière qui ont dû quitter la province du Bas-Congo
depuis le début de l’opération de refoulement initiée par les autorités
compétentes.
Cette opération exécutée avec ou sans l’encadrement des forces de
sécurité, en particulier la DGM, se déroule jusqu’ici sans bavures ni
violences inutiles, dans le respect des normes humanitaires
internationales en la matière, a constaté l’ACP sur place.
Mission d’évaluation au Bas-Congo des actions humanitaires en faveurs des Congolais refoulés d’Angola
Le gouverneur du Bas-Congo, Simon Mbatshi Batshia, s’est entretenu
jeudi à Matadi, chef-lieu provincial, avec une délégation mixte
composée de différentes structures du système des Nations-Unies et
d’organisations non gouvernementales internationales de droits de
l’homme conduite par le coordonnateur national de l’ONG Ocha, Félix
Ntumba, en séjour d’Evaluation au Bas-Congo des actions humanitaires en
faveur des Congolais refoulés d’Angola.
A l’issue de l’entretien, Félix Ntumba a félicité les Congolais du
Bas-Congo pour n’avoir pas exercé des actes de violence sur les
refoulés angolais, contrairement à ce qui se passe en Angola. Il a
condamné la violation flagrante par ce pays des accords conclus entre
les deux gouvernements, lesquels stipulent qu’en cas d’expulsion des
ressortissants d’un autre pays, il faut que le pays d’accueil soit
informé au préalable pour des dispositions utiles.
Félix Ntumba a en outre plaidé pour que la RDC et l’Angola, deux pays
membres de la SADC dont la présidence tournante est actuellement
assurée par le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila Kabange,
puissent se retrouver autour d’une même table pour discuter de cette
situation qui, a-t-il souligné, n’honore pas les deux peuples frères
unis par des liens de consanguinité séculaires et obligés de vivre en
parfaite harmonie pour une paix solide et durable de part et d’autre de
la frontière.
Acp