Suite à la confirmation de la présence du virus Ebola dans la province du Kasaï occidental, en République démocratique du Congo, l'OMS avait annoncé qu'elle allait renforcer ses opérations et ses effectifs sur le terrain pour aider le Ministère de la Santé à endiguer la flambée épidémique. Une des principales priorités de l'OMS concernait alors la mise en place de deux laboratoires mobiles de terrain, afin de pouvoir établir rapidement les diagnostics et de faire une distinction entre les différents agents pathogènes, comme la Shigella dysenteriae de type 1 qui avait été aussi diagnostiquée chez plusieurs victimes atteinte par l'Ebola. De fait, depuis l'installation de ces deux laboratoires mobiles, 24 cas d'Ebola ont été officiellement confirmés près du village de Kampungu, dont 7 cas pour la seule semaine dernière. Selon le Dr Benoît Kebela, secrétaire général du ministère de la Santé de la RDC, six des 24 personnes ayant contracté le virus sont déjà décédées et l'épidémie serait bien circonscrite à Kampungu. D'après lui, aucun nouveau cas d'infection n'aurait été enregistrés depuis trois jours, mais il serait trop tôt pour dire que l'épidémie est terminée. Toujours d'après le Dr Kebela, les experts seraient en train d'examiner les personnes qui ont été en contact avec les personnes malades ou décédées, soit près de cinquante individus. Mais le problème proviendrait de 40 autres personnes, potentiellement infectées, qui n'auraient toujours pas été retrouvées par les autorités. Pour rappel, l'Organisation mondiale de la santé avait confirmé la semaine dernière que les 400 contaminations et 170 décès recensés au RD Congo ces dernières semaines, qui étaient jusqu'à présent attribués à une maladie dite "inconnue", étaient en fait dus à la fièvre hémorragique Ebola. Les analyses qui avaient été alors effectuées en laboratoire, au Gabon et aux Etats-Unis, avaient confirmé la présence du virus. La fièvre Ebola, contre laquelle il n'existe toujours aucun traitement, avait déjà provoqué la mort de plus de 450 personnes en RDC avant cette nouvelle flambée épidémique. Elle avait tout d'abord frappé le pays pour la première fois en 1976, avec 200 décès pour 318 contaminations recensées, puis une seconde épidémie avait fait 250 victimes pour 315 contamination en 1995. Pour l'heure, les scientifiques ignorent toujours quel pourrait être le réservoir précis du virus de la fièvre hémorragique Ebola, ce malgré toutes les investigations menées depuis plus de 30 ans. Le virus, qui porte le nom d'une rivière de la province de l'Equateur (nord de la RDC) où il est apparu pour la première fois en 1976, se transmet par contact direct avec le sang ou les sécrétions (urine, sperme...). Mais l'un des principaux vecteurs reste, chez l'homme, le contact avec des primates porteurs du virus, qu'ils soient vivants ou morts. La maladie, dont le taux de mortalité élevé se situe en moyenne entre 60% et 90%, avait été rendue tristement célèbre par un film à grand succès (Alerte !) dans lequel Dustin Hoffmann et Donald Sutherland jouaient les premiers rôles. Dans l'ensemble de l'Afrique, la maladie a contaminé plus de 1850 personnes depuis son identification par l'OMS, dont près de 1200 sont décédées. Source : Planète mag