Baende a détourné, le Sénat le confirme
Dans le dossier de détournement des ressources allouées par le
gouvernement central à l’Equateur, la chambre haute du Parlement a
établi la responsabilité de l’actuel gouv’ après avoir été édifiée par
la Cour des comptes, l’Inspection générale des Finances ainsi que par
certains témoins ayant brandi des preuves irréfutables
Tout un bataillon de sénateurs avec à sa tête l’ancien Premier ministre
Vincent de Paul Lunda Bululu a produit un travail qui restera
historique: le rapport d’une récente mission d’enquête de la chambre
haute du Parlement RD-congolais destinée à établir la traçabilité des
fonds alloués par le gouvernement central à la province de l’Equateur,
établir la responsabilité des uns et des autres dans l’utilisation des
fonds concernés et dans le dysfonctionnement des institutions
provinciales. Ce n’est donc pas AfricaNews qui le confirme. Mais le
Sénat. Jean-Claude Baende Etafe, l’ancien gouverneur ai de la province
de l’Equateur, élu gouverneur à la faveur de l’élection du 13 novembre
2009, farouchement opposé à la mission, est dans des sales draps. Il a
bel et bien détourné des ressources allouées à la province par le
gouvernement central, confirment les sénateurs membres de la mission.
Le rapport qui cloue Baende dont des larges extraits sont publiés en
exclusivité par AfricaNews avant même son examen et adoption par la
plénière du Sénat, alterne tableaux chiffrés et dépositions accablantes
des responsables des instances financières attitrées, notamment le
président de la Cour des comptes et l’Inspecteur général des Finances,
outrés par la mauvaise gestion des ressources financières sous Baende.
Dans son réseau, Baende avait une plaque tournante, Alexis Wenge, l’un
de ses proches collaborateurs et des plus grands bénéficiaires, et son
propre centre d’ordonnancement: le siège de SOFICOM/Mbandaka, où se
déroulaient toutes les opérations noires, en dehors du circuit
financier officiel de la province.
Le Sénat veillera au grain jusqu’à ce que Jean-Claude Baende réponde de
sa mauvaise gestion en ce temps de Tolérance zéro, jure-t-on à la
chambre haute du Parlement. Baende aura tenu la dragée haute à la
Commission d’enquête descendue à Mbandaka, rien y’a fait. Il est
rattrapé et devra, en toute logique, répondre de ses actes devant le
PGR. Contre lui, la Commission Lunda formule un certain nombre des
griefs qu’elle range d’ores et déjà dans la catégorie des faits
pénalement répréhensibles. Il s’agit du détournement des fonds alloués
aux Entités territoriales décentralisées -ETD- par le gouvernement
central. Les fonds des rétrocessions destinés aux ETD ont été détournés
du circuit de gestion financière normale pour être confiés à un groupe
de députés provinciaux à des fins propagandistes, à l’insu de leurs
collègues des mêmes circonscriptions, a témoigné à la Commission, le
député Alain Ngwela, élu de Makanza. Le rapport accuse également Baende
d’avoir détourné des reliquats des agents et fonctionnaires de l’Etat
en l’occurrence les professionnels de la Santé, l’établissement des
chèques au porteur du compte de développement provincial, lesquels
chèques ont fait l’objet des opérations irrégulières. Le rapport
confirme aussi que Baende a établi un chèque de 100.000 FC touché par
un certain Mohamed Annan destiné à la SNEL/Mbandaka en plus du fait
qu’il a détourné 900.000.000 FC des rétrocessions du mois de mars 2009
destinés au paiement de l’exécutif provincial.
L’intraitable Lunda Bululu
Dans son réseau, Baende avait une plaque tournante, Alexis Wenge, l’un
de ses proches collaborateurs et des plus grands bénéficiaires, et son
propre centre d’ordonnancement: le siège de SOFICOM/Mbandaka, où se
déroulaient toutes les opérations noires, en dehors du circuit
financier de la province. Cet homme a été au centre des opérations de
sortie de fonds des caisses de la BCC/Mbandaka et transférés à Kinshasa
-voir fac-similés en page 5. Si les principaux expéditeurs sont Bobo et
Efofo, Alexis Wenge vole la vedette à tous les destinataires. Il a été
servi 13 fois sur un total de 41 transferts effectués entre les 21
janvier et 28 mai 2009. Sur un total de 437.057.544, 00 FC et 166.056,
00 USD illicitement envoyés à Kinshasa, Wenge a pu obtenir 303.005.544,
00 FC et 45.150, 00 USD. Perspicace, la Commission d’enquête a même
entendu, dès son retour de Mbandaka, le directeur général de SOFICOM.
Ce dernier a mis à sa disposition une bonne partie de photocopies
indiquant des adresses et numéros de téléphones des bénéficiaires
desdits transferts. Un chèque destiné à la SNEL/Mbandaka a même été
acquitté par un expat, Mohamed Annan de SOFICOM auprès de qui des
proches de Baende ont effectué tour à tour des transferts en faveur des
tiers résidant à Kinshasa. Le rapport ne manque pas de signaler comment
Baende a fait obstruction à l’enquête. Il note le refus de se soumettre
à l’enquête dans le chef du gouv’ lui-même, des ministres Guy Inenge,
en charge de l’Intérieur et de l’Ordre public, Joachim-Paulin Agbokuma
Bita Nzale, en charge du Plan, Finances et Budget… sur ordre de Baende.
Toujours sur instruction de ce dernier, des bureaux des services
rattachés à la chaîne financière ont été fermés durant l’enquête tandis
que le procureur près la Cour d’appel de Mbandaka n’a pas non plus
daigné accorder son assistance à la Commission. Des cadres de la Cour
des comptes et de l’Inspection générale des finances qui avaient
également effectué des missions analogues à Mbandaka ont buté à la même
hostilité. Entendus par les membres de la Commission, leurs plus hauts
responsables ont eux aussi confirmé le détournement des fonds par
Baende. Le rapport consacre des pages entières à leurs dépositions.
Estimant que Baende devra être sanctionné, la Commission est tellement
préoccupée que son rapport requiert des sanctions contre lui. Elle
recommande au gouvernement d’exploiter et tirer les conséquences des
résultats des rapports des contrôles menés par la Cour des comptes et
l’Inspection générales des Finaces en ce qui concerne les finances
publiques. Intraitable, Lunda Bululu entend repartir à Mbandaka. Pour
lui, Baende devra être entendu. D’où son rapport suggère de tenir
officiellement le chef de l’Etat informé de l’obstruction dont la
Commission d’enquête du Sénat a été victime de la part de Baende.
Dans tous les cas, au Sénat on reste catégorique: «il faut tout faire
pour que le cas Baende ne constitue pas un précédent». Ci-dessous, les
extraits du rapport.
source : Africa News