Kabila met le turbo côté social
Paix et sécurité retrouvées, retour spectaculaire sur la scène
internationale, perspective
d’une nouvelle idylle avec le FMI et la BM, chantier
Infrastructures devenu réalité…
Place désormais au social. Déploiement en trombe dès
début 2010. Confdences d’Adolphe Muzito,
Premier ministre, chef du gouvernement de mission en
hausse dans les sondages
Joseph Kabila Kabange va faire du social son cheval de
bataille dès début
2010 en s’attaquant aux besoins sociaux de base.
Informations livrées aux responsables d’AfricaNews par le Premier
ministre, chef du gouvernement de mission, Adolphe Muzito. Exclusivité
donc. «Ça va bouger dans tout le pays», a-t-il confé. Des milliers de
vélos, des tonnes et des tonnes de ciment, d’importants lots de tôles
et bien d’autres produits de première nécessité seront directement
distribués aux chefs traditionnels qui vont exécuter des projets de
construction des dispensaires et des écoles. Dans l’entre-temps, une
cinquantaine des bacs pimpants neufs seront mis à la disposition des
provinces pour assurer la traversée des rivières et relier les routes
de desserte agricole avec les routes principales. D’impressionnantes
commandes ont été passées en Chine. Les premiers lots, contenus dans 6
bateaux citernes, sont en train d’être acheminés au pays. C’est la
grande offensive. Quand
2011 arrive à pas de géant, Kabila met le turbo côté
social, résolu de répondre à l’une des plus fortes, sinon la plus forte,
attente des RD-Congolais. Petit à petit, la RD-Congo se remet en
route, sur les rails. Déjà en 2009, sous l’impulsion du même Kabila et
la direction du gouvernement Muzito, qui a totalisé un an début
novembre, l’Etat avait entrepris de baliser la voie de sa renaissance.
«La campagne de 2011 se fera plus en travaux et réalisations palpables
qu’en verbe». Confdences d’Adolphe Muzito. Jamais le Premier ministre
de Kabila, qui s’apprête à animer dans les tout prochains jours sa
toute première conférence de presse depuis son avènement, ne s’était
montré aussi rassuré et rassurant. Il a dévoilé le nouveau leitmotiv du
Président Kabila après les défs nommés paix, sécurité et
reconstruction relevés avec brio, et les paris de l’atteinte de
l’Initiative PPTE et de la reprise avec le FMI en voie d’être gagnés. A
quelques mois de la campagne de 2011, Kabila lance la bataille du
social. Pour réussir ce challenge, le Président s’est une fois de plus
tourné vers la Chine. D’impressionnantes
commandes y ont été passées . Les premiers lots, contenus
dans 6 bateaux citernes, sont en train d’être acheminés au pays.
L’opération a coûté 1 milliard USD au gouvernement. D’aucuns seront
tentés de dire que c’est peu par rapport à l’immensité des besoins.
Mais c’est un signal fort que le gouvernement est déterminé de répondre
positivement à l’une des plus fortes, sinon la plus forte, attente des
RD-Congolais. La population attendait, attend de l’Etat qu’il s’occupe
davantage de l’amélioration de sa vie quotidienne. Kabila et Muzito se
mettent à la tâche. Le chantier social va s’animer après les premiers
tournants décisifs -paix, sécurité et infrastructures
spectaculairement négociés cette année. C’est le mois de
novembre 2009. Cela fait une année, jour pour jour, depuis qu’Adolphe
Muzito a pris les rennes du gouvernement. Une année non seulement de
lourdes épreuves résultant de la guerre qui faisait rage dans le Kivu
avec des milliers de déplacés, mais aussi de la crise fnancière
internationale qui ouvrait les portes de la récession même aux économies
les plus prospères du monde. Une année des réformes et de dures
labeurs pour arrêter la furie des seigneurs de guerre dans l’Est de la
RD-Congo, accélérer les cinq chantiers, sauver l’économie RD-congolaise
des effets néfastes de la crise fnancière internationale et
atteindre
le point d’achèvement de l’Initiative des pays pauvres
très endettés -IPPTE. Tout en mettant en place une diplomatie discrète
capable de charmer les partenaires de tous les horizons, le tandem
Kabila-Muzito a engrangé des succès en 2009. Ça aura donc été pour le
couple, une année de victoires et fabuleuses percées diplomatiques. Le
bilan de sa première année de gouvernance, Muzito l’avait tiré devant
la représentation nationale en octobre dernier à la faveur de la
présentation du projet du budget 2010. Dans son propos devant les
députés, Muzito a brisé le mystère qui couvait autour de l’exécution du
budget 2009. Et c’est en fonction de ce dernier qu’il fallait juger la
performance de son gouvernement.
