Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VIGILANCE RDC
Archives
25 novembre 2009

Il y eut un certain 24 novembre 1965 le deuxième coup d’Etat de Mobutu…, et après ?

Pour l’ex-République du Zaïre, vaste territoire que le destin a coincé entre neuf pays au cœur du continent africain, le 24 novembre a été trente-deux années durant une date-événement qui a connu la célébration avec un faste inouï la confiscation du pouvoir d’Etat par un homme, l’instauration d’une République de copains ayant fini par conduire ce pays à sa ruine. Qu’en reste-t-il aujourd’hui douze ans après, un triste passé à enterrer en en tirant la leçon de l’histoire ! mobutuLe dépeçage du continent africain par les puissances occidentales lors de la Conférence de Berlin en 1885 avait établi les règles de l’occupation coloniale en confiant à la Belgique via son monarque Léopold II un droit de propriété sur le Congo. De pays deviendra plus tard successivement Etat indépendant du Congo, Congo belge puis, au fil des ans et en alternance depuis cinquante ans, République démocratique du Congo d’abord, République du Zaïre par la suite et enfin République démocratique du Congo retrouvée de nouveau.

Ce bref détour à travers les vicissitudes de l’histoire nous apprend donc qu’en 1876, le roi des Belges, Léopold II, qui rêvait  d’un empire en Afrique créa l’Association internationale du Congo (AIC). Adopté en I883, ce nom a cédé la place, en 1884-1885 à l’Etat indépendant du Congo (EIC) que la Couronne royale belge finit de transformer en colonie belge.


Cours de l’histoire bifurqué en 1960 !


A cette époque lorsque souffle le vent des indépendances africaines, le colonisateur belge  débraye. On eut souhaité que cela se fasse sans atermoiement, certes mais sans précipitation non plus, nonobstant vociférations logomachiques et laisse le pays accéder à la souveraineté nationale et internationale : le Congo refermera ainsi la énième page d’une histoire qui plonge ses racines dans les ténébreuses périodes des méandres des époques ancestrales.


C’est une douloureuse parturition qui accouche le 30 juin 1960 de la Première République démocratique du Congo dont la classe politique est à cette époque composée pour la plupart de nationalistes et de patriotes de la première heure.


Le pays se trouve alors au rendez-vous de son histoire. Et cette histoire, ce sont ses propres fils qui doivent l’écrire. Cette Première République s’ouvre sous les auspices de la démocratie, puisque ses enfants élisent leurs représentants au Parlement. Mais cette parenthèse démocratique sera un feu de paille, Moins de trois mois après la mise en branle des institutions démocratiquement élues, Joseph Désiré Mobutu, colonel de son état a vite fait de prendre fait et cause pour le chef de l’Etat Joseph Kasavubu dans le conflit politique l’opposant à son Premier ministre Patrice Lumumba. Celui-ci sera alors écarté du pouvoir, arrêté et acheminé à Lubumbashi où il terminera ses jours.


Trois années plus tard, le même Mobutu, qui a pris goût au pouvoir déposera Joseph Kasavubu dans uns un coup d’Etat de palais concocté e perpétré par le Haut-commandement de l’armée un certain 24 novembre 1964 : il s’était ouvert alors ce jour-là une longue page d’histoire qui a duré trente-deux ans.


De République démocratique du Congo, le pays s’est mué en République du Zaïre : les libertés fondamentales ont été mises sous l’éteignoir, les partis politiques contraintes de ne faire qu’un dans un moule qui les a coulés en parti-Etat selon « la pensée et les enseignements du Guide de la Révolution », nous avons cité en le paraphrasant : Mobutu Sese Seko en personne.


Politiquement, la restriction des libertés fondamentales (d’association, d’expression et d’opinion) a été, avec la zaïrianisation sur le plan économique, les premières entames de la fantastique cavalcade qui, trois décennies durant,ont fait le lit de la criminalisation de l’économie nationale avec son principal corollaire sa dollarisation, de l’impunité qui a acquis des proportions telles qu’il s’en est effrayé. Mobutu s’est écrié un jour au cours d’un de ces meetings populaires dont il avait le secret : « Volez, mais de grâce n’exagérez pas » !


