Assemblée nationale : Muzitu revient pour la motion Kanku
Pas de répit pour Adolphe
Muzitu. Si son projet du budget 2 010 a été déclaré recevable à la
plénière de vendredi après ses réponses aux préoccupations des députés,
le Premier ministre revient ce samedi à l’hémicycle du palais du
peuple, cette fois-ci pour affronter la motion de défiance de
l’opposition
Pour
le député Clément Kanku, initiateur de la motion, le chef du
gouvernement se caractérise par l’immobilisme et la mauvaise gestion
des finances publiques. Ce qui a pour conséquence, entre autre, la
dégradation des conditions sécuritaire, économique et sociale des
populations congolaises. Ayant failli à la mission que lui a confiée le
chef de l’Etat, le Premier ministre Muzito doit donc tomber, estime le
député Kanku dont la motion est appuyée par une cinquantaine d’autres
membres de l’Assemblée nationale, tous de l’opposition. Ceux-ci ont
apposé leurs signatures sur le texte de la motion. Mais, si cette
motion sera soumise au vote, il faudra une majorité absolue (251 voix)
pour obtenir la déchéance du Premier ministre. A ce stade, la majorité
parlementaire (l’Alliance de la majorité présidentielle, AMP) reste
divisée sur cette éventualité. Selon des sources proches de cette
famille politique, des concertations seraient en cours en vue de lever
une option sur cette question et adopter ainsi une position commune. Du
côté de l’opposition elle-même (elle est plurielle), il est difficile
d’entrevoir une prise de position claire et unique, surtout qu’elle n’a
pas jusqu’à ce jour un porte-parole constitutionnel.
Partira ? Partira pas ?
Dans
ces conditions, pluseurs observateurs sont certains que l’opposition
ira en ordre dispersé comme lors du renouvellement du bureau de
l’Assemblée nationale en mars dernier après la démission de celui que
présidait Vital Kamerhe. Quant à la majorité présidentielle, les mêmes
observateurs disent qu’il n’y a pas à se faire des illusions sur la
question. La discordance des vues ne serait qu’apparente, de façade,
ou, à tout le moins, passagère dans une famille politique où la
discipline est une règle d’or, soulignent certains analystes. Ils en
veulent pour preuve, l’épisode Kamerhe. Bien que soutenu au départ par
une bonne frange de la majorité présidentielle à la suite de sa prise
de position en rapport avec l’entrée des troupes rwandaises dans l’Est
du pays pour des opérations conjointes avec les FARDC contre les FDLR,
un mot d’ordre de la hiérarchie a suffi pour qu’il soit lâché, et que
le mécanisme de son remplacement soit enclenché tel que c’était voulu.
Il en sera pareil avec l’affaire Muzito, parient ces analystes qui
estiment que le successeur d’Antoine Gizenga ne partira que lorsque
Joseph Kabila le voudra. Si telle n’est pas la volonté de l’autorité
morale de l’AMP (ou pas encore), Adolphe Muzito ne sera pas ébranlé par
la motion de défiance déposée contre lui par l’opposition.D'ailleurs,
selon ceryains journaux de la place, un mot d’ordre aurait déjà été
donné dans la majorité pour qu’elle fasse bloc contre cette motion.
source : Okapi