Nommé puis investi dans un contexte marqué par l’insécurité et des
vagues liées à la crise fnancière et alimentaire internationale,
Muzito
devait sur recommandation du chef de l’Etat: mettre fn à
la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo afn de
restaurer l’autorité de l’Etat sur tout le territoire national;
stabiliser le cadre macroéconomique pour assurer la croissance
économique; accélérer la réalisation des cinq chantiers de la
République pour améliorer les conditions de vie des RD-Congolais.
Progrès notables
La fn de la guerre était donc la priorité des priorités. Muzito s’est
rendu, aussitôt investi, à Goma alors que la situation devenait confuse
dans ce chef-lieu du Nord-Kivu. Ce périple historique a permis au
Premier ministre de palper du doigt les réalités de terrain et de poser
les jalons de la paix dans cette partie trouble de la RD-Congo. Tout en
renforçant la stratégie militaire pour traquer les ennemis de la paix,
Muzito s’est révélé comme un fn diplomate mais discret. Sous
l’impulsion du chef de l’Etat, son gouvernement s’est déployé. Alexis
Thambwe Mwamba et Raymond Tshibanda Ntungamulongo, principaux
animateurs des départements des Affaires étrangères et de la
Coopération internationale, relayés par l’infatigable Lambert Mende
Omalanga de la Communication et des Médias, se sont révélés très
appliqués au travail. Résultat: la RD-Congo a réussi à convoler en
justes noces avec le Rwanda et l’Ouganda, pour traquer respectivement
les groupes armés étrangers actifs dans l’Est. Les opérations
conjointes menées avec les armées rwandaises et ougandaises en vue de
mettre hors d’état de nuire des combattants rebelles ougandais de
l’Armée de résistance du Seigneur -LRA-et des Forces démocratiques pour
la libération du Rwanda -FDLR- ont produit leurs effets. Elles ont
permis d’affaiblir le pouvoir de nuisance des groupes armés précités, à
l’arrestation de
Laurent Nkunda, le grand maillon du cycle de dernières
guerres ayant endeuillé le Kivu. Dans la foulée, plusieurs autres
groupes armés -CNDP, Maï-Maï-ont enterré la hache de la guerre pour se
muer en partis politiques. Consécutivement à cette fn des hostilités,
plusieurs barrières ont été levées sur les axes routiers, plusieurs
déplacés ont repris le chemin retour vers leurs milieux naturels et
l’activité économique a repris dans le Nord et le Sud-Kivu. Pour
cimenter les acquis de la paix chèrement acquise, le président Joseph
Kabila a lui-même rencontré son homologue rwandais qui s’est engagé de
ne plus tolérer que son pays serve de base arrière pour la
déstabilisation de la RD-Congo. Cette diplomatie agissante et agressive
a occasionné la visite à Kinshasa et à Goma de la secrétaire d’Etat
américaine Hillary Clinton -lire article en page 11. Elle a aussi
redonné à la RD-Congo de retrouver sa place sur la scène
internationale. Kinshasa a abrité tour à tour, en une seule année, les
sommets de la SADC et de la CEEAC. Pendant ce temps, le Premier
ministre, fort de la fn de la guerre, a initié une nouvelle stratégie
pour que l’autorité de l’Etat soit effective dans toutes les provinces.
Il est établi dans plusieurs rapports les plus crédibles que la
gestion et le contrôle des ressources minières demeurent l’onde de choc
de l’insécurité dans le Kivu voire dans certaines zones de la Province
Orientale.
Artisanaux,
industriels, multinationales, commerçants et parfois
militaires se bousculent dans les mines pour chercher de l’or, du
diamant, de la cassitérite, de la colombite ou encore d’autres métaux
précieux les plus convoités du siècle. Dans cette course effrénée pour
les minerais, les populations locales restent les plus vulnérables et
même la poudre à canons des intérêts déréglés. Au fnish, le scandale
géologique ou minier reconnu mondialement à la RD-Congo ne se refète pas
à travers son budget national ni les conditions de vie de ses
citoyens.
Pour remédier à ce paradoxe, Muzito a inscrit son gouvernement dans une
nouvelle dynamique. Celle
de gouverner sur terrain en associant les populations
dans la quête des solutions aux problèmes qui les assaillent. Il sufft
de rappeler ses descentes dans les grands centres hospitaliers de la
capitale et ses tournées dans le Kivu et le Kasaï Oriental pour s’en
rendre compte.