Dans cette République des copains, ce n’était qu’un prêche dans le désert. Comment pouvait-on ne plus confondre les biens de l’Etat avec les leurs propres dès lors que tout partait de l’entourage présidentiel et transitait par la Primature, le gouvernorat de la Banque centrale, les cabinets ministériels, les PDG des entreprises publiques : d’inextricables réseaux mafieux opérant souterrainement ont créé des satrapes puissants qui ont vécu au-dessus de leurs moyens, entretenant des kyrielles de foyers illégitimes à travers la cité.   


La vie n’a jamais été aussi belle et facile pour la caste des privilégiés du régime sous cette République-là, et, pendant ce temps, le pays se dégradait petit à petit, la population, qui ne trouvait dans ces fastes des gens du pouvoir que des miettes, a vécu dans l’attente des mannes célestes. Mais les Ecritures saintes n’en ont pas prévu de nouvelles. Oh ! si, puisque le régime moribond à partir des années 1990 a poussé la population à retrouver ses illusoires comptes dans les deux pillages qui se suivront, en 1990 et en 1993. Pour les dirigeants de ce pays de cocagne, que dire, sinon qu’ils ont poussé le cynisme à son paroxysme !

Tout le tissu économique national détruit, le peuple réduit au chômage : les portails de la misère ne se sont jamais ouverts aussi grands : c’est l’affolante poursuite d’une descente aux enfers qui n’en finit plus.


Des leçons à tirer du machiavélique feuilleton ouvert le 24 novembre 1965 ?


Le rétablissement de l’exercice démocratique est la première leçon que la classe politique devrait tirer, non sans reconnaître en toute honnêteté que si un certain Joseph Kabila Kabange ne s’était pas impliqué pour faciliter la réconciliation nationale à partir d’un salutaire dialogue intercongolais, il se serait envolée toute visibilité de refonte du pays.

La seconde leçon et non la moindre est qu’avec la fin de la Deuxième République est également enterrée le temps des coups d’Etats et celui des « hommes seuls ». Ceux qui risquent de s’aventurer sur ces sentiers se fourvoieront.


En effet, par ces temps de la restauration de la démocratie dans ce pays, il ne devrait plus venir à l’idée de toutes les personnes détenant une parcelle d’autorité, si minime fût-elle, de penser qu’à force de regarder son nombril, elles peuvent croire qu’elles se situent au centre de la planète Terre.


La leçon vaut son pesant d’or. Joseph Kabila en donne pleinement le tempo, lui qui laisse les institutions du pays jouer pleinement leur rôle sans interférence, et qui invite ses compatriotes à prendre en main le destin de leur pays.  On est bien loin de cette époque où toutes les directives devant assurer la marche du pays partaient de Mont-Ngaliema, « selon la pensée et les enseignements du Guide ». On en est bien loin ! Et nul de doit non plus penser, comme ceux de la cour à cette époque, que le Chef se complait dans ces distractions de bas étage qui retardent l’élan de la reconstruction nationale bien prise aujourd’hui, contre vents et marrées.


Il appartient par conséquent aux responsables de ces institutions de ne pas tomber dans les travers de leurs collègues de la Deuxième République. Mobutu est parti. Il ne faut pas que subsiste dans les mentalités publiques de tout un chacun nanti d’un mandat quelconque de croire qu’à lui tout seul, il est capable de tout et de résoudre seul les problèmes de la société congolaise en quête de son bien-être. C’est de la conjugaison des efforts bien canalisés que viendra désormais le salut.

Publicité
Commentaires
Z
Zanga Fenéant Mental, Inapte Spirituel, Handicapé Moral, est-ce que tu te souviens réellement de cette date ou pas ? ... Quelle est ta position ? nulle part répond Zanga, la question est à moi mais la réponse est à Zanga Mobutu alias Zoba Mobulu
VIGILANCE RDC
  • un lieu d'échange et de partage sur ce qui fait l'actualité en RDC. Nous souhaitons ainsi établir une passerelle entre les Congolais, les amis du Congo et tous ceux qui veulent oeuvrer pour influer sur la destination de la RDC.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité