Gécamines, 18 cadres frappés
Richard Kabembe, Secrétaire Général de la Générale des Carrières et des
Mines (Gécamines) ne badine pas. Avec le concours de l’Administrateur-
Délégué Général intérimaire, M. Mukasa, il vient de suspendre, depuis
le 26 octobre dernier, un réseau de hauts cadres, 18 au total, parmi
lesquels les directeurs et chefs des services. Ils sont à la base d’un
criant manque à gagner évalué à des millions de dollars américains. De
l’audit initié pour déterminer le degré de responsabilité, ils sont
accusés de mauvaise gestion et affectation des fonds destinés à l’achat
des minerais. Le fait est connu à partir de la présentation du bilan,
exercice 2008, de cette entreprise publique. Il reste que l’enquête se
poursuit pour démanteler d’autres groupes en application de la
tolérance zéro prônée par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila.
Il est toujours difficile de comprendre le comportement de certains
responsables dans les entreprises publiques. A la Générale des
Carrières et des Mines (Gécamines) le désarroi était très grand à
l’occasion du dépôt du bilan, exercice 2008. La Haute Direction a
constaté avec regret que l’entreprise a réalisé un manque à gagner
criant suite aux fausses déclarations de tonnage de minerais, œuvre de
certains hauts cadres de l’entreprise ; parmi lesquels des directeurs
et autres chefs de services. Richard Kabembe, Secrétaire Général de
cette entreprise a indiqué que l’audit initié a conduit, depuis le 26
octobre dernier, à frapper de suspension 18 hauts cadres. Ils ne sont
pas seuls, a fait savoir l’Administrateur- Délégué Général intérimaire,
M. Mukasa, qui estime que l’enquête se poursuit. Quant à ceux qui
seront pris dans le piège, ils subiront probablement le même sort que
le premier groupe, a-t-il souligné.
Des mesures administratives
D’après les indications obtenues, la suspension qui a frappé les 18
hauts cadres n’est qu’une mesure administrative. Il faudra d’abord
attendre l’aboutissement de l’enquête pour se rassurer de l’implication
d’autres agents dans ce dossier. Il n’est pas donc exclu que les
incriminés, si jamais les faits se confirme, soient traduits devant les
instances judiciaires pour subir la rigueur de la loi. Il ne peut en
être autrement. En effet, si l’objectif poursuivi dans la procédure de
mutations des entreprises est celui de les amener à être performantes,
productives et compétitives, il reste inconcevable que de tels actes
soient impunis.
C’est pareil ailleurs
C’est ici le lieu de tirer la sonnette d’alarme pour que les agents,
non seulement de la Gécamines, mais aussi d’autres entreprises puissent
se débarrasser des comportements de nature à freiner l’élan novateur
des entreprises publiques. Attendons voir ce que va révéler les
résultats de l’audit pour que les noms des uns et des autres soient
portés à la connaissance de l’opinion.
La Pros
Fracture de l’opposition !
S’il est de gens qui doivent se sentir choquer par la tournure que
prend la vie politique de l’opposition en République Démocratique du
Congo, c’est bien Jean-Pierre Bemba Gombo du fond de sa cellule au
centre pénitentiaire de La Haye, au Pays-Bas. Lui, qui avait prôné une
opposition forte et républicaine, Bemba pouvait, peut être, avoir des
ressources pour conduire l’Union pour la Nation (UN), une plate forme
créée pour soutenir sa candidature au second tour de la présidentielle
de 2006. Malheureusement, à la veille de sa débâcle, JP Bemba, libre,
avait déjà enregistré les fissures au sein de l’opposition. Les
frustrations sont nées lors de l’élection des Gouverneurs, notamment
pour la ville de Kinshasa lorsque Adam Bombole, haut cadre du Mouvement
de Libération du Congo, MLC, tombait devant André Kimbuta Yango au
terme d’une élection où la majorité des Députés provinciaux votants
étaient du MLC. Loin de s‘arrêter, la descente aux enfers s’est
poursuivie dans d’autres provinces. Le Bas-Congo, les deux Kasaï, le
Bandundu et voilà que l’Equateur, véritable bastion du Parti de Bemba a
défénestré un de ses membres, en la personne de José Makila. La
bataille qui s’annonce ardue, c’est la succession à la tête de cette
province selon le calendrier publié par la Commission électorale
indépendante. Que de tirer les leçons du passé, le MLC se lance, une
nouvelle fois, dans la course en ordre dispersé. Si le Parti a désigné
officiellement Jean-Lucien Busa comme candidat unique, l’indiscipline
au sein de cette formation politique a conduit d’autres candidats à
agir en électron libre. L’on cite dans la foulée des personnalités
comme Bolenge, Baende…, qui ne sont pas moindres pour cette formation
politique. Pour les analystes sérieux, le Mouvement de Libération du
Congo connaît une fracture. Celle-ci s’observe même dans d’autres
coalitions et elle est manifeste. L’Ordre des Démocrates Républicains a
livré au grand jour le malaise qui couvait déjà entre ses membres. A
l’occasion de la motion de défiance de Clément Kanku contre Adolphe
Muzito, C’est le Député National Roger Lumbala qui a marqué son pas en
soutenant la motion incidentielle de l’Honorable Puis Mwabilu. Depuis,
les carottes sont cuites et plus rien ne peut empêcher la scission pour
les enjeux futurs. Chez les Chrétiens Démocrates de Kiakwama, rien
n’est en rose. Pour enfoncer les clous, c’est la question du Porte
parole de l’opposition qui tenaille les membres. Le poste semble être
juteux au point qu’il fait l’objet de convoitise. Et plus personne ne
veut louper cette occasion à part Jean-Claude Nvuemba qui juge de non
sens et d’inopportune la course à ce fauteuil. Eu égard à ce qui
précède, la fracture de l’opposition est désormais avérée. A moins que
les uns et les autres se ressaisissent. Ce qui n’est pas évident.
Source : la Prosperité/kinshasa