A la conquête des revenus miniers
A chacune de ses étapes, le Premier ministre accompagné d’une
importante délégation gouvernementale faisait l’état des lieux avec les
différents acteurs en présence, staff dirigeant et personnel,
opérateurs économiques et populations, les rappelant à l’ordre avant
d’échanger avec eux sur les voies et moyens de sortie du bourbier.
Conscient de la lourde mission d’accélérer les cinq chantiers de la
République et d’améliorer les conditions de vie de plus de 60 millions
des RD-Congolais dans un contexte marqué par la crise internationale,
le gouvernement Muzito s’est lancé dans la conquête des revenus miniers
afn de renfouer le trésor public.
Depuis une décennie, les recettes générées par les mines de l’Est du
pays n’ont fait que le plein des seigneurs de guerre alors que la
responsabilité de panser les plaies des hostilités et de garantir le
bien-être des populations locales, bénéfciaires naturels de ces
richesses, incombe au gouvernement central. C’est pourquoi le Premier
ministre a rappelé à l’ordre les opérateurs économiques, les régies
fnancières, les autorités locales, les militaires et les acteurs de la
société civile pour changer la donne et faire profter les revenus
miniers à toute la population et à la nation. Déjà la revisitation des
contrats miniers donne ses premiers résultats. Le gouvernement s’en est
tiré avec plus de 350 millions USD de pas de porte -voir page 16.
Grogne sociale apaisée
On le sait, le social apparaissait jusque-là
comme le talon d’Achille du gouvernement. On sait aussi
que les revendications sociales restent l’un des défs permanents de
tous les
gouvernements du monde même dans les pays plus
industrialises de la planète. Le gouvernement RD-congolais n’en était
pas épargné en 2009. Dans une interview accordée à AfricaNews reprise
en intégralité en page 9, Nzanga Mobutu, le vice-Premier ministre
chargé des Besoins sociaux de base, y trouve une explication: «Vous
conviendrez avec nous que dans toute société en marche et plus
particulièrement dans un pays post-confit comme la RD-Congo qui
recherche la relance de son économie et la reconstruction de ses
infrastructures de base, il est normal que, parallèlement à cette
dynamique économique, on assiste à des mouvements sociaux de la part
des forces vives de la nation». Le VPM fait également voir que ces
mouvements sociaux s’articulent
essentiellement autour des revendications salariales et
des droits acquis par certaines catégories sociales. Malgré
l’insuffsance des ressources budgétaires, Muzito s’est efforcé à
répondre aux attentes des fonctionnaires de l’Etat en maintenant la
régularité
de la paie, en uniformisant les salaires entre les agents
des villes et ceux des zones rurales et en mécanisant des milliers
d’autres agents ayant longtemps oeuvré dans le suspens. Le Premier
ministre a promis, devant les députés, de poursuivre la politique
d’uniformisation des salaires à la base, dans le but d’éliminer les
disparités entre zones salariales. Il a fait de son cabinet un cadre de
concertation sociale ouvert à tous les syndicalistes de différentes
catégories socioprofessionnelles. A la moindre grogne, Muzito n’a pas
tardé de prendre langue avec les délégués syndicaux pour dégager des
solutions concertées. Cette attitude a évité à son gouvernement les
débordements des mouvements de grève. Toutefois, il sied de constater
que les conditions de vie de la population RD-congolaise restent encore
médiocres et contrastent avec les immenses potentialités
du pays. Mais les jalons posés par le gouvernement sont
prometteurs et
porteurs d’espoir. Preuves: l’inventaire des projets en
cours de réalisation dans le domaine d’infrastructures
socioéconomiques. C’est notamment le cas des barrages de Katende et de
Kakobola budgétisés en 2010 à hauteur de 8 milliards de FC chacun. II
est clair que les effets d’entraînement de ces projets sur les
économies locales s’avèrent substantiels. Et c’est dans ce domaine
social que Kabila entend plus faire bouger les choses en 2010. Les
commandes passées en Chine seront mises à la disposition des chefferies
pour la construction des ponts, écoles, dispensaires et routes.
Les noces avec le FMI
Même si des dérapages ont empêché de booster le volet économique, la
RD-Congo a pu faire face à la crise. Le gouvernement a plus focalisé
son effort dans les négociations devant conduire à la reprise avec le
FMI. Et ce n’est plus qu’une question de jours. La RD-Congo va
fnalement rentrer en programme avec le Fonds après plusieurs années
d’attente. Ce retour voulu triomphal est sans doute le résultat du
travail de titan
réalisé par le gouvernement Muzito en remplissant presque
toutes les conditions requises à la conclusion d’un programme formel
avec le FMI. Fort de cette avancée, Muzito a proposé dans le budget
2010 un cadre macroéconomique réaliste au regard des évolutions
récentes de l’activité économique et des perspectives pour l’année 2010
qui indiquent une reprise timide de la demande mondiale.
