CNDP : Désiré Kamanzi démissionne
Successeur du général déchu, Laurent Nkunda, à la tête du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), ex-mouvement politico militaire mué en parti politique, Désiré Kamanzi vient de démissionner. Il justifie sa décision par la lenteur, d’après lui, dans la mise en œuvre des accords de paix signés avec le gouvernement depuis plusieurs mois
C’est
au mois de janvier 2009 que Désiré Kamanzi avait succédé au général
déchu Laurent Nkunda à la tête du mouvement. Il se dit aujourd'hui
frustré. Ce qui l’a poussé à la démission à la tête du CNDP. Il
explique : « Les raisons fondamentales sont, notamment, la
lenteur dans la mise en œuvre des accords que nous avons signés avec le
gouvernement depuis janvier, bientôt 11 mois. Après avoir signé les
accords, nous avons demandé qu’il y ait tenue régulière du comité
national de suivi, mais en vain. On s’est réuni une fois seulement à
Kinshasa, deux fois à Goma, à la demande de la facilitation
internationale. Personnellement j’ai réalisé que ça devenait une grande
frustration de ma part. »
Un membre du comité de suivi des
accords de paix de Goma, ayant requis l’anonymat, a déploré cette
situation et dénoncé la négligence du gouvernement à mettre en jeu des
moyens nécessaires pour la mise en application de ces accords.
L'évaluation de Kinshasa
Pour
rappel, les accords de Goma signés le 23 mars dernier prévoyaient,
entre autres, la fin des hostilités, la transformation des ex-groupes
armés, le CNDP notamment, en partis politiques, ainsi que l’intégration
de leurs cadres dans la vie politique nationale. Lors de la première
rencontre d'évaluation à Kinshasa, en mai 2009, avec le gouvernement,
le CNDP avait déjà insisté sur la nécessité du respect par les
autorités gouvernementales des engagements pris dans les accords, et
cela, dans leur intégralité. « Le CNDP est composé des Congolais.
Ils ont, autant que les autres Congolais, droit à participer à la vie
politique nationale. Et le gouvernement avait pris cet engagement. On
espère qu’il va s’acquitter de son devoir », avait expliqué alors le porte-parole de l’ex-rébellion, Jean Baptiste Rudasinkwa Gasominari.
De
son côté, le ministre de la Coopération internationale et régionale,
Raymond Tshibanda qui dirigeait la délégation gouvernementale, souligna
à la même occasion la nécessité du respect par tous les signataires des
accords de Goma de leur serment devant le peuple congolais. En dehors
de cet appel du ministre Tshibanda, il n’y eut aucune position formelle
du gouvernement, ni pendant ni après les travaux d’évaluation de
Kinshasa. Néanmoins, le CNDP obtint au cours de cette rencontre
l’engagement formel de la partie gouvernementale de libérer ses hommes
faits prisonniers. Promesse qui avait été respectée et concrétisée au
mois de septembre dernier avec la libération de 120 militaires
bénéficiaires de la loi d’amnistie promulguée justement dans le cadre
des accords de Goma.
source : Okapi/Kinshasa