Emile Ngoy obtient la liberté provisoire
Le tribunal de grande
instance de la Gombe a accordé la liberté provisoire à Emile Ngoy
Kassongo, administrateur délégué général de l'Office de gestion du fret
maritime, (Ogefrem) et à Roger Andende, administrateur directeur
technique de cette entreprise. La décision est tombée mardi dans la
soirée. Les démarches administratives vont se poursuivre ce mercredi
afin d'obtenir leur libération physique, d’après Me Freddy Mulamba,
avocat de l'Ogefrem
Emile
Ngoy et Roger Andende ont été interpellés par le parquet général de la
République le 10 octobre dernier avant leur transfert, 48 heures plus
tard, à la prison centrale de Makala. Ils sont poursuivis pour
détournement des deniers publics. Mais, selon des sources de l'Ogefrem
ayant requis l'anonymat, les deux mandataires seraient poursuivis pour
usurpation de pouvoir dans le cadre du contrat qui lie l’Ogefrem et
Frabemar, une firme italienne, notamment en ce qui concerne la gestion
de la fiche électronique de renseignements à l’importation. Cette
fiche, précise-t-on à l’Ogefrem, est un document important. Elle aide à
établir la traçabilité des marchandises, du lieu d’embarquement à
l’exportation, en passant par les différents postes de transit.
Toujours d’après ces sources, on reproche également à Emile Ngoy
d’avoir procédé à la mutation d’un agent de l’Ogefrem, de son poste
d’attache à Anvers en Belgique au port de Mombassa au Kenya.
La
délégation syndicale de cette entreprise publique avait déposé un mémo
auprès du président de l’Assemblée nationale, le lundi 12 octobre. Le
jour même du transfert des prévenus à la prison de Makala. Dans ce
document, elle montrait que l’interpellation des deux cadres de
l’Ogefrem concerne les actes de gestion courante de l’entreprise
(mutation d’un agent, engagements opérés par l’Ogefrem, …). Ces actes
relèvent du contrôle des autorités des tutelles au premier degré et du
président de la République, selon les termes de la loi, avait fait
valoir la délégation syndicale. Ainsi, elle dénonçait dans ce mémo,
l’ingérence pure et simple des autorités judiciaires dans le domaine de
l’Exécutif et la violation du principe constitutionnel de la séparation
des pouvoirs. La délégation syndicale rappelait aussi que le grief
principal retenu à l’endroit de l’ADG et de l’ADT est la signature d’un
contrat de mandat spécial entre la firme italienne Frabemar et
l’Ogefrem en date du 22 avril 2008. Le personnel de cette entreprise se
disait indigné de cette arrestation dans la mesure où la conclusion de
ce contrat a suivi la procédure légale en la matière et a obtenu l’aval
du Conseil d’Administration à l’issue de ses réunions du 17 mars et du
30 avril 2008, ainsi que des autorités de tutelle. Plusieurs
représentations syndicales provinciales avaient joint leurs voix à
celle de Kinshasa pour soutenir Emile Ngoy, notamment au Bas Congo, au
Sud Kivu et au Katanga.
Source / Okapi