A en croire le Premier ministre, «ce contexte international favorable
devrait permettre d’atteindre l’objectif de croissance de 5,5 % fxé en
2010. Selon les projections du FMI de juillet 2009, la croissance
économique
mondiale devrait s’établir à 2,5 % en 2010, soit 0,6 % de
plus que les prévisions d’avril 2009. Au niveau intérieur, la
croissance économique sera impulsée par la reprise de l’activité dans
les secteurs miniers, avec des effets d’entraînement sur le secteur
tertiaire, et d’autre part, à un affux des capitaux étrangers pour
fnancer les infrastructures de base». L’amélioration des moyens
d’intervention de la Banque centrale du Congo -BCC- sur le marché de
change grâce à un affux des capitaux notamment publics et surtout des
allocations d’environ 626 millions de dollars américains au titre
d’appui à la balance des paiements par le FMI devraient permettre
de maintenir la stabilité du franc congolais au cours de
l’année 2010
Par conséquent, les pressions infationnistes observées en 2009
devraient sensiblement s’atténuer avec un repli de l’infation à 15 % en
2010, correspondant au taux de change projeté. «Mais l’atteinte du
point d’achèvement, projetée
au courant du premier semestre 2010, reste le meilleur
gage de la stabilité macroéconomique», a
fait savoir à l’Assemblée nationale le Premier ministre.
A cet effet, il y a lieu d’indiquer que sa réalisation sera enclenchée
par la conclusion d’un programme formel avec le FMI, en novembre
prochain et par la réalisation de certains déclencheurs comme
l’amélioration de
la gestion des dépenses publiques, de la gouvernance et
de l’offre des services dans les secteurs prioritaires; l’adoption des
Stratégies sectorielles satisfaisantes et des Plans d’action de mise en
oeuvre pour les secteurs de la Santé, l’Education et le Développement
rural ainsi que l’amélioration de la gestion de la dette publique.
Vaste chantier
Outre la paix, l’accélération du chantier Infrastructures se classe au
nombre des acquis du gouvernement Muzito. Jamais la RD-Congo n’a été
un aussi vaste chantier qu’à ce jour. Plusieurs grands travaux sont en
cours d’exécution et il est diffcile de parcourir deux km à Kinshasa
sans voir des engins de génie civil en train de remuer la terre pour
construire des routes, des
hôpitaux ou réhabiliter des écoles. Cette lancée partie
de Kinshasa est relayée dans presque toutes les provinces qui ont
bénéfcié de janvier à juin 2009 d’un transfert des ressources de
l’ordre de 170 milliards FC dont 80 milliards FC pour la rémunération,
70 milliards FC pour le fonctionnement et 20 milliards FC pour
l’investissement. En plus le gouvernement central a mis à la disposition
de chaque province environ 23 à 60 tracteurs selon l’étendue en vue de
stimuler l’agriculture et accélérer les travaux de réhabilitation.
Le gouvernement, indique-t-on, dispose déjà d’un schéma d’ensemble
clair -lire encadré- en matière d’infrastructures routières. Le but
ultime de ce schéma est l’intégration nationale
et le désenclavement des zones géographiquement
défavorisées. Force est de constater qu’en une année, le gouvernement
Muzito a beaucoup avancé dans l’exécution de ces vastes chantiers qui
ne peuvent pas se réaliser en un seul exercice budgétaire, ni en deux,
ni même en trois. Muzito reconnaît et explique l’impatience de nos
populations face aux longs délais de réalisation des travaux, par le
fait que, après plusieurs années de désinvestissement, le pays était
jusqu’ici dépourvu de capacités d’intervention. «Il a fallu beaucoup de
temps pour mobiliser les ressources et reconstituer les brigades de
travaux publics. Dix de ces brigades dotées de matériels et
d’équipements nécessaires sont aujourd’hui opérationnelles et d’autres
sont en train d’être constituées», a-t-il souligné. La réalisation de
ces projets demeure une réponse effcace pour réduire l’exode rurale,
ouvrir les voies d’évacuation des produits agricoles vers les centres
urbains, stimuler la production agricole en augmentant les revenus des
paysans, relancer l’activité économique dans le monde rural, bref
réduire, éradiquer la misère des populations rurales. Pas étonnant que
le Premier ministre soit en hausse dans les sondages. Le travail déjà
abattu plaide en sa faveur.
source : Africa News