Bemba coincé, le MLC se désintègre
Le parti bembiste se lézarde sérieusement, à l’absence de son
incarcéré et de son SG paniqué par les menaces de Joris Nkombe non
connu des structures du mouvement, le Collège des fondateurs s’apprête,
lui, à frapper Bolenge, Bongongo et Mokako, jugés indisciplinés et
rebelles
C’est
presque la débandade au Mouvement de libération du Congo. Il y a comme
des signes évidents de fissure. Déjà décapité de par l’incarcération
prolongée de son leader Jean-Pierre Bemba, sur qui pèsent la menace de
confiscation des biens, le parti est contraint d’évoluer momentanément
sans son commandant second, le secrétaire général François Muamba
Tshishimbi. Le SG s’est envolé le week-end dernier pour Paris,
quasiment affolé par les menaces proférées contre lui par des personnes
se passant pour des ex-militaires MLC. Le Collège des Fondateurs réuni
mardi 3 novembre 2009 sous la direction du SG ai Constant N’dom Nda
Ombel a rangé ces menaces dans le cadre d’une campagne de
déstabilisation du parti après avoir levé l’option d’entendre en
Commission ad hoc, avant l’inévitable sanction, 3 hauts cadres
bembistes. A commencer par leur propre collègue Gabriel Bolenge, le
secrétaire national Michel Bongongo et le député provincial Vincent
Mokako -tous alignés dans la course au poste de gouverneur de
l’Equateur sous le label indépendant, contre Jean-Lucien Busa désigné
par le parti . Coup de théâtre. Muamba et Fidèle Babala, l’ancien
dircab de Bemba, sont, à leur tour, accusés de fomenter un coup contre
le MLC par un groupe des cadres du MLC. Alors que Bolenge est assuré du
soutien du Club de soutien à Jean-Pierre Bemba, nul ne sait si
Bongongo qui prépare une sortie un de ces quatre matins, fait partie de
cette nouvelle fronde. Mécontents d’avoir été délaissés au profit de
Busa, ces cadres risquent d’entrer en froid. Et d’allonger la liste des
froissés où figurent Delly Sessanga, José Makila ou Marie-Louise Ekpoli.
Le Mouvement de libération du Congo -MLC-, parti cher au chairman,
Jean-Pierre Bemba, incarcéré depuis plus d’une année à La Haye par la
Cour pénale internationale -CPI- tangue. Il est confronté à moult
problèmes qui risquent de ternir gravement son image de marque. Au
moment où ça se corse pour son leader Jean-Pierre Bemba dont les biens
sont désormais menacés par la CPI, le SG François Muamba vit dans la
panique depuis la diffusion sur Internet de deux SMS signés par un
certain colonel Joris Nkombe, mais dont l’identité reste encore à
confirmer. Sans ses principaux ténors, le Collège des Fondateurs du
parti s’est tout de même réuni le 3 novembre, sous la férule de N’dom
Nda Ombel, qui fait office de SG ai et a pris position sur les
situations de l’heure au MLC. Un des trois points retenus et traités,
notamment l’examen des cas Gabriel Bolenge, Michel Bongongo et Vincent
Mokako, risque de mettre le feu et d’accentuer les fissures déjà
perceptibles. «En
ce qui concerne les 3 hauts cadres précités dont les comportements
frisent l’indiscipline et l’insubordination, le Collège des Fondateurs,
tout en réitérant son appel à la cohésion et à l’unité du parti, a
décidé d’instituer une Commission ad hoc afin de statuer dans les
meilleurs délais sur ces cas», a fait savoir N’dom. Le non dit
c’est que le MLC va prendre des mesures qui s’imposent. Un curieux n’a
pas hésité d’envisager la radiation. La nouvelle discipline au sein du
parti ne veut pas ménager les rebelles. Bolenge, Bongongo et Mokako ont
décidé concourir contre Jean-Lucien Busa, le candidat officiel du
parti. La sanction risque d’être pire pour Mokako qui fait, lui, partie
du ticket Baende, ex-second de José Makila soupçonné d’accointance avec
l’AMP et radié pour la même raison. Cette curiosité a suffi pour
embraser la case. Elle a laissé échapper un bruit qui met en cause
Muamba et Fidèle Babala Wandu, accusés, à leur tour, de fomenter une
fragilisation du MLC. La confusion s’est installée du fait de la
mauvaise gestion des candidatures et des ambitions. Et pour couronner
cet état de confusion, les querelles nées des défaites lors des
élections des gouverneurs à Kinshasa, Bas-Congo et dans les 2 Kasaï ont
de nouveau rebondi.
Germes de désintégration
Cette fois-ci, la goutte qui aurait débordé le vase s’appelle la
désignation de Jean-Lucien Busa comme candidat du MLC à l’élection du
gouverneur de l’Equateur, programmée pour le 13 novembre prochain.
Même si des primaires ont été organisés au sein du parti, certains
candidats ont continué à réclamer une désignation par consensus. Busa
ne faisant pas l’unanimité. Dans les milieux des députés provinciaux
MLC, l’on se demande sur le rôle que l’élu de Budjala a joué dans
l’éviction de José Makila. Budjala est lié à l’affaire du détournement
de l’argent destiné à la paie des enseignants, et au sujet duquel
Makila a été mis en cause et à la base de sa brouille avec l’Assemblée
nationale et l’Assemblée provinciale. Pourtant, un cadre du MLC qui a
requis l’anonymat, a laissé entendre que les députés provinciaux de
l’Equateur et la population ont exigé un candidat responsable et assis.
