MLC, Makila dans la peau d’Inspecteur Général du parti
Trop de confits au sein du directoire national politique du
MLC- mouvement de libération du Congo. En plus de l’épopée José Makila,
désavoué par les siens à Mbandaka, et du quasi retournement des députés
MLC à l’Assemblée provinciale de Kinshasa en principe largement acquise
au parti de Bemba, une autre querelle voit jour. Celui qui oppose Adam
Bombole, le président de l’interfédérale de la Ville de Kinshasa au
secrétariat national du parti, relatif à gestion des fédérations et
inter fédérations.
Depuis la restructuration
du MLC, sanctionnée par de nouvelles mises en place, toutes les inter
fédérations du parti ont été muées en fédérations confiées à la gestion
de Constant Ndomb Nda Ombel, secrétaire général adjoint en charge de la
coordination des fédérations. Des sources au MLC renseignent que la
ville de Kinshasa devait bénéficier d’une exception à la règle émise
puisque ses quatre fédérations, Tshangu, Funa, Lukunga et Mont Amba,
n’ont pas été dissoutes comme à l’intérieur du pays. C’est la thèse
soutenue par Adam Bombole qui estime que Kinshasa n’est pas concerné
par la nouvelle mise en place au sein des fédérations du MLC. D’où le
confit avec le Secrétariat Général du parti. C’est dans ce climat
malsain que l’inspecteur général du parti de Jean Pierre Bemba, José
Makila Sumanda, veut entamer une série de visites de travail dans
toutes les fédérations. Objet de ce tour de propriétés, se rendre
compte du travail abattu par des cadres bembistes à l’horizon des
échéances 2011. La première étape, c’est la ville de Kinshasa. Makila
lui-même l’a annoncé le samedi 17 octobre devant le Parlement des
jeunes du MLC sur avenue de l’Enseignement dans la commune de Kasa
Vubu. Révélant par la même occasion qu’il ne tolère pas la politique du
«ôtes toi de là que je m’y mette», pratiquée au MLC pour le
contrôle de la province de l’Equateur. Alors qu’il ne reste que trois
semaines pour l’élection d’un nouveau gouverneur dans cette province,
José Makila déverse publiquement sa colère. «Je n’apporterai aucun
soutien à un candidat qui a comploté pour que je sois poignardé dans le
dos. En tout cas pour l’élection du gouverneur à Mbandaka, que le
meilleur gagne», a-t-il déclaré devant des militantes et des militants MLC, venus assister à son interpellation par la jeunessedu parti.
L’ex gouverneur de l’Equateur a par ailleurs pris l’engagement de reprendre la lutte politique. «Aujourd’hui,
je prends l’engagement ferme devant votre assemblée de remplir sans
désemparer et sans atermoiement mes fonctions et charges politiques
d’inspecteur général du parti. Je prends l’engagement de renouveler la
lutte politique sur terrain. D’être toujours attentif et permanent aux
problèmes de la base. A ses revendications, à ses conseils constructifs
et surtout à observer la discipline tracée par le parti», a
indiqué l’inspecteur du MLC. Makila a en outre expliqué ses fonctions
d’inspecteur. Pour lui, c’est une fonction qui lui permet de demander
des comptes aux cadres et non aux membres. C’est dans cette optique
qu’il est dans l’impossibilité de demander des comptes aux des députés
nationaux et provinciaux du parti qui s’écartent de la ligne du parti
puisque leur mandat est protégé par la constitution. «C’est à vous militants de savoir sanctionner aux prochaines échéances», a conseillé Makila. Et d’ajouter que, «en
ma qualité d’inspecteur général du MLC, j’aurai à inspecter et à
contrôler toutes les activités politiques des fédérations et des inter
fédérations pour imprimer ou injecter du sang nouveau dans les veines
des structures de base. A redonner de l’espoir aux militantes et
militants qui croyaient à la léthargie ou à l’immobilisme du parti et
surtout à réchauffer l’amour et l’esprit du sacrifice qui commençaient
à faire défaut dans le chef des quelques uns d’entre vous», a promis José Makila Sumanda.
Quand à sa démission du MLC pour créer son propre parti politique, il
soutient qu’il s’agit de rumeurs fantaisistes, tout en affirmant qu’il
n’acceptera pas de compromettre sa carrière politique si le MLC ne
s’extrayait pas de la boue de l’immobilisme. «Je
vous avoue qu’il n’est pas question de quitter et personne ne peut me
faire quitter le MLC, le parti pour lequel je me suis beaucoup investi
au risque et au péril de ma vie et de celle de ma famille. Il n’en est
pas question, je ne peux pas créer un parti politique. Je vous dis
honnêtement que si je suis venu dans le MLC ce n’est parce que c’est un
parti politique. Je suis venu dans ce parti politique, je ne
connaissais même pas le projet de société du MLC. J’ai suivi Jean
Pierre Bemba qui est mon cousin propre. C’est d’abord une histoire de
famille et le reste, la politique, vient après. Etant donné que Jean
Pierre Bemba est en dif-fculté, je ne peux pas le lâcher. Je lui ai
promis à la Haye que je l’attendais jusqu’à ce qu’il sorte de sa prison», a affirmé Makila. Par rapport au pardon qu’il demande aux membres du comité directoire du parti, Makila précise. «Pendant
toute la période que j’ai passé devant le ministère public, je n’avais
reçu aucun soutien moral et politique, moins encore la compassion de
mes collègues du directoire national durant les neuf mois de cette
affaire qui m’opposait au ministère public sauf, notre président
national, le sénateur Jean Pierre Bemba Gombo, le seul qui m’avait
apporté son soutien moral et son réconfort. C’est la raison pour
laquelle, j’avais exigé des membres du directoire national un pardon
sincère et honnête», a expliqué l’ex gouv’.
C’est avec un message de réconfort que José Makila a mis fn à son
intervention devant l’école d’apprentissage des pratiques
parlementaires et de la démocratie des jeunes MLC. «Je
lance un message vibrant à tous les militants MLC de se réveiller et je
veux utiliser la garantie constitutionnelle pour y arriver. Nous allons
nous dresser comme un seul homme pour dire au pouvoir de respecter ce
qu’il nous a donné comme promesse électorale», a conclu l’inspecteur général du MLC.
source : Congo News