Les policiers du bataillon Cobra qui ont repris la cité de Dongo des mains des jeunes gens Enyele il y a deux semaines actuellement manquent aussi bien de l'eau potable que des vivres et des médicaments pour ceux d'entre eux qui sont malades.

Des sources bien informées indiquent que le commandement des opérations du bataillon a signalé à la délégation mixte de la Monuc qui s'y est rendu que l'unité Cobra manque considérablement des moyens logistiques à même de leur permettre de poursuivre les opérations contre les Enyele.

Pourtant, les Forces armées de la République démocratique du Congo sont appelées à mener de plus en plus seules les opérations car la mission onusienne devra partir un jour. Par ailleurs la Monuc a décidé de fermer définitivement son poste d'observateurs militaires de Lisala à l'Equateur dès le 30 novembre prochain, donc dans moins d'une semaine.

Des sources onusiennes indiquent par ailleurs que les observateurs de la Monuc (Mission onusienne au Congo) ont commencé depuis mardi dernier à quitter Lisala à l'Equateur pour Kisangani, chef-lieu de la province Orientale.

Situation humanitaire préoccupante

Selon le bureau de Coordination des Affaires humanitaires des Nations unies, OCHA, la situation humanitaire demeure préoccupante dans le district du Sud-Ubangi en province de l'Equateur. Le bureau cite entre autre, les localités de Dongo, Buburu, Eperdement, Imese, Kungu Bozene et Tandala où la situation reste tendue après les assauts des jeunes gens Enyele.

OCHA affirme que 14 000 déplacés se sont réfugiés à Bakonzi dans des familles d'accueil. Dans l'entre-temps, des cadavres (provoqués par les violences entre les forces de l'ordre et les Enyele) traînent encore sur les routes de Dongo. La PNC (Police nationale congolaise) signale en avoir enterrés 47.

La tension se fait encore sentir au point que le village de Buburu a été attaqué samedi et le bureau du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a été pillé et le personnel évacué, écrit OCHA, sans préciser l'identité des auteurs de ces actes. Buburu, poursuit-il est vidé de sa population estimée à 9 000 habitants. La plupart d'entre eux se sont installés l'autre rives du Congo-Brazzaville voisin, dans les localités de Bonguende I et II et Boma.

OCHA dénombre à 38 329, le nombre de personnes enregistrées sur différents sites d'accueil de la République du Congo (Brazzaville) après avoir fuit les troubles à Dongo.

" Il y a un besoin urgent d'assainir le village de Dongo à cause de la présence des cadavres dans les rues et dans les maisons. Les conditions de vie des familles restent précaires dans la mesure où il existe un déficit en eau potable, en vivres, médicaments et abris ", constate OCHA.

Tout de même le HCR a pu construire des latrines supplémentaires et des aires de douche sur les sites désaffectés de Falco à Betu.

Selon OCHA, le Programme alimentaire mondial (PAM) planifie la distribution de l'aide alimentaire dans la deuxième semaine du mois de décembre prochain. Une mission du PAM est actuellement dans les localités voisines de Dongo pour évaluer les besoins humanitaires.

23 camions transportant 455 tonnes de vivres du PAM sont déjà à Betu. Une distribution d'urgence de 10 tonnes de riz et 1,5 tonnes de biscuits énergétiques a été faite le 22 novembre dernier à Eboko en République du Congo (Brazzaville) au profit de 187 familles.

Source : l'Observateur