Affaire Cohydro, Lumanu a surpris Kabila
L’affaire Jacques Yolo a pris une nouvelle tournure. Ce n’est plus
l’A-dg qui est mis en cause pour des faits de gestion mais plutôt les
auditeurs du CSP -Conseil supérieur du portefeuille- qui l’ont audité
pour la période de janvier 2008 à juillet 2009. Ces enquêteurs
s’expliquaient depuis devant le Parquet général pour avoir transmis le
rapport d’audit à la ministre du Portefueille sans l’accompagner du
procès-verbal exigé aux termes du débat contradictoire avec la ou les
personnes auditées.
Retournement également à la Présidence de la République où
un questionnement a été invoqué sur les compétences du directeur de
cabinet du Chef de l’Etat, Adolphe Lu-manu, quant aux instructions qu’il
a données, par écrit, au ministre de la Justice et à d’autres membres
du gou-vernement en rapport avec cette affaire. La rédaction de
“CONGONEWS” s’était fondée et sur ce rapport et sur la
lettre de Lumanu pour parler de l’ouverture des poursuites
judiciaires contre l’A-dg de la COHYDRO. Maintenant qu’il a été établi
qu’il y a eu manipulation au départ, nous ne pouvons que présenter des
excuses à nos lecteurs et nous soumettre à l’obligation de rétablir la
vérité. Disons simplement sorry !, notre bonne foi a été abusée. Le
rapport des auditeurs du CSP n’a rien de faux en soi.
Il est bel et bien authentique. Seulement ceux qui l’ont
con-fectionné n’ont pas daigné lui conférer l’opposabilité avec la
signature de Jacques Yolo Yeli. Pire, ils se sont même dérobés à chaque
fois qu’il a été question de signer le procès-verbal ensemble avec le
patron de la société pétrolière publique. Ce qui s’est passé réellement
est qu’un complot avait été ourdi contre Yolo avec des ramifca-tions
jusque dans le cabinet de Lumanu. La conspiration a été démontée, l’A-dg
de la COHYDRRO a été reçu en audience, le 24 novem-bre, par le Premier
ministre Adolphe Muzito. C’est sur place que Muzito découvre la lettre
de Lumanu au ministre de la Justice, Luzolo Bambi,
expédiée sans ampliation au Premier ministre. Curieux tout
de même ! Que le direc-teur de cabinet du Chef de l’Etat instruise
directement un ministre sans s’en référer au Chef du gouvernement. Non
seulement cela traduit l’intention de cacher quelque chose mais
également, c’est une usurpation manifeste de pouvoir opérée dans le dos
de Joseph Kabila. Ce qui édifera plus l’hôte de Yolo, ce sont les moyens
de défense que celui-ci lui présente dans un mémorandum intitulé
“Dé-nonciation calomnieuse sur des détournements fctifs des biens
publics à la COHYDRO” (Fac similé à la page 3).
Le document fait état d’une “cabale cotérique”. Cotérique
puisqu’elle n’implique que des Songye. A commencer par Adolphe Lumanu,
en passant par l’autre Songye, le président du CSP, Aristide Kasongo,
jusqu’à cet autre Songye, le Pca de la CO-HYDRO, Zéphyrin Tshibambe. Au
départ, il y a un autre Songye, le député ODR Martin Munkokole, qui a
été à la base de la saisine du ministre de la Justice sur la vente de
six citernes déclassées de la COHYDRO au Katanga. Les
mauvaises langues racontent que les quatre ont décidé de
jouer pour porter Tshibambe à la tête de la COHYDRO. Pour cela, tous les
moyens sont bons. Même circonvenir les auditeurs pour qu’ils prof-tent
de l’absence de Yolo du pays pour déposer un rapport alors que le
processus n’a pas encore abouti. Le Parquet général les a interrogés sur
cette “manipulation” en dé-but de semaine. Les trios au-diteurs ont nié
avoir transmis un rapport à une quelconque autorité. Il ne leur reste
plus qu’à retrouver l’A-dg Yolo pour la signature du procès-verbal. Les
auditeurs avaient présenté à Yolo une feuille d’observation d’une
quaran-taine de pages.
L’A-dg avait présenté ses réponses dans un document de 36
pages. Il y explique comment il a géré les fonds mis à sa disposition
pour la formation du personnel par Perenco-Lirex et Soco. A prendre en
compte ses chiffres, les 150.000 dollars débloqués n’ont servi à rien
d’autre qu’au recyclage du personnel. Il en présente tous les détails
dans un tableau et dans les annexes à ses réponses. Il se défend
également sur les 325.000
dollars affectés à l’achat des Jeeps Toyota Land-Cruiser
Prado pour lui et les autres membres du comité de direction. Tout comme
sur les provisions à justifer où les auditeurs avaient parlé d’une fuite
des centaines de milliers de dollars. Sur le groupe élec-trogène acquis
mais jamais enregistré dans le patrimoine de la COHYDRO, il cite
nom-mément l’intendant du Chef de l’Etat, Charles Descriver, dont il dit
qu’il est disposé à répondre aux questions des auditeurs.
A son niveau, il affrme que ce générateur a été acheté
pour l’armée. “Nous pensons que l’actionnaire unique, l’Etat, peut
demander au mandataire qu’est l’Adg de poser des actes spécifques de
gestion à caractère stra-tégique et secret-défense”, se défend Yolo dans
ses répons-es à la mission d’audit. L’Adg s’explique également sur le
pousseur positionné à Kisangani, sur la station achetée à Boma et sur
bien d’autres griefs mis à sa charge. A la mission d’audit de convaincre
s’il y a faute dans le chef de l’A-dg Yolo lors de la signature du
procès-verbal.
Source : Congo News