«Fort malheureusement, ils ont le regret de constater qu’on leur a quasiment imposé un piètre candidat», affirme-t-il avant de poursuivre: «l’on
est en droit de se demander si l’actuelle hiérarchie du parti n’est pas
en train de jouer le jeu de l’adversaire pour faire le lit de
Jean-Claude Baende que le MLC avait pourtant radié». De là à
soutenir la thèse de l’existence d’un Plan de déstabilisation du MLC,
il n’y a qu’un pas. Derrière ce plan, ce cadre bembiste voit la main de
Muamba, aidé par Fidèle Babala. «Même s’ils font passer la
désignation de Busa pour un choix personnel de Bemba, ces deux
camarades du parti ont préféré leur pion», soutient-il. Ce bonze
du parti bembiste ne pardonne pas à Muamba de n’avoir pas empêché la
Fédération du MLC/Equateur d’intenter un procès contre les membres du
parti qui prendront part à la course à l’élection du 13 novembre sous
le label indépendants. Il considère ce procès dans lequel la Fédération
a été déboutée pour défaut de qualité comme non seulement une des
preuves de la pratique des coups bas et délations, mais une
illustration de la trahison et de la désorganisation qui règnent au
sein du MLC. Contrairement à ce cadre bembiste originel anoynyme,
Jean-Baptiste Bomanza, le conseiller politique de Jean-Pierre Bemba
transfuge de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi est plus tranchant. Faisant
une sortie au cœur même d’un des symboles de la famille Bemba, au siège
de la télévision CCTV, une propriété du chairman, qui jouxte le QG du
MLC, Bomanza en a rajouté à la confusion en soutenant la candidature de
Bolenge. Terrible discordance.
Parlant au nom du Club
de soutien à Jean-Pierre Bemba, l’ex-Tshisekediste a chargé le staff
dirigeant du MLC, l’accusant de complice du pouvoir de Kinshasa dans sa stratégie de laisser pourrir la situation à l’Equateur!
Reste à savoir en vertu de quoi Bomanza a le pouvoir de désigner des
candidats MLC, lui qui, officiellement, ne fait pas membre de ce parti.
Ce qui est sûr c’est que si la punition de Mokako est compréhensible,
une éventuelle sanction à l’endroit de Bolenge et Bongongo risque
d’allonger inutilement la liste des cadres en froid avec la direction
du MLC en ce qu’elle porte les germes de désintégration. Makila attend
toujours le pardon exigé avant de revenir aux bons sentiments quand
Delly Sessanga est plus préoccupé à tisser la toile de sa propre
structure apparentée à une ONG. Jadis appréciée par la base du parti,
Marie-Louise Ekpoli a, elle aussi, pris ses distances. Elle est membre
effectif du groupe parlementaire Chrétiens démocrates -CD- de Gilbert
Kiakwama kia Kiziki. La sortie publique de Bongongo ce mercredi 4
novembre après un bref séjour en Afrique du Sud pourrait être riche en
renseignements. Lire communiqué de presse en page 3.
Tino MABADA
Communiqué de presse
Le Collège des Fondateurs du Mouvement de libération du Congo, s’est
réuni en session extraordinaire ce mardi 03 novembre 2009, au siège
national du parti.
Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir:
La situation du Président national;
Examen des cas des Cadres du parti suivants:
-Monsieur Gabriel Bolenge, membre du Collège des Fondateurs et candidat indépendant au poste du gouverneur de l’Equateur;
-Honorable Michel Bongongo, secrétaire national et candidat indépendant au poste du gouverneur de l’Equateur;
-Honorable Vincent Mokako, député provincial du MLC et colistier vice-gouverneur sur une liste adverse au MLC.
Menaces contre le Secrétaire général du MLC, l’Honorable François Muamba.
S’agissant de la situation du Président national, le Collège des
Fondateurs a été informé de l’évolution du dossier judiciaire à la CPI,
et note avec regret la campagne suspecte de désinformation et de
manipulation médiatique sur l’évolution de la procédure orchestrée par
le Représentant du Bureau CPI/RDC.
En ce qui concerne les 3 Hauts cadres précités dont les comportements
frisent l’indiscipline et l’insubordination, le Collège des Fondateurs,
tout en réitérant son appel à la cohésion et à l’unité du parti, a
décidé d’instituer une Commission ad hoc afin de statuer dans les meilleurs délais sur ces cas.
Pour ce qui est des menaces proférées contre le secrétaire général du
MLC, par des personnes obscures, se réclamant agir au nom de certaines
structures non connues par les instances dirigeantes du parti, le
Collège des Fondateurs dénonce toutes ces manipulations qui répondent à
des stratégies préétablies de déstabilisation du MLC voulues par des
acteurs politiques bien identifiés. Le Collège des Fondateurs témoigne
toute sa solidarité au Secrétaire général et lui renouvelle toute sa
confiance. Il lance un appel aux militants et sympathisants du MLC de
ne pas tomber dans le piège de la manipulation afin de préserver le
caractère nationaliste, républicain et démocratique de notre combat
politique.
Avec Dieu, nous vaincrons
Fait à Kinshasa, le 03 novembre 2009
N’DOM NDA OMBEL Constant
Secrétaire général ai