Gouvernement : bientôt, le remaniement !
Le Club de Paris s'est effectivement réuni le mercredi
18 novembre dans la capitale française. Curieusement, alors que cette
institution devait prendre une décision définitive sur le problème de
l'allégement de la dette congolaise, en rapport avec les conclusions de
la dernière mission du Fmi tenue à Kinshasa du 27 octobre au 10 novembre
de cette année, elle s'est plutôt penchée sur la constitution d'une
commission chargée de rencontrer le président Joseph Kabila Kabange.
C'est à cette conclusion provisoire que les créanciers bilatéraux sont
arrivés.
Ces derniers, à en croire des sources bien renseignées,
doivent examiner le climat des affaires ainsi que la gestion des
finances publiques en RDC, jugés plutôt peu sécurisant. D'ailleurs, pour
cette année, la Nation congolaise a été classée avant-dernière dans le
hit de mauvais élèves des institutions financières mondiales. Pourtant,
le dossier congolais devait bénéficier d'une réponse sans équivoque au
cours de cette réunion. En effet, des amendements sur les contrats
chinois devaient assurer à la RDC le rééchelonnement de sa dette
publique, avant son examen par le Conseil d'Administration du FMI au
plus tôt avant le 4 décembre prochain. Mais, il semble que deux des
grosses pointures du Club de Paris, à savoir le Canada et les Etats-Unis
auraient exigé des éclaircissements sur les dossiers TKM et Tenke
Fungurume Mining. Dans lesquels ils sont directement partie prenante. Au
regard des garanties que la commission données lors de la réunion à
huis clos par le Club de Paris (en l'absence des officiels congolais qui
n'ont pas fait le déplacement dans la capitale française), il se
murmure que la rencontre avec le président Joseph Kabila pourrait
décider de la nouvelle politique par le image à donner au gouvernement.
En des termes plus clairs, un remaniement serait inévitable effectuer
dans les tout prochains jours. Déjà, sur place à Kinshasa, le député
Modeste Bahati Lukwebo vient de lancer un lourd pavé dans la mare de la
gestion des finances publiques. Dans la liste qu'il a rendue publique
et relayée par certains tabloïds locaux, certains ministres et non des
moindres sont pointés du doigt comme de véritables fossoyeurs de
l'économie nationale. Hasard du calendrier ou volonté réelle de Modeste
Bahati Lukwebo de mettre un frein aux agissements malheureux de certains
responsables de haut niveau qui ont érigé les antivaleurs (corruption,
concussion, détournement des deniers publics) en normes ? La question
mérite son pesant d'or, surtout quand on sait que le même Bahati fait
partie, il n'y a pas si longtemps, du Bureau de l'Assemblée Nationale
qui avait appuyé certains ministres qu'il met aujourd'hui au ban de la
société.
Si en définitive, rien n'est perdu pour la RDC, car le
Club de Paris a quand même obtenu de la quasi-totalité des créanciers
les assurances de financement (sic) le communiqué de la cellule de
communication du Premier Ministre), il n'en reste pas moins que
l'exigence d'une commission pour rencontrer le président Joseph Kabila
cache certaines exigences.
Dont notamment des garanties sérieuses sur la bonne
gouvernance, une gestion orthodoxe des finances publiques et surtout le
départ de certains membres du gouvernement indexés pour leurs
compromissions dans certains dossiers nébuleux. Au Club de Paris, on
laisse même entendre que des officiels congolais y seraient en odeur de
diabolisation. Une bonne occasion pour que le président Joseph
Kabila s'en débarrasse et s'acquiert ainsi les bonnes grâces du Club de
Paris, du FMI et de la Banque Mondiale pour non seulement l'allégement
de la dette, mais aussi pour un nouveau programme triennal (PEG II),
dans le cadre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et la
croissance du PIB. Et également pour l'accès à des financements
extérieurs additionnels.