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VIGILANCE RDC
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17 novembre 2009

Baende a détourné, le Sénat le confirme

Dans le dossier de détournement des ressources allouées par le gouvernement central à l’Equateur, la chambre haute du Parlement a établi la responsabilité de l’actuel gouv’ après avoir été édifiée par la Cour des comptes, l’Inspection générale des Finances ainsi que par certains témoins ayant brandi des preuves irréfutables

Tout un bataillon de sénateurs avec à sa tête l’ancien Premier ministre Vincent de Paul Lunda Bululu a produit un travail qui restera historique: le rapport d’une récente mission d’enquête de la chambre haute du Parlement RD-congolais destinée à établir la traçabilité des fonds alloués par le gouvernement central à la province de l’Equateur, établir la responsabilité des uns et des autres dans l’utilisation des fonds concernés et dans le dysfonctionnement des institutions provinciales. Ce n’est donc pas AfricaNews qui le confirme. Mais le Sénat. Jean-Claude Baende Etafe, l’ancien gouverneur ai de la province de l’Equateur, élu gouverneur à la faveur de l’élection du 13 novembre 2009, farouchement opposé à la mission, est dans des sales draps. Il a bel et bien détourné des ressources allouées à la province par le gouvernement central, confirment les sénateurs membres de la mission. Le rapport qui cloue Baende dont des larges extraits sont publiés en exclusivité par AfricaNews avant même son examen et adoption par la plénière du Sénat, alterne tableaux chiffrés et dépositions accablantes des responsables des instances financières attitrées, notamment le président de la Cour des comptes et l’Inspecteur général des Finances, outrés par la mauvaise gestion des ressources financières sous Baende. Dans son réseau, Baende avait une plaque tournante, Alexis Wenge, l’un de ses proches collaborateurs et des plus grands bénéficiaires, et son propre centre d’ordonnancement: le siège de SOFICOM/Mbandaka, où se déroulaient toutes les opérations noires, en dehors du circuit financier officiel de la province.

Le Sénat veillera au grain jusqu’à ce que Jean-Claude Baende réponde de sa mauvaise gestion en ce temps de Tolérance zéro, jure-t-on à la chambre haute du Parlement. Baende aura tenu la dragée haute à la Commission d’enquête descendue à Mbandaka, rien y’a fait. Il est rattrapé et devra, en toute logique, répondre de ses actes devant le PGR. Contre lui, la Commission Lunda formule un certain nombre des griefs qu’elle range d’ores et déjà dans la catégorie des faits pénalement répréhensibles. Il s’agit du détournement des fonds alloués aux Entités territoriales décentralisées -ETD- par le gouvernement central. Les fonds des rétrocessions destinés aux ETD ont été détournés du circuit de gestion financière normale pour être confiés à un groupe de députés provinciaux à des fins propagandistes, à l’insu de leurs collègues des mêmes circonscriptions, a témoigné à la Commission, le député Alain Ngwela, élu de Makanza. Le rapport accuse également Baende d’avoir détourné des reliquats des agents et fonctionnaires de l’Etat en l’occurrence les professionnels de la Santé, l’établissement des chèques au porteur du compte de développement provincial, lesquels chèques ont fait l’objet des opérations irrégulières. Le rapport confirme aussi que Baende a établi un chèque de 100.000 FC touché par un certain Mohamed Annan destiné à la SNEL/Mbandaka en plus du fait qu’il a détourné 900.000.000 FC des rétrocessions du mois de mars 2009 destinés au paiement de l’exécutif provincial.

      L’intraitable Lunda Bululu

Dans son réseau, Baende avait une plaque tournante, Alexis Wenge, l’un de ses proches collaborateurs et des plus grands bénéficiaires, et son propre centre d’ordonnancement: le siège de SOFICOM/Mbandaka, où se déroulaient toutes les opérations noires, en dehors du circuit financier de la province. Cet homme a été au centre des opérations de sortie de fonds des caisses de la BCC/Mbandaka et transférés à Kinshasa -voir fac-similés en page 5. Si les principaux expéditeurs sont Bobo et Efofo, Alexis Wenge vole la vedette à tous les destinataires. Il a été servi 13 fois sur un total de 41 transferts effectués entre les 21 janvier et 28 mai 2009. Sur un total de 437.057.544, 00 FC et 166.056, 00 USD illicitement envoyés à Kinshasa, Wenge a pu obtenir 303.005.544, 00 FC et 45.150, 00 USD. Perspicace, la Commission d’enquête a même entendu, dès son retour de Mbandaka, le directeur général de SOFICOM. Ce dernier a mis à sa disposition une bonne partie de photocopies indiquant des adresses et numéros de téléphones des bénéficiaires desdits transferts. Un chèque destiné à la SNEL/Mbandaka a même été acquitté par un expat, Mohamed Annan de SOFICOM auprès de qui des proches de Baende ont effectué tour à tour des transferts en faveur des tiers résidant à Kinshasa. Le rapport ne manque pas de signaler comment Baende a fait obstruction à l’enquête. Il note le refus de se soumettre à l’enquête dans le chef du gouv’ lui-même, des ministres Guy Inenge, en charge de l’Intérieur et de l’Ordre public, Joachim-Paulin Agbokuma Bita Nzale, en charge du Plan, Finances et Budget… sur ordre de Baende. Toujours sur instruction de ce dernier, des bureaux des services rattachés à la chaîne financière ont été fermés durant l’enquête tandis que le procureur près la Cour d’appel de Mbandaka n’a pas non plus daigné accorder son assistance à la Commission. Des cadres de la Cour des comptes et de l’Inspection générale des finances qui avaient également effectué des missions analogues à Mbandaka ont buté à la même hostilité. Entendus par les membres de la Commission, leurs plus hauts responsables ont eux aussi confirmé le détournement des fonds par Baende. Le rapport consacre des pages entières à leurs dépositions. Estimant que Baende devra être sanctionné, la Commission est tellement préoccupée que son rapport requiert des sanctions contre lui. Elle recommande au gouvernement d’exploiter et tirer les conséquences des résultats des rapports des contrôles menés par la Cour des comptes et l’Inspection générales des Finaces en ce qui concerne les finances publiques. Intraitable, Lunda Bululu entend repartir à Mbandaka. Pour lui, Baende devra être entendu. D’où son rapport suggère de tenir officiellement le chef de l’Etat informé de l’obstruction dont la Commission d’enquête du Sénat a été victime de la part de Baende.

Dans tous les cas, au Sénat on reste catégorique: «il faut tout faire pour que le cas Baende ne constitue pas un précédent». Ci-dessous, les extraits du rapport.

source : Africa News
                